L’UEFA vote pour exclure Israël
Vers une exclusion de l’UEFA : quel avenir pour Israël en football ?
Depuis plusieurs jours, la perspective d’une suspension pure et simple d’Israël par l’UEFA agite le monde du football. Si cette mesure devait être adoptée, l’équipe nationale israélienne serait privée d’accès aux phases qualificatives de la Coupe du monde, et des clubs comme le Maccabi Tel-Aviv se verraient évincés immédiatement des compétitions européennes. À l’approche du vote attendu la semaine prochaine, les enjeux sont à la fois sportifs, politiques et diplomatiques.
Un vote imminent à l’UEFA
Selon les derniers échos, une majorité des membres du comité exécutif de l’UEFA serait prête à approuver la suspension d’Israël de toutes les compétitions sous sa juridiction. Cette décision pourrait être entérinée dans les prochains jours. En pratique, cela impliquerait que l’équipe israélienne ne pourrait plus disputer les matchs de qualification pour le Mondial, tandis que le club Maccabi Tel-Aviv serait automatiquement retiré de la Ligue Europa.
Cette démarche serait sans précédent pour l’UEFA : jusqu’à présent, les décisions d’exclusion ont plutôt été réservées à des États en conflit ouverts ou ayant déclenché des invasions territoriales, comme ce fut le cas pour la Russie après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Pressions et contre-poids diplomatiques
Face à ce scénario, le gouvernement américain, via le département d’État, s’est déclaré prêt à intervenir pour empêcher qu’Israël ne soit exclu du tournoi mondial de 2026. L’administration américaine affirme qu’elle « travaillera pour stopper toute tentative de bannir l’équipe nationale israélienne du Mondial ». Cette posture illustre l’ampleur diplomatique de la question, dans un contexte où les États-Unis sont en partie organisateurs du tournoi.
Parallèlement, des experts des Nations unies, dans un appel officiel, ont demandé à l’UEFA et à la FIFA de prononcer une suspension du pays pour répondre à ce qu’ils qualifient « d’actes graves de violation des droits humains » liés au conflit à Gaza. Selon eux, le sport ne peut rester « business as usual » face à des accusations lourdes.
Conséquences sportives et scénarios possibles
Si Israël venait à être suspendu, ses joueurs ne pourraient plus participer aux compétitions internationales sous l’égide de l’UEFA — et leurs adversaires qualifiés pour la Coupe du monde verraient leur calendrier modifié. Par exemple, les barrages ou tours prévus contre Israël seraient annulés ou redistribués. Le Maccabi Tel-Aviv, pour sa part, perdrait son accès immédiat aux phases de groupe de la Ligue Europa.
Mais la situation est encore ambiguë. Malgré les rumeurs, l’UEFA n’a pas officiellement inscrit l’exclusion d’Israël à l’ordre du jour immédiat de ses assemblées. Une manœuvre diplomatique a aussi permis, pour l’instant, d’évincer l’idée d’une expulsion immédiate : Israël conserve son droit de participer, provisoirement, aux compétitions continentales.
Antécédents, équité et jurisprudence
L’idée d’une exclusion sportive n’est pas nouvelle. Le football a déjà été utilisé comme vecteur de sanction politique — dans le cas de la Russie, l’expulsion de ses clubs et équipes nationales fut décidée en réponse à l’invasion de l’Ukraine. Certains commentateurs soulignent cependant que les contextes diffèrent, et que chaque dossier doit être examiné selon ses propres mérites.
Une autre dimension à considérer porte sur les investigations déjà ouvertes par la FIFA. En 2024, la fédération internationale a lancé une enquête sur des accusations portées par l’association palestinienne : discrimination au sein de la fédération israélienne, clubs opérant dans les territoires contestés, ainsi que non-respect des normes sportives internationales. Si ces enquêtes aboutissaient à une condamnation, cela pourrait fournir un fondement légal à une exclusion.
Enjeux, risques et défis
Une exclusion d’Israël poserait de nombreux défis : sur le plan sportif, il faudrait réajuster les calendriers, redistribuer les points ou matches, et gérer les recours juridiques. Sur le plan politique, cette mesure alimenterait les tensions internationales, renforcerait les débats autour du rôle du sport face aux conflits, et pourrait pousser des États à menacer des boycotts ou représailles dans d’autres domaines.
Pour le moment, la balle est dans le camp des instances dirigeantes du football européen. Si le cadrage juridique est solide et la pression politique forte, rien ne garantit l’adoption de la suspension. Mais l’UEFA se trouve à un carrefour : rendre un verdict sur Israël, c’est redéfinir le rôle du sport face à la guerre, aux droits de l’homme et à la diplomatie.
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