L’Iran appelle à une frappe préventive contre les USA

L’armée iranienne appelle à une frappe préventive « immédiate » contre les États-Unis

L’armée iranienne a appelé à une frappe préventive contre une base américaine dans l’océan Indien avant que les bombardiers stratégiques qui y sont stationnés puissent être déployés pour attaquer des cibles à Téhéran. Selon un article du Telegraph britannique, un haut responsable iranien a déclaré que les commandants militaires avaient reçu l’ordre de se préparer à une action contre la base afin de dissuader le président Trump de lancer une offensive.

par Dudi Kogan

L’armée iranienne appelle à une frappe préventive contre la base conjointe américano-britannique dans l’océan Indien, où les États-Unis ont déployé des bombardiers stratégiques, afin d’empêcher leur utilisation contre Téhéran. Le Telegraph a rapporté lundi soir que de hauts commandants iraniens avaient reçu l’ordre de se préparer à agir contre la base si les menaces de Trump s’intensifiaient. « Les hauts commandants ont reçu l’ordre d’attaquer la base si les menaces de Trump s’intensifiaient », a déclaré le responsable iranien. « Les discussions concernant l’île se sont intensifiées depuis que les Américains y ont stationné leurs bombardiers. » L’article qualifiait la frappe potentielle d’« immédiate ».

Le responsable iranien a également déclaré que « certains suggèrent que des missiles devraient être lancés vers l’île, non pas pour toucher quoi que ce soit, mais pour tomber dans la mer afin d’envoyer un message clair aux Américains que nous sommes sérieux ».

Ce rapport fait suite à une menace similaire publiée la veille par le Telegraph , dans laquelle l’Iran avertissait qu’il pourrait frapper la base américaine dans l’océan Indien, affirmant posséder les armes nécessaires. « Il n’y aura aucune distinction entre les attaques contre les forces britanniques et américaines, que l’Iran soit attaqué depuis une base de la région ou à portée de missiles iraniens », a déclaré le responsable au journal britannique. « Le moment venu, peu importe que vous soyez un soldat américain, britannique ou turc : vous serez une cible si votre base est utilisée par les Américains. »

Trump et Khamenei. Reuters, AFP, AP

Diego Garcia est une île de l’océan Indien sous contrôle britannique qui abrite une base militaire stratégique conjointe américano-britannique. Située à environ 3 800 kilomètres de l’Iran, l’île se trouve au-delà de la portée estimée à 2 000 kilomètres des missiles balistiques iraniens. Par le passé, la base a servi de point de départ à d’importantes opérations militaires, notamment pendant les guerres d’Afghanistan (2001) et d’Irak (2003).

Des rapports publiés ces derniers jours ont fait état d’un déploiement important et inhabituel de bombardiers B-2 sur l’île. Des images satellite mises à jour montrent qu’au moins cinq bombardiers sont actuellement stationnés sur la base aérienne de l’île après leur arrivée de leur base d’attache du Missouri. Des images satellite supplémentaires et des renseignements de sources ouvertes indiquent également un déploiement inhabituel d’avions de ravitaillement et de transport sur les bases aériennes américaines de la région. Ces avions sont essentiels au soutien des missions de bombardement.

Le B-2 est le bombardier le plus perfectionné de l’arsenal américain, réputé pour ses capacités de furtivité exceptionnelles. Son importance dans le contexte iranien réside dans sa capacité à emporter la bombe MOP (Massive Ordnance Penetrator) de 14 tonnes, spécialement conçue pour cibler les bunkers souterrains fortifiés.

Le B-2 largue la bombe « bunker buster » Photo : Département de la Défense des États-Unis

Pendant ce temps, le groupe d’attaque USS Carl Vinson a quitté Guam et se dirige vers le Moyen-Orient. Il rejoindra l’USS Harry Truman , qui participe depuis le 15 mars aux opérations contre les Houthis soutenus par l’Iran au Yémen. Aujourd’hui, des blogueurs de renseignements en libre accès ont rapporté que le Carl Vinson avait atteint les côtes des Philippines, signalant son avancée vers la région.

Dimanche, le président Trump a menacé l’Iran de « bombardements d’une ampleur jamais vue » si Téhéran ne parvenait pas à un accord. Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a réagi mardi en déclarant : « Ils menacent de commettre des actes malveillants, et même si nous ne pensons pas que des actes malveillants extérieurs se produiront nécessairement, s’ils se produisent, ils subiront certainement un dur coup en retour. Et s’ils tentent de provoquer des troubles dans le pays, comme ils l’ont fait ces dernières années, le peuple iranien lui-même réagira. »

Alors que les tensions s’intensifient et que la rhétorique belliciste s’intensifie, Israel Hayom a rapporté que des discussions indirectes avaient eu lieu entre les États-Unis et l’Iran afin d’établir un cadre de négociation pour un nouvel accord nucléaire. Selon deux sources diplomatiques proches des discussions, l’objectif est d’empêcher une frappe américaine contre l’Iran et de mettre un terme à sa quête d’armes nucléaires.

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