Une vidéo qui a surpris les enquêteurs marseillais et qui, si elle venait à être authentifiée, serait une première dans l’histoire du narcotrafic en France.
Apparue dans la nuit de mercredi à jeudi sur les réseaux, on y voit une dizaine de personnes, toutes de noir vêtues, dont l’un lit un texte démentant l’implication de la DZ Mafia dans la dernière série de meurtres à Marseille.
Une méthode d’ordinaire réservée aux organisations criminelles politiques ou aux cartels sud-américains, qui ne « surprend pas » Emile Diaz, dit milou, un ancien de la French connection qui a passé un peu plus de dix-sept ans derrière les barreaux. Il répond à nos questions.
Des individus se revendiquant de la DZ Mafia ont publié une vidéo démentant leur implication dans la dernière série de meurtres à Marseille. Que pensez-vous de cela ?
Cela ne me surprend pas dans la mesure où ce sont des gens qui marchent à l’instinct. Et là, ils ont compris qu’on parlait trop d’eux, et lorsqu’on parle trop d’une équipe, elle commence à s’effondrer et sent la fin venir. J’ai connu ça avec le belge ou zampa (ndlr. deux anciens « parrains » marseillais) qui se sont effondrés lorsque leurs noms commençaient à circuler dans le grand public.
Et eux sentent ça, et savent en plus que le nouveau gouvernement va vouloir marquer le coup et qu’ils sont les cibles.
Drôle de méthode pour tenter de se faire oublier…
Ils tentent de se défendre de cette manière-là, en démentant, en disant ce ne sont pas leurs méthodes, et disent en substance : « On est juste une équipe normale. » Mais c’est trop tard et je pense que ça ne marchera pas pour eux. Ils sont dans l’entonnoir et le mal est fait. Vous ne pouvez pas empêcher les gens de parler. Et les policiers de monter des dossiers sur eux.
Un communiqué de presse, une prise de parole publique, aviez-vous envisagé ce genre de chose lorsque vous étiez en activité ?
Non. De mon temps, on n’aurait jamais pensé à faire ça. Mais nous avions un avantage : celui de fréquenter les politiques et de savoir comment leur parler.
On parle de méxicanisation de Marseille jusqu’aux Etats-Unis et de cartellisation des réseaux marseillais, ce qui n’est pas faux. Ces gens-là ne sont pas prêts à partager. Quand une nouvelle équipe arrive, c’est direct la guerre : soit tu bosses pour eux, soit tu es tué.
J’ai compris que les choses avaient changé notamment dans ma dernière prison, où commençaient à arriver les téléphones portables, et je voyais des mecs gérer leurs affaires depuis la cellule. Nous les guerres, il y en a eu, mais elles s’arrêtaient à la porte de la prison.
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