L’opération « Épée de Damoclès » et la directive Hannibal

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L’opération « Épée de Damoclès » et la directive Hannibal : le 7 octobre sous tension

Le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a mis en œuvre deux stratégies militaires majeures : la directive Hannibal et l’opération « Épée de Damoclès ». Ces actions, révélées par des enquêtes internes, ont suscité de nombreuses interrogations sur leur pertinence et leur impact.

Une riposte militaire controversée
L’opération « Épée de Damoclès » visait principalement les commandants du Hamas et leurs infrastructures stratégiques au sein de Gaza. Toutefois, cette priorité a soulevé des doutes au sein même de l’armée de l’air israélienne. Certains officiers estiment que les ressources engagées dans ces frappes auraient été plus efficaces si elles avaient été redirigées vers la protection de la frontière israélo-gazaouie et la résistance aux incursions du Hamas dans les villages israéliens.

Par ailleurs, les renseignements disponibles n’ont pas été pleinement exploités. Les discussions entre le chef d’État-major Herzi Halevi et le commandement sud, incluant des informations cruciales comme l’utilisation de cartes SIM israéliennes par le Hamas, n’ont pas été suffisamment partagées avec les forces aériennes. Cela aurait pu influencer différemment l’emploi des avions de combat.

Des décisions stratégiques discutables
L’une des principales critiques concerne la priorité accordée à la destruction des infrastructures du Hamas par rapport à la défense des zones civiles israéliennes. Selon certaines sources militaires, l’attaque a limité le nombre d’assaillants qui auraient pu pénétrer en territoire israélien, réduisant le contingent de combattants à 5 400, contre des estimations initiales qui craignaient une invasion massive de plusieurs dizaines de milliers de Gazaouis.

Cependant, la réactivité de l’armée de l’air a été freinée par des retards dans la mobilisation de ses appareils. Initialement, seule une unité de drones surveillait Gaza, en raison d’une présomption de stabilité. Lorsque l’ordre d’augmenter la présence aérienne a été donné, le déplacement des avions de chasse a pris du retard, ce qui a compliqué la riposte israélienne au moment critique.

Le dilemme des pilotes israéliens
L’application de la directive Hannibal, qui autorise l’utilisation de la force pour empêcher l’enlèvement de soldats israéliens, a également été au centre des débats. Nombre de pilotes ont hésité à tirer de peur de frapper des otages. En conséquence, plusieurs attaques ont été retardées ou annulées par manque de certitude sur les cibles.

En termes d’efficacité, l’armée de l’air israélienne a réalisé près de 945 frappes, utilisant 11 000 munitions. Elle revendique la neutralisation d’environ 1 000 combattants du Hamas sur les 1 600 tués ce jour-là. Par ailleurs, son unité d’intervention spéciale 669 a secouru 157 Israéliens.

Une préparation insuffisante face à une menace multiple
Un autre facteur ayant compliqué la gestion de la crise réside dans la dispersion des forces aériennes israéliennes. Certaines unités avaient été positionnées au nord, redoutant une offensive du Hezbollah. Cette précaution stratégique, bien que compréhensible, a limité la disponibilité des forces aériennes pour contrer les attaques en provenance de Gaza.

Enfin, l’intensité des tirs de roquettes du Hamas (3 889 projectiles en peu de temps) a fortement sollicité le système de défense Dôme de Fer, réduisant sa capacité de protection et augmentant les dommages sur le territoire israélien.

Une remise en question nécessaire
L’opération « Épée de Damoclès » et l’application de la directive Hannibal ont marqué la stratégie militaire israélienne du 7 octobre. Si elles ont permis d’affaiblir le Hamas, elles ont également révélé des lacunes dans la préparation et la coordination des forces israéliennes. Cette expérience pousse aujourd’hui les autorités militaires à revoir leurs protocoles pour mieux anticiper et réagir face à des menaces multiples et synchronisées.

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