L’Iran arrête en masse des agents pro Israël
Vague d’arrestations en Iran
L’Iran exécute trois accusés de collaboration avec Israël et arrête 700 personnes. À peine le cessez-le-feu instauré entre l’Iran et Israël, la République islamique a réagi avec une vague de répression. Mercredi, les autorités iraniennes ont annoncé l’exécution de trois hommes accusés d’avoir collaboré avec Israël. Cette mesure s’inscrit dans un contexte de tensions extrêmes, après 12 jours d’affrontements directs entre les deux pays.
Exécutions rapides après des accusations de trahison
Les trois hommes exécutés, identifiés comme Idris Ali, Azad Shojai et Rasoul Ahmad, ont été pendus dans la ville d’Ourmia, dans le nord-ouest du pays, près de la frontière turque. Selon les informations diffusées par le pouvoir judiciaire iranien, ils étaient accusés d’avoir tenté d’introduire du matériel destiné à des assassinats commandités par Israël.
Le communiqué officiel évoque leur condamnation pour « coopération avec le régime sioniste » et participation à des activités jugées subversives. L’annonce a été accompagnée de photographies des condamnés, vêtus de l’uniforme bleu des détenus iraniens.
Une répression alimentée par des renseignements ciblés
Ces exécutions interviennent dans un climat de grande nervosité au sein du régime. Israël aurait mené son offensive du 13 juin en s’appuyant sur des données de renseignement extrêmement précises, selon plusieurs sources iraniennes. Cette efficacité opérationnelle aurait accentué les soupçons internes de collaboration avec l’ennemi, poussant Téhéran à intensifier sa chasse aux agents présumés du Mossad.
Selon l’agence officielle Nournews, proche des services de sécurité iraniens, pas moins de 700 personnes ont été arrêtées dans les deux semaines qui ont suivi le début du conflit, toutes soupçonnées de liens avec Israël. Ces arrestations, en majorité tenues confidentielles, sont réparties sur l’ensemble du territoire.
Un précédent en début de semaine
Lundi, soit deux jours avant l’annonce des trois pendaisons, un autre homme avait déjà été exécuté pour des accusations similaires. Présenté comme un agent du Mossad, il aurait été impliqué dans la collecte d’informations sensibles pour le compte de l’État hébreu.
Le pouvoir iranien affirme régulièrement déjouer des tentatives d’infiltration ou des opérations clandestines orchestrées par des services étrangers, principalement israéliens, mais également occidentaux. Toutefois, les détails précis de ces affaires restent souvent flous, et les procès se déroulent à huis clos, sans accès pour les avocats indépendants ou les médias étrangers.
La justice promet des procédures accélérées
Le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, a déclaré dimanche soir sur la télévision nationale que les procédures judiciaires seraient accélérées dans les cas liés à la « sécurité nationale » et à la « collaboration avec le régime usurpateur » — un terme fréquemment utilisé pour désigner Israël.
« Les dossiers relevant de la sécurité, de l’espionnage ou de la trahison, notamment ceux concernant le soutien à Israël, seront désormais traités de manière prioritaire et rapide », a-t-il affirmé.
Cette annonce a suscité de nombreuses réactions dans les milieux des droits humains, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Iran. Plusieurs ONG ont fait part de leurs inquiétudes quant au respect des procédures judiciaires et au droit à un procès équitable.
L’Iran, champion mondial des exécutions après la Chine
Selon les rapports récents de groupes de défense des droits humains comme Amnesty International et Iran Human Rights, l’Iran est, après la Chine, le pays qui procède au plus grand nombre d’exécutions chaque année. En 2023, plus de 800 personnes y ont été pendues, principalement pour des infractions liées aux drogues, mais également pour des accusations d’atteinte à la sécurité nationale.
La tendance observée en 2024 confirme l’intensification de cette politique, notamment dans les périodes de crise où le régime cherche à démontrer sa fermeté. Le rythme des exécutions pour des motifs politiques semble s’accélérer chaque fois que le pouvoir se sent menacé sur le plan sécuritaire ou géopolitique.
En quelques jours, le régime iranien a donc montré sa volonté de riposter aussi bien militairement que par des actions internes contre ce qu’il considère comme des éléments infiltrés. Une dynamique qui, si elle se poursuit, pourrait accentuer les tensions déjà palpables au sein de la société iranienne.
Jforum.fr
Similaire
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site