La présidente de la Commission européenne propose une suspension partielle de l’accord d’association avec Israël
Ce mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé un tournant radical dans les relations entre l’Union européenne et Israël. Lors de son discours sur l’état de l’Union à Strasbourg, elle a annoncé son intention de proposer la suspension partielle de l’accord d’association, limitée à ses dispositions commerciales. Une telle mesure viserait à retirer certaines préférences tarifaires dont bénéficient les produits israéliens, mais nécessiterait un vote à majorité qualifiée parmi les États membres de l’UE, un seuil exigeant de 15 pays représentant 65 % de la population européenne.
Cette initiative intervient alors que la guerre à Gaza éveille une profonde indignation internationale. Von der Leyen a dénoncé une famine artificielle et souligné que « ce qui se passe à Gaza a ébranlé la conscience du monde ». Elle a revendiqué la volonté de la Commission d’agir de manière autonome, malgré les divergences persistantes entre les États membres sur la suite à donner à ce conflit.
Par ailleurs, la Commission souhaite suspendre son soutien bilatéral à Israël, tout en maintenant ses relations avec la société civile israélienne, notamment avec le centre commémoratif de l’Holocauste, Yad Vashem. L’année précédente, une tentative similaire visant à restreindre l’accès d’Israël au programme phare de recherche européen Horizon n’avait pas récolté suffisamment d’appuis ; plusieurs pays, dont l’Allemagne, restaient alors sceptiques.
En complément, Ursula von der Leyen a annoncé la mise en place, dès le mois prochain, d’un groupe de donateurs pour la Palestine, doté d’un instrument spécifique pour la reconstruction de Gaza. Ce dispositif s’appuiera sur les dernières initiatives internationales, comme la conférence de New York coorganisée par la France et l’Arabie saoudite, et renforcera l’appui déjà massif de l’UE à l’autorité palestinienne, dont un plan de soutien à hauteur de 1,6 milliard d’euros pour 2025–2027 a été défini.
Face à ces annonces, la réaction israélienne a été virulente. Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a qualifié le discours de la présidente de la Commission de « regrettable », accusant l’UE d’écho à une propagande terroriste. Il a dénoncé la responsabilité du Hamas dans le conflit et dans la souffrance des deux populations. Plusieurs membres de l’UE, comme l’Espagne, ont salué la position de von der Leyen, tandis que d’autres restent réticents à soutenir ces mesures.
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