La réplique israélienne au 7 octobre a réduit à néant la stratégie de Qassem Suleimani et de Khamenei
Le Shabbat Noir de Simhat Torah 2023, s’il a porté un coup tactique dévastateur à la population du sud pacifique d’Israël et à la dissuasion de Tsahal, aura un impact stratégique déterminant dans l’effondrement de « l’Axe chiite ». La stratégie qu’avait mise en place Qassem Suleimani et Imad Mughniyeh, les planificateurs d’Al Quds et du Hezbollah s »écroule et perd le contrôle du couloir syrien vers le Golan. L’Iran n’a, virtuellement, plus la capacité d’agresser Israël autrement que par voie balistique ou par drones.
Des minorités partenaires d’Israël, comme les Kurdes, à un degré moindre les Druzes, contrôlent désormais une partie des frontières de Deir-Ez-Zor, probablement bientôt d’Al Bukamal, avec l’Irak, ou le Djebel druze (sud de la Syrie) autour d’Al-Suweida. Reste à évaluer quels seront leurs relations (« pacte de non-agression » ou guerre ethnique totale?) avec les Islamistes soutenus par la Turquie d’Erdogan, qui mène une guerre d’épuration ethnique contre les Kurdes.
Il faudra encore voir si le Hezbollah et les forces Quds dépêchées sur place, se battront réellement à Homs, dernier bastion avant Damas, ou s’ils plieront bagage avec le reste des forces iraniennes d’occupation de la Syrie.
Asma Assad et ses enfants sont déjà en Exil à Moscou, pendant que l’Egypte et la Jordanie implorent Bachar de quitter le pays tant qu’il en est encore temps…
« L’action militaire n’est pas à l’ordre du jour », si l’armée syrienne refuse le combat
Des responsables iraniens ont déclaré que parmi les hauts responsables évacués se trouvaient également des généraux de la Force Qods et des Gardiens de la révolution. Certains d’entre eux, envoyés pour « conseiller » l’armée d’Assad, ont fui vers l’Irak. L’évacuation s’effectue, entre autres, par vols vers Téhéran, et par voie terrestre vers le Liban, l’Irak et l’ouest de la Syrie. Un analyste iranien :
« Nous ne pouvons rien faire si l’armée d’Assad ne veut pas se battre »
L’Iran a commencé, vendredi 6 Décembre au soir, à évacuer des commandants et des diplomates syriens vers Téhéran, l’Irak et le Liban, fuyant l’offensive rebelle sur plusieurs fronts, dans l’attaque contre le régime du président Bachar al-Assad , qu’ils ont lancée il y a 10 jours. Selon Ronen Bergman, journaliste de Ynet et du « Yediot Ahronoth », parmi les évacués se trouvent des commandants et du personnel militaire, dont des hauts responsables de la Force Qods et des Gardiens de la révolution iraniens.
Rebelles en Syrie dans la ville de Hama capturée dans le cadre des combats contre l’armée d’Assad ( Photo : MUHAMMAD HAJ KADOUR / AFP )
En outre, L’Iran évacue également le personnel de sécurité, le personnel diplomatique et leurs familles ainsi que les citoyens iraniens. Téhéran a émis un ordre d’évacuation à l’ambassade iranienne à Damas, ainsi qu’aux bases militaires des Gardiens de la révolution dans toute la Syrie. Cela témoigne de l’incapacité de l’Iran à aider le dictateur Assad à maintenir son pouvoir. Les États-Unis ont appelé ce soir leurs citoyens à quitter la Syrie « immédiatement ». Le Département d’État a lancé un appel aux Américains en Syrie : « Partez immédiatement, tant qu’il existe des options de voyages commerciaux ».
Force Quds et diplomates à double usage se replient
Au moins deux des évacués sont des citoyens iraniens membres des Gardiens de la révolution. En outre, ils ont indiqué que deux généraux de la Force Qods, envoyés en Syrie pour conseiller l’armée d’Assad, avaient fui vers l’Irak.
L’évacuation de Syrie a commencé vendredi matin. Ils ont également déclaré qu’au moins une partie du personnel de l’ambassade avait quitté les lieux. Selon eux, une partie des évacuations s’effectue par avion directement vers Téhéran, tandis que d’autres quittent la Syrie par voie terrestre vers le Liban, l’Irak et le port syrien de Lattaquié.
L’analyste iranien Mehdi Rahmati a déclaré que « l’Iran a commencé à retirer ses forces car nous ne pouvons pas combattre en tant que conseillers et soutenir l’armée syrienne si elle n’est pas intéressée par le combat« . Selon lui, « l’essentiel est que l’Iran a réalisé qu’il ne peut pas gérer la situation en Syrie à l’heure actuelle par une action militaire – et cette possibilité n’est pas à l’ordre du jour ».
