La Banque européenne d’investissement a accordé des prêts totalisant près de 800 millions d’euros à Israël depuis le début de sa guerre d’extermination contre Gaza en octobre 2023, démontre je journaliste David Cronin, du site Electronic Intifada.
En approuvant un soutien financier d’une telle ampleur, la BEI viole la Convention sur la Prévention du crime de Génocide. Pierre angulaire du droit international, la convention impose aux gouvernements et aux autorités publiques la responsabilité de prévenir et de punir les crimes contre l’humanité.
En tant qu’institution officielle de l’Union européenne et prêteur international majeur, la BEI ne devrait pas être autorisée à se soustraire à ses obligations. Jusqu’à présent, cependant, la banque basée au Luxembourg n’a fait l’objet que de peu de contrôles sur la manière dont elle apporte un soutien économique à Israël.
J’ai contacté la BEI pour lui demander si elle était au courant que la Cour internationale de justice avait déclaré l’année dernière plausible l’affaire portée par l’Afrique du Sud qui documente la manière dont Israël commet un génocide à Gaza.
Au lieu de répondre à cette question, un porte-parole de la BEI a souligné que ses prêts étaient destinés à des projets impliquant « des investissements commerciaux par des minorités mal desservies », des usines de dessalement de l’eau, un système de métro léger à Tel Aviv et le développement d’un vaccin contre la grippe.
« Les emprunteurs et les contreparties financières de ces projets sont des entreprises privées et des banques, et ce financement est pleinement conforme au droit européen et international », a ajouté le porte-parole.
Mais contrairement à ce que prétend la BEI, le financement permet en réalité des violations du droit international.
L’intermédiaire de la BEI pour ces prêts est la banque israélienne Leumi.
Leumi soutient depuis longtemps la construction et l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Toutes ces colonies sont illégales au regard du droit international.
Bien que Leumi soit répertoriée dans une base de données des Nations Unies sur les sociétés profitant des crimes d’Israël, la BEI a continué à faire des affaires avec cette banque.
En juillet de l’année dernière, la Cour internationale de justice a jugé que l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza par Israël était illégale. En coopérant avec Leumi, la BEI contribue à perpétuer une occupation illégale.
Malgré son profil public discret, la BEI est visiblement soucieuse de son image.
Après avoir été critiquée par des militants écologistes pour ses prêts à des projets qui consomment des combustibles fossiles, la BEI a cherché en 2019 à se repositionner comme un leader dans la lutte contre le changement climatique.
Ce changement d’image est mis à mal par la façon dont elle a ensuite commencé à offrir des prêts aux fabricants d’armes. En plus de prospérer grâce à l’oppression et aux violations des droits de l’homme, l’industrie de l’armement est un énorme pollueur.
Les prêts à l’industrie de l’armement sont conformes au bilan de la BEI en matière de facilitation des crimes d’Israël.
Parmi les entreprises qui bénéficient des prêts de la BEI figure l’entreprise italienne Leonardo, qui a fourni des armes montées sur des navires de la marine israélienne qui ont été utilisés pour attaquer les Palestiniens pendant le génocide actuel.
Avec des salaires élevés et divers avantages, la hiérarchie de la BEI semble fonctionner dans une bulle. Il est essentiel que la bulle soit percée et que la banque soit confrontée aux conséquences horribles des crimes qu’elle a permis.
David Cronin
Source (traduction CAPJPO-Europalestine) :
CAPJPO-EuroPalestine
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