Logement : Israël parie sur l’offre pour stabiliser les prix

Vues:

Date:

Logement : Israël parie sur l’offre pour stabiliser les prix

Relancer les chantiers, fluidifier les permis, épauler les villes de la périphérie : c’est la boussole du plan gouvernemental qui doit être soumis au vote la semaine prochaine. Montant annoncé : 1,4 milliard de shekels. L’idée est simple et assumée : éviter un rebond des prix en maintenant un rythme élevé de mises en chantier, alors que le marché traverse une phase paradoxale — beaucoup d’appartements neufs en stock, des ventes en recul et des loyers dynamiques.

Le dispositif combine plusieurs leviers. D’abord, des incitations financières aux municipalités qui accélèrent l’instruction des permis et livrent les raccordements (voirie, eau, électricité) dans les délais. Ensuite, un coup d’accélérateur sur la rénovation urbaine (démolir-reconstruire les barres vieillissantes, densifier près des axes de transport) et la transformation de bâtiments anciens pour créer des logements à prix contenus. Enfin, un soutien ciblé à la périphérie pour rééquilibrer l’offre entre centre tendu et villes moyennes, là où le foncier reste mobilisable.

Ce pari de l’offre arrive dans un contexte chiffré. Depuis le printemps, les prix des logements reculent de mois en mois et les statistiques des douanes fiscales comme du Bureau central des statistiques montrent un marché moins pressé qu’en 2021-2022. Le stock d’appartements neufs disponibles a atteint un niveau record — plusieurs dizaines de milliers d’unités — tandis que les ventes de logements neufs ont nettement baissé sur un an. En clair : le robinet de l’offre a été ouvert, mais l’absorption par les ménages s’est ralentie.

Trois forces expliquent ce « refroidissement contrôlé ». Un crédit plus cher d’abord : le taux directeur est maintenu à un niveau élevé, ce qui renchérit les mensualités et pousse certains acheteurs à différer. Une rotation de la demande ensuite : à mesure que les projets livrent des tours neuves haut de gamme, la clientèle se déporte vers l’occasion mieux située ou vers des villes plus abordables. Enfin, une inertie des chantiers : les programmes lancés hier arrivent aujourd’hui sur le marché, gonflant mécaniquement l’offre alors que l’appétit s’est tassé.

Dans ce paysage, le plan à 1,4 Md ₪ cherche un équilibre. Côté municipalités, la carotte financière récompense celles qui délivrent vite, standardisent les exigences et mutualisent les infrastructures. Cela compte : un mois gagné sur un permis, c’est de l’intérêt économisé pour le promoteur — donc une marge de manœuvre pour contenir les prix de sortie. Côté filière, le volet « rénovation urbaine » permet de produire là où le foncier libre manque, tout en modernisant les réseaux et en améliorant la résilience sismique. Côté ménages, l’enjeu est de faire baisser le coût total d’acquisition (prix, délais, charges) plutôt que de subventionner à l’aveugle la demande, au risque de raviver la hausse.

Reste la variable macroéconomique. La trajectoire des taux sera déterminante : si l’inflation demeure dans la cible et que la banque centrale ouvre la porte à des assouplissements graduels, la demande solvable reviendra plus franchement, surtout pour les primo-accédants. À l’inverse, si les taux restent hauts plus longtemps, il faudra redoubler d’effort sur les coûts de construction (procédures, raccordements, normes harmonisées) pour préserver l’équation économique des projets sans dégrader la qualité.

Le gouvernement joue aussi une carte territoriale. Orienter une part substantielle des crédits vers la périphérie (infrastructures, zones d’activités, équipements scolaires) n’est pas qu’un geste social : c’est un outil de sécurité nationale et de résilience. Des villes bien desservies, avec des logements modernes et accessibles pour les familles, les réservistes et les personnels critiques, renforcent la continuité économique du pays tout en soulageant la pression sur le Gush Dan.

À court terme, n’attendons pas des miracles : l’absorption du stock prendra du temps. Mais si le triptyque permis plus rapides – coûts maîtrisés – chantiers mieux situés s’installe, le marché peut sortir par le haut : davantage d’offres là où sont l’emploi et les transports, et des trajectoires de prix plus prévisibles pour les ménages comme pour les investisseurs institutionnels.

Soutenir l’offre, accélérer la rénovation et investir dans la périphérie, c’est protéger le pouvoir d’achat des familles israéliennes tout en consolidant la résilience du pays. Un marché du logement plus fluide, c’est moins de volatilité, plus de stabilité sociale et une économie plus forte — autant d’atouts au service de la sécurité d’Israël et de son avenir.

Jforum.fr

La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img
spot_imgspot_img