« Marche ou crève » : La tradition des jeux mortels a de l’endurance

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Si, comme le dit la chanson, un kilomètre à pied, ça use les souliers, on peut imaginer l’état des chaussures des concurrents de Marche ou crève de Francis Lawrence. « The Long Walk » ( « La Grande marche » ), titre original, contraint les candidats à parcourir près de 500 kilomètres sans s’arrêter à un rythme soutenu. Ils n’ont droit qu’à trois moments de défaillance. Au quatrième, les soldats qui les escortent les abattent, sans autre forme de procès.

C’est en 1979 que Stephen King a publié le roman Marche ou crève sous le pseudonyme de Richard Bachman. Il aura fallu près d’un demi-siècle pour que l’adaptation cinématographique voie le jour. George A. Romero (La Part des ténèbres/Creepshow) et Frank Darabont (Les Evadés/La Ligne verte) se sont cassé les dents sur le projet malgré leur familiarité avec le romancier et son œuvre.

Par le réalisateur de « Hunger Games »

Frank Darabont a relevé le défi et ce n’est pas la première fois qu’il envoie des jeunes à la mort pour un jeu télévisé. On lui doit la saga Hunger Games d’après les livres de Suzanne Collins. Marche ou crève reprend une idée similaire. Des garçons désespérés participent à une partie dont un seul d’entre eux sortira vivant. Cooper Hoffman, David Jonsson et Ben Wang font partie des concurrents que surveille un redoutable major incarné par Mark Hamill, impressionnant dans ce contre-emploi.

« « Cette histoire résonne comme une métaphore de l’érosion du rêve américain, explique le réalisateur. Avec les salaires qui stagnent, l’inflation, le coût de la vie et la pression financière, beaucoup ont l’impression que leurs objectifs sont hors d’atteinte et que leurs efforts ne servent plus à rien. » »

Avant cette œuvre efficace et bien menée, d’autres cinéastes se sont penchés sur des dystopies ludiques dont les candidats plus ou moins volontaires font office de chair à canon. 20 Minutes rembobine cette tendance des jeux mortels…

« Punishment Park » : « Marche ou crève » avant l’heure

Pour une fois, Stephen King n’est pas à la manœuvre et Richard Bachman non plus. Punishment Park (1971) de Peter Watkins est resté étonnamment actuel. Cette uchronie s’inscrivait dans le contexte de la guerre du Vietnam. Ce faux documentaire suit une équipe de télévision filmant des détenus pacifistes condamnés à une marche forcée de trois jours dans le désert. Un escadron de policiers est lancé à leurs trousses. Ces derniers peuvent ainsi apprendre leur « métier » en le pratiquant sur des opposants au régime totalitaire qui cherche à les faire taire. On espère que cette histoire n’est pas prémonitoire.

« Running Man » : Cours ou crève

Richard Bachman (toujours Stephen King sous pseudo) a remis une pièce dans la machine avec Running Man. Comme dans beaucoup de ces concepts, cette variation sur la maxime « Du pain et des jeux ». Dans une dictature, un candidat doit survivre tandis que des chasseurs le traquent devant les caméras de télévision. Les téléspectateurs prennent une part active à la traque en aidant les tueurs à l’abattre. Ce livre a été porté à l’écran par Paul Michael Glaser en 1988 avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle principal. Un remake signé Edgar Wright avec Glen Powell sera en salle le 19 novembre prochain.

Le Prix du danger d’Yves Boisset, sorti en 1983, brode sur une trame similaire avec Gérard Lanvin. Le réalisateur français a intenté – et gagné – un procès contre la firme 20 th Century Fox pour plagiat. Il s’était, quant à lui, inspiré d’une nouvelle de Robert Sheckley.

« Rollerball » : Roule ou crève

Norman Jewison a lui aussi abordé le thème des émissions télévisées où les concurrents se font massacrer pour l’amusement des foules pour Rollerball (1975). James Caan participe à ce roller derby sophistiqué dont le slogan est « Le jeu est plus grand que le joueur » car les candidats sont considérés comme des pions ce qui les conduira à la révolte. L’action se déroule en 2018 ! John McTiernan en a réalisé un remake en 2002. Cette nouvelle variation sur le thème des jeux du cirque mettait Jean Reno en vedette en démiurge redoutable.

« On achève bien les chevaux » : Danse ou crève

Le marathon de danse d’On achève bien les chevaux, réalisé par Sydney Pollack en 1970, met aussi l’endurance des concurrents à l’épreuve. Jane Fonda trouve un rôle poignant dans cette adaptation d’un roman d’Horace McCoy dont l’action se situe dans les années 1930. Là encore, des êtres désespérés risquent leur vie dans l’espoir de gagner quelque argent. Ils dansent jusqu’à l’épuisement devant un public enthousiaste.

Notre rubrique Cinéma

Des années avant Marche ou crève, la situation des Américains les poussait déjà à des concours aussi dangereux qu’humiliants. Il est triste de constater que les choses ne se sont pas améliorées. Ces récits fonctionnent toujours aussi bien en 2025.

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