Militaires israéliens ciblés en Belgique

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Militaires israéliens ciblés en Belgique

Accusations de crimes de guerre : la présence de soldats israéliens à Tomorrowland fait polémique

La présence de deux ressortissants israéliens au festival de musique électronique Tomorrowland, qui se déroule actuellement à Boom, en Belgique, a déclenché une vive controverse politique et judiciaire. Selon un communiqué publié samedi par la Fondation Hind Rajab (HRF), basée en Belgique, les deux individus identifiés par l’ONG seraient d’anciens combattants de l’armée israélienne impliqués dans la guerre en cours dans la bande de Gaza. L’organisation appelle ouvertement le gouvernement belge à les arrêter pour des accusations de crimes de guerre et de génocide.

HRF, active depuis septembre dernier, affirme avoir repéré ces deux hommes grâce à des contenus qu’ils auraient partagés sur les réseaux sociaux, notamment lors de leur participation à des opérations militaires dans la région de Gaza. Selon l’ONG, ils feraient partie de la brigade Givati, une unité d’élite de l’armée israélienne engagée intensivement dans le conflit opposant Israël au Hamas depuis les attaques du 7 octobre 2023.

La HRF accuse ces soldats d’être impliqués dans « des attaques indiscriminées contre des zones civiles », d’avoir eu recours à des « boucliers humains », de pratiquer la « torture » et de procéder à des « détentions arbitraires ». Elle ajoute que ces actes constitueraient des violations graves du droit international et des conventions relatives au génocide.

Israël, pour sa part, réfute catégoriquement ces accusations. Les autorités israéliennes rappellent que Tsahal (l’armée israélienne) prend soin de cibler exclusivement des objectifs militaires et que des procédures strictes sont en place pour limiter les pertes civiles. Elles soulignent également les efforts continus pour acheminer de l’aide humanitaire à Gaza, même en période de conflit.

Le déclencheur de la polémique semble être la diffusion d’une photo montrant des festivaliers brandissant un drapeau de la brigade Givati au sein même du festival Tomorrowland. Ce geste, considéré comme anodin par certains, a été perçu par la HRF comme une provocation. L’organisation déclare que ce drapeau représente désormais, pour une partie de la communauté internationale, un symbole de « nettoyage ethnique » et d’« impunité ».

Le communiqué dénonce également un autre incident qui aurait eu lieu récemment en Belgique : un drapeau palestinien aurait été retiré de force d’une propriété privée par des jeunes israéliens. Pour la HRF, ce geste s’inscrit dans une dynamique de confrontation symbolique : « Les insignes militaires des auteurs présumés s’exhibent en public, pendant que les symboles des victimes sont arrachés en silence. »

Tomorrowland, l’un des festivals de musique les plus populaires au monde, attire chaque année plus de 400 000 participants venus de tous les continents. Le cadre festif et apolitique de l’événement contraste fortement avec la gravité des accusations portées par la HRF. Néanmoins, l’affaire a suscité des interrogations sur la compatibilité entre les principes du droit international et la liberté de circulation des ressortissants impliqués dans des conflits armés.

À ce jour, la HRF n’a pas obtenu gain de cause devant les tribunaux, mais son activisme a déjà eu un impact politique. Un ministre israélien aurait renoncé à un déplacement international par crainte de poursuites. De son côté, l’armée israélienne aurait décidé de renforcer les consignes de sécurité numérique pour ses soldats, notamment afin d’éviter qu’ils ne soient identifiés en ligne par leurs adversaires, une pratique connue sous le nom de doxxing.

La demande d’arrestation formulée par la HRF relance le débat sur la compétence universelle en matière de justice pénale internationale. La Belgique, qui a déjà dans le passé tenté de poursuivre des responsables étrangers pour des faits similaires, se trouve une nouvelle fois au centre d’un contentieux sensible mêlant diplomatie, droits humains et géopolitique.

En attendant une éventuelle réaction des autorités belges, la polémique illustre les tensions croissantes autour du conflit israélo-palestinien, y compris en dehors du Moyen-Orient. À mesure que les frontières entre sphère militaire, espace public et réseaux sociaux s’estompent, la guerre des images et des symboles s’invite dans des lieux inattendus — jusqu’au cœur des festivals de musique.

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