Marseille : « Assassins, vous m’avez déjà tuée »… Le cri de douleur de la mère de Mehdi Kessaci à la marche blanche

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La douleur était forte samedi à Marseille. La foule a rendu un hommage poignant à Mehdi Kessaci, sa famille appelant à « prendre la mesure » de « ce monstre » du narcotrafic « qui s’est infiltré partout » et leur a enlevé un 2e fils.

Son frère Amine Kessaci, militant antidrogue et écologiste désormais placé sous protection policière, est arrivé avec sa mère sous les applaudissements des plus de 6.200 personnes réunies. Elle avait déjà perdu Brahim, dans un narchomicide en 2020.

« Le silence tue », martèle Amine Kessaci

« Assassins, vous m’avez déjà tuée. Mais vous ne tuerez jamais mon amour », a lancé Ouassila Benhamdi, tout en blanc, avec la photo de Mehdi sur son tee-shirt. « On parle de vous comme des bêtes sauvages, sans cœur » mais « vous avez pensé à vos mères ? Sont-elles fières de vous ? » S’adressant au gouvernement, elle a demandé « de prendre la mesure de tout ce qui se passe » car « il faut que ça s’arrête ». Brisée par l’émotion, c’est l’ex-secrétaire d’Etat et proche du couple Macron, Sabrina Agresti-Roubache, qui a repris sa feuille pour finir son texte à sa place.

« Nous parlons parce que nous savons que le silence tue. Chacun des reculs des institutions a favorisé l’avancée du narcotrafic », a expliqué Amine, 22 ans, juste avant sa mère, dans une allocution enregistrée et diffusée à la foule. « Nous avons besoin de justice sociale, d’engagement de l’État et des collectivités, de soutien aux associations qui font le boulot » face à « un monstre qui s’est infiltré partout ».

Le reste de cet hommage s’est déroulé dans un silence seulement interrompu par des « Justice pour Mehdi ». Une dame avait accroché à sa doudoune un cœur qui pleure. Beaucoup portaient des tee-shirts blancs distribués par les organisateurs.

De très nombreux élus présents

« La peur ne peut pas nous gagner » : « nous devons leur résister et les combattre, mener une guerre face à ceux qui tuent pour de l’argent », a martelé le maire de Marseille (divers gauche) Benoît Payan, conscient que cet assassinat visait peut-être aussi à « faire peur » aux magistrats, aux policiers, aux journalistes ou aux élus. « On a besoin d’être soudés, mobilisés », a-t-il plaidé, refusant que l’on parle de Marseille comme d’une « narcoville ».

Une impressionnante foule d’élus, souvent vêtus de blanc et portant, comme l’a demandé la famille, leur écharpe tricolore avait fait le déplacement. Beaucoup ont déposé des fleurs blanches à l’endroit même où le jeune Mehdi, 20 ans, qui voulait devenir policier, a été assassiné par deux hommes à moto, toujours en fuite, le 13 novembre.

Marine Tondelier, cheffe des Ecologistes, le parti d’Amine Kessaci, le patron du parti socialiste, Olivier Faure, les députés François Ruffin (Debout !), Manuel Bompard (LFI) ou Sébastien Delogu (LFI), également candidat aux municipales marseillaises, étaient présents. La porte-parole du gouvernement Maud Brégeon, comme d’autres, a été bloquée à Paris après l’annulation de son vol. Le député RN Franck Allisio, candidat à la mairie de Marseille, était lui parmi la foule.

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D’autres rassemblements se sont tenus en France comme à Rennes où 250 personnes étaient mobilisées, contre quelques dizaines seulement à Clermont-Ferrand.

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