Mark Carney remporte les élections canadiennes
Au terme d’une campagne marquée par des tensions géopolitiques inédites, le Parti libéral dirigé par Mark Carney est donné vainqueur des élections législatives canadiennes, selon les premières projections relayées par les médias locaux. Si la formation libérale pourrait ne pas obtenir la majorité absolue, elle semble néanmoins en position de force pour former un gouvernement, possiblement en coalition.
Âgé de 60 ans, Mark Carney fait figure de novice en politique, mais son profil d’économiste chevronné a joué un rôle décisif. Ancien gouverneur de la Banque du Canada puis de la Banque d’Angleterre, il a su capitaliser sur son expérience internationale pour rassurer une population préoccupée par la stabilité économique et l’avenir souverain du pays. Son message a visiblement trouvé un écho, notamment face à l’influence grandissante de Donald Trump, de retour à la présidence des États-Unis.
La campagne a été profondément marquée par les attaques du président américain contre le Canada. Tarifs douaniers, menaces à peine voilées sur les ressources naturelles, voire allusions à une mainmise sur certaines régions, ont profondément inquiété l’opinion publique canadienne. Ce contexte hostile a permis aux libéraux de repositionner l’enjeu électoral : plus qu’une question de politique intérieure, il s’agissait de défendre l’indépendance nationale face à un voisin redevenu agressif.
Dans l’aréna de hockey d’Ottawa, transformée en quartier général pour la soirée électorale, les partisans de Carney ont explosé de joie à l’annonce des résultats partiels. Parmi eux, Dorothy Goubault, habitante de l’Ontario, exprimait son soulagement : « Carney est un homme d’affaires, Trump aussi. Il saura dialoguer d’égal à égal. »
Cette perception d’un dirigeant capable de tenir tête au président américain s’est largement imposée dans le débat. Steven Guilbeault, ministre libéral, a déclaré sur la chaîne publique CBC que les menaces répétées de Donald Trump sur l’économie et l’identité du Canada avaient réveillé un sentiment d’unité et de défense. « Les Canadiens ont compris que Carney a une stature internationale. »
En effet, tout au long de la campagne, Carney a mis en garde contre un « chaos » importé, selon lui, des États-Unis. Il a affirmé que Washington cherchait à s’approprier les ressources canadiennes, allant jusqu’à évoquer des velléités d’annexion. En réponse, il s’est engagé à maintenir des taxes sur les produits américains tant que les mesures protectionnistes de Trump resteraient en place.
Son programme comprenait également des mesures de renforcement de l’économie interne : suppression des barrières commerciales interprovinciales, soutien à l’industrie nationale et diversification des partenariats commerciaux, notamment vers l’Europe.
Du côté conservateur, le vent a tourné. Pierre Poilievre, donné favori il y a encore quelques mois, n’a pas réussi à convaincre. Sa proximité supposée avec Donald Trump, tant dans le style que dans certaines idées, a fini par peser. Ses promesses de baisse d’impôts et de réduction drastique des dépenses publiques n’ont pas suffi à inverser la tendance.
Pour certains de ses partisans, le choc est réel. Jason Piche, militant conservateur, se disait « surpris » de l’ampleur de l’écart. Quant à Jean-Guy Bourguignon, homme d’affaires de 59 ans, il exprimait sa déception : « Je suis triste. Les politiques libérales vont trop loin à mon goût. »
L’enjeu était de taille pour les 29 millions de Canadiens appelés aux urnes, dont plus de 7,3 millions ont voté par anticipation, un record de participation. Alors que le dépouillement se poursuivait dans la nuit, Mark Carney n’avait pas encore prononcé de discours officiel, mais son équipe célébrait déjà ce qui s’annonce comme une victoire stratégique autant qu’idéologique dans un pays à la croisée des chemins.
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