L’instinct managérial. L’avantage compétitif se niche souvent dans la qualité de l’attention sensorielle.

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On célèbre le manager visionnaire, on encense celui qui sait lire un bilan en un coup d’œil, on admire celui qui tranche vite. Mais on oublie que le management n’est pas qu’un exercice intellectuel : c’est aussi un art de percevoir. L’avantage compétitif se niche souvent dans la qualité de l’attention sensorielle. De fait, les cinq sens ne relèvent pas de l’intuition magique, mais d’une compétence stratégique : celle de relier l’observation fine à l’action juste.

1. Le flair : capter l’atmosphère

Le flair n’est pas un don : c’est une capacité forgée par l’expérience, qui permet de sentir l’état d’esprit d’une équipe en quelques instants. Une inflexion dans une voix, un silence inhabituel, une tension dans l’air… autant de signaux que les indicateurs ne révèlent jamais.

2. La vision : voir ce qui compte

La vision managériale ne se limite pas à une projection stratégique à cinq ans. Elle consiste à distinguer, dans le flux des données et des événements, ce qui est structurel de ce qui est conjoncturel. C’est l’art de garder le cap sans se laisser happer par les urgences du moment.

3. L’écoute : entendre au-delà des mots

Un manager qui n’écoute que les phrases prononcées passe à côté de l’essentiel. Les silences, les hésitations, les variations de ton racontent souvent plus que les déclarations formelles. L’écoute active est une forme d’enquête permanente.

4. Le contact : rester relié au terrain

Les décisions prises loin de la réalité opérationnelle perdent vite en pertinence. Le contact régulier avec le terrain — ateliers, sites, clients — permet de vérifier la validité des hypothèses et de maintenir la crédibilité auprès des équipes.

5. Le goût : tester avant d’engager

Le goût en management, c’est l’appétit pour l’expérimentation. Essayer à petite échelle, évaluer les retours, ajuster la formule… avant de déployer. Une façon pragmatique de limiter les risques tout en cultivant l’innovation.

L’instinct : décider avec discernement

Lorsque les cinq sens sont mobilisés, ils nourrissent un sixième : l’instinct managérial. Ce n’est pas un coup de tête, mais une synthèse rapide d’informations diverses, accumulées consciemment ou non, et transformées en décision claire.

Filtrer le bruit

Tout percevoir ne signifie pas tout traiter. La compétence clé consiste à distinguer le signal du bruit, à prioriser les informations et à ignorer ce qui n’a pas d’impact stratégique.

Donner du sens avec les sens

En management, chacun des sens est au service du sens que l’on va donner à la décision et à l’action. Ils permettent de relier les faits à une vision d’ensemble, de rendre les décisions compréhensibles et cohérentes, de maintenir une direction claire et de mobiliser les équipes.

Alexandre Boulègue

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