L’Irlande boycotte les produits appartenant à des Juifs
L’Irlande à l’heure d’un boycott ciblé contre les produits israéliens de Judée-Samarie
L’Irlande pourrait devenir le premier pays occidental à instaurer officiellement un boycott d’État visant uniquement les produits fabriqués par des Juifs en Judée-Samarie (Cisjordanie), sans inclure les productions arabes issues des mêmes zones. Une mesure qui provoque l’indignation en Israël, où elle est perçue comme discriminatoire et sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le Parlement irlandais doit examiner mardi le vote final d’un projet de loi qui rendrait illégale l’importation de biens provenant des implantations israéliennes situées au-delà des lignes de 1967. Si elle est adoptée, la loi qualifierait de délit pénal la vente de ces produits sur le sol irlandais. Portée par une majorité de parlementaires sensibles aux revendications palestiniennes, cette initiative législative a déjà été tentée plusieurs fois ces dernières années, sans aboutir. Le contexte actuel de tensions au Moyen-Orient semble avoir ravivé la volonté politique de la faire adopter.
En Israël, la réaction ne s’est pas fait attendre. Yossi Dagan, président du Conseil régional de Samarie, a exprimé son indignation dans une lettre adressée à plusieurs anciens responsables américains, notamment de l’administration Trump. Selon lui, cette législation représente une attaque ciblée contre les Juifs en tant que peuple, au regard de leur religion et de leur lieu de résidence. Il souligne que c’est la première fois depuis la Shoah qu’un État européen envisage une loi ciblant expressément des Juifs pour leur seule présence sur un territoire.
« Une telle mesure n’affecte ni les produits palestiniens ni ceux des usines arabes dans la région. Elle ne vise que les entreprises tenues par des Juifs. Il s’agit donc d’un boycott sélectif et profondément discriminatoire, qui ne peut être ignoré », affirme Dagan. Il appelle à une réaction économique des États-Unis, par l’imposition de droits de douane punitifs à l’encontre de l’Irlande si la loi venait à entrer en vigueur.
Pour Israël, cette décision irlandaise viole plusieurs principes fondamentaux, à la fois sur le plan moral et diplomatique. Dagan évoque notamment une contradiction avec la politique américaine sous Donald Trump, qui, en 2019, avait officiellement reconnu que la Judée-Samarie n’était pas un territoire occupé au sens du droit international. À l’époque, Washington avait jugé que les implantations juives dans ces zones n’étaient pas illégales, marquant un tournant majeur dans la diplomatie américaine vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.
Mais la critique israélienne va au-delà du simple désaccord politique. Dagan dénonce une attaque contre la coexistence, affirmant que de nombreuses entreprises situées en Judée-Samarie emploient des Juifs et des Arabes côte à côte, dans des conditions stables. Selon lui, cette loi punit injustement les habitants, indépendamment de leur position politique, et encourage indirectement les campagnes menées par des organisations radicales comme le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), que les États-Unis ont à plusieurs reprises condamnées.
« Récompenser l’Autorité palestinienne par un boycott contre les implantations juives revient à récompenser la violence, au lieu de soutenir les populations qui vivent ensemble dans la paix », écrit-il.
Le projet de loi irlandais soulève également des questions sur les critères d’application du droit international dans les relations commerciales. En ciblant uniquement les implantations juives, l’Irlande pourrait créer un précédent controversé, à l’heure où de nombreux territoires contestés dans le monde ne font l’objet d’aucune mesure similaire.
La perspective d’une loi irlandaise spécifiquement dirigée contre les Juifs de Judée-Samarie alarme aussi des observateurs européens, certains y voyant un retour inquiétant à des pratiques de discrimination fondée sur l’origine ou la religion. Si la mesure est adoptée, elle pourrait être contestée devant les instances européennes pour atteinte aux principes de non-discrimination du marché intérieur.
Dans ce contexte tendu, les appels à une réponse coordonnée se multiplient. Dagan, comme d’autres responsables israéliens, appelle Washington et ses alliés à agir fermement contre ce qu’ils considèrent comme un acte de légitimation du boycott antisémite. Pour eux, il s’agit de défendre un principe fondamental : aucune démocratie ne devrait adopter une loi ciblant une population sur la base de son identité ethnique ou religieuse, même sous couvert d’un différend territorial.
À l’heure où l’Europe débat de ses valeurs fondamentales et de son rôle au Moyen-Orient, l’exemple irlandais ouvre une nouvelle phase, controversée, de l’engagement politique autour du conflit israélo-palestinien — et pose une question de fond : jusqu’où peut-on politiser le commerce sans glisser vers des discriminations d’État ?
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L’ Irlande est inspirée par l’ Allemagne nazie. Rien de surprenant…
A nous juifs, de boycotter les produits issus de pays hostiles à Israël. Personnellement je préfère me passer de denrées de l’Afrique du sud, du Brésil, d’Irlande et autres pays pro-islamistes.