Sur le plateau d’i24NEWS, le médecin légiste Noam Shomron a décrit ce mercredi avec précision et émotion le processus d’identification des dépouilles d’otages israéliens restituées ces derniers jours. Un travail minutieux et éprouvant, mené dans des conditions souvent extrêmes après plus de deux ans de captivité.
« Malheureusement, il ne s’agit pas toujours de corps entiers, mais parfois de fragments humains, explique-t-il. » Pour l’armée israélienne, trois méthodes sont utilisées : les empreintes digitales, les radiodentaires et l’ADN. Deux de ces trois éléments doivent correspondre pour qu’une identification soit jugée formelle.
L’ADN, présent dans chaque cellule du corps et des os, peut survivre de longues années, souligne le spécialiste. « Ce n’est que dans des cas extrêmes, d’humidité ou de chaleur prolongée, qu’il se dégrade », précise-t-il. Dans le cas des sept dépouilles récemment identifiées, le processus a été « étonnamment rapide », grâce à la qualité des échantillons retrouvés et à la préparation en amont de Tsahal, qui disposait déjà d’ADN de référence — prélevé lors de l’enrôlement militaire ou fourni par les familles. Les équipes médico-légales doivent parfois extraire des traces d’ADN à partir d’ossements, les comparer à celles contenues dans des brosses à dents, cheveux ou échantillons sanguins conservés depuis des décennies. Cette rigueur scientifique permet d’offrir aux familles la certitude et la dignité du deuil, après une attente insoutenable. Noam Shomron rappelle un précédent marquant : celui de Zvi Feldman, soldat tombé au Liban en 1982, identifié 43 ans plus tard grâce à la persistance de son ADN. Un exemple qui nourrit l’espoir que le corps du lieutenant Hadar Goldin, détenu à Gaza depuis 2014, puisse être reconnu à son tour.
« L’ADN, quand il est préservé, peut raconter une histoire longtemps après la mort, » conclut Shomron. « C’est la science au service de la mémoire et de la justice. »
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