Les rebelles druzes libèrent les prisons à al-Sweida, les Kurdes chassent l’Iran de Deir-Ez-Zor
Entre-temps, le tableau de la situation en Syrie montre que les forces armées d’Assad s’effondrent simultanément sur plusieurs fronts : à l’est, les rebelles kurdes ont pris Deir ez-Zor et le poste frontière avec l’Irak. Ils se rendent à marche forcée à Al Bukamal, qui servait de corridor entre l’Irak et la Syrie, pour acheminer des armes vers le Hezbollah au Liban. Dans le sud, les jihadistes menés par l’organisation « Hayat Tahrir al-Sham » sont à la périphérie de Homs , ont repris le poste frontière avec la Jordanie – et occupent Daraa. Le gouverneur et le leader local du parti au pouvoir ont fui la grande ville des montagnes druzes. Le réseau saoudien Al-Hadath citait le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi qui aurait déclaré qu’il est « impossible de prédire le sort d’Assad ».
La semaine dernière, Assad a perdu Alep et hier Hama, et la nuit dernière, les rebelles se sont également rapprochés de Homs. Avant même l’occupation de Homs, l’opposition syrienne avait annoncé que, pour la première fois depuis 2011, ses forces étaient entrées dans la ville de Daraa, où avait alors commencé la rébellion contre Assad. Des sources parmi les rebelles ont déclaré que la prise de Deraa, près de la frontière jordanienne, a été réalisée dans le cadre d’un accord qui permettrait un retrait en toute sécurité de l’armée, sans que les chefs rebelles ne rencontrent ses supérieurs et les hommes proches d’Assad dans la région.
Un gouvernement Assad en Exil n’auraient aucune emprise sur la population et aucune chance de revenir
Dans le même temps, le « Wall Street Journal » a rapporté que des responsables égyptiens et jordaniens avaient exhorté Assad à quitter le pays et à établir un « gouvernement en exil ». Assad lui-même est toujours en Syrie, mais de nombreux membres de sa famille n’y sont plus. Selon des sources sécuritaires et arabes, la semaine dernière, sa femme Asma et leurs enfants sont partis pour la Russie, et les beaux-frères sont partis pour les Émirats. Dans le même temps, des sources ont déclaré à la « Voix de la Capitale », affiliée à l’opposition, que « les forces russes ont commencé à évacuer leurs avant-postes dans les zones rurales de Daraa et Kuneitra, près de la frontière avec Israël« .
Le contrôle de Homs pourrait permettre aux rebelles de couper la route principale menant à la côte syrienne, fief du régime alaouite. Hier soir, les rebelles sont arrivés aux portes de Homs et ont déclaré qu’ils appelaient « pour la dernière fois » les forces d’Assad à faire défection – avant qu’ils n’entrent dans la ville. Des dizaines de milliers de personnes ont quitté la ville et sur les photos qui ont circulé, on peut voir de longs convois de réfugiés. L’ONU a déclaré que 370 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, se sont déplacées suite au début de l’attaque surprise des rebelles, dont 100 000 qui ont quitté leur foyer à plusieurs reprises.
Files interminables de voitures fuyant Homs
Subsiste-t-il une poche de résistance iranienne autour de Homs ?
Précédemment, l’Iran avait l’intention de transférer des missiles et des drones en Syrie et d’augmenter le nombre de conseillers militaires en Syrie. Un haut responsable iranien avait déclaré : « Téhéran fournit déjà des renseignements et une assistance par satellite à Syrie. » Pour tenter d’arrêter la progression des rebelles vers Homs, le Hezbollah aurait également envoyé des renforts et des forces spéciales – peut-être les hommes de Radwan – ont traversé le Liban, la nuit précédente et pris position à Homs. Des commandos d’observation ou des éclaireurs ne suffiront sûrement pas à endiguer la vague déferlante qui ne tardera pas à se diriger vers les faubourgs de Damas…
Hier soir – et pour la première fois depuis le début de l’attaque rebelle – des affrontements ont éclaté entre les Druzes et l’armée syrienne, et trois soldats réguliers ont été tués dans leur bastion de Suweida. Peu de temps après, les militants druzes ont pris le contrôle d’un commissariat de police et de la prison centrale de la ville, y ont libéré tous les prisonniers et pris le contrôle de la ville. Cela s’est produit après que des centaines de personnes ont manifesté sur la place principale pour exiger la chute du régime d’Assad. « Les gens voient ce qui se passe dans les autres régions de Syrie et voient qu’il y a une chance de renverser le régime« , a déclaré un activiste.
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