Manifestation pour les otages israéliens en danger

Tel Aviv a été le théâtre d’une importante mobilisation samedi soir, après la diffusion par le Hamas de vidéos glaçantes montrant deux otages israéliens, Rom Braslavski et Evyatar David, dans un état alarmant de malnutrition. Près de 10 000 personnes se sont rassemblées sur la « place des otages » pour exiger un accord immédiat visant à ramener les captifs détenus depuis des mois dans la bande de Gaza.

Les images diffusées par le Hamas et le Jihad islamique palestinien (JIP) ont profondément choqué l’opinion publique israélienne. Montrant les otages affaiblis, amaigris et privés de soins élémentaires, ces séquences ont suscité une vague d’indignation et renforcé le sentiment d’urgence autour de la question des négociations, actuellement dans l’impasse.

Des témoignages poignants des familles
Durant le rassemblement, les proches des otages ont pris la parole, partageant leur douleur et leur détresse. Yeela, la sœur cadette d’Evyatar David, a évoqué entre sanglots l’état de santé de son frère, qu’elle a qualifié d’« enfant rayonnant, réduit aujourd’hui à une victime d’une campagne de famine cyniquement orchestrée par le Hamas ». Son frère aîné, Ilay, a décrit un « supplice inimaginable », estimant qu’il ne leur reste que « quelques jours à vivre » si aucune avancée n’a lieu rapidement.

Ces interventions ont mis en lumière l’angoisse grandissante des familles, confrontées à des images qu’elles n’auraient jamais voulu voir. L’ex-otage Omer Wenkert, également présent, a dénoncé la manière dont ces vidéos sont perçues comme un « signe de vie », soulignant que ce qu’il y voyait ressemblait davantage à un aperçu de mort lente qu’à une preuve d’espoir. Il a aussi affirmé que les ravisseurs disposaient de nourriture en quantité, mais l’utilisaient comme arme de pression psychologique et politique.

Colère contre le gouvernement
La manifestation a également été l’occasion pour certaines familles d’adresser des reproches sévères au gouvernement israélien. Ofir Braslavski, père de Rom, a accusé les autorités de « laisser mourir » son fils à Gaza depuis 666 jours, dénonçant une succession d’échecs et de décisions politiques qui n’ont pas permis de conclure un accord global. Selon lui, « chaque jour sans action est un abandon supplémentaire ».

Braslavski a directement interpellé le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’appelant à « cesser les manœuvres politiques » et à « agir immédiatement » pour obtenir la libération de tous les otages, sans étapes ni conditions sélectives.

Une commémoration douloureuse
Le rassemblement s’est tenu alors que commençait Tisha BeAv, journée de jeûne marquant la destruction des deux Temples de Jérusalem dans l’histoire juive. Plusieurs participants ont établi un parallèle symbolique entre cet épisode tragique et la situation actuelle des otages, décrivant une menace existentielle qui plane sur l’État d’Israël si ces captifs ne sont pas sauvés à temps.

Itzik Horn, père de l’otage Eitan, a déclaré que le pays « se tient aujourd’hui devant la destruction d’un Troisième Temple », évoquant une profonde crise morale et nationale.

Un appel à une action immédiate
Dans la classe politique, l’opposition a également réagi. Yair Lapid a dénoncé le manque de priorité accordée à la question des otages dans l’agenda gouvernemental. Dans un message publié après la diffusion des vidéos, il a écrit : « Voilà à quoi ressemble vraiment la famine », en référence à l’image d’Evyatar David, contrastant avec l’attention médiatique donnée à d’autres aspects du conflit.

La diffusion de ces vidéos a ravivé les tensions en Israël, amplifiant la pression populaire sur les autorités pour conclure un accord, alors que les captifs semblent dépérir un peu plus chaque jour. Pour les familles, l’attente est devenue une épreuve insupportable, et chaque minute compte désormais pour sauver ces vies menacées.

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