LFI, sa nébuleuse de collaborateurs radicaux.
Dans les coulisses de La France insoumise, derrière la façade parlementaire, se cache toute une nébuleuse de collaborateurs qui propagent un discours radical. Entre soutiens aux Black Blocs en manifestation, pro-Hamas ou autres prêcheurs en ligne, l’univers gravitant autour de LFI ressemble moins à un parti qu’à un écosystème militant hors de tout cadre républicain.
Ceux qui se posent en champions de la transparence et de la morale publique, toujours prêts à traquer les faux pas des autres, échappent trop souvent au moindre retour de bâton. Les polémiques que relayent les collaborateurs parlementaires de La France Insoumise avec zèle, sur les réseaux sociaux ou dans les médias, ne semblent jamais se retourner contre eux, comme si leur posture d’accusateurs leur offrait une immunité. Pourtant, les dérives de certains membres de leur entourage méritent d’être mises en lumière, ne serait-ce que pour rétablir un équilibre dans le débat public. Cette enquête vise à explorer cet angle mort, à décrypter qui sont ces acteurs de l’ombre et à questionner la cohérence entre les valeurs affichées par LFI et les pratiques de son écosystème.
Il ne s’agit pas de traquer des sorcières, mais de révéler ce que LFI et leurs médias amis ou, du moins, idéologiquement compatibles, préfèrent taire. Appels à la violence, soutiens ambigus, proximités douteuses : les brebis galeuses ne sont pas des dérapages isolés, mais les symptômes d’une radicalité assumée, rarement interrogée. Alors que LFI excelle à pointer du doigt les failles des autres – des élus RN aux macronistes, elle reste bien silencieuse sur ses propres dérives. Cette enquête éclaire les parcours et les réseaux de ceux qui, dans l’ombre, façonnent sa ligne.
Dans les coulisses de La France insoumise, un collaborateur parlementaire d’Alma Dufour, se distingue par son ardeur à défendre des positions provocantes, fausses et une rhétorique victimaire assumée. Mehdi El Fazazi, fidèle attaché parlementaire de la députée, en vient jusqu’à faire des comparaisons historiques douteuses. Le 1er juin 2024, il publie sur X : « C’est les mêmes chiens de garde qui nous traitent d’antisémites et qui parlent des musulmans comme les journaux des années 30 parlaient des juifs ». Le 7 février 2025, il renchérit : « On traque les musulmans partout où ils osent s’exposer comme on traquait les juifs dans les médias et le cinéma sous l’Allemagne nazie et ça dérange pas grand monde visiblement ».
Un parallèle inacceptable, jetant de l’huile sur le feu et qui montre une méconnaissance de l’histoire au sein du parti. Mais il n’est pas le seul à se lâcher sur les réseaux. Hedi Bounouar, le collaborateur de Sébastien Delogu, en est un autre exemple. Le 8 avril 2024, il commente une photo sur X « Les macronards ne sont plus Charlie ou quoi ?? » La photo en question ? Une manifestation à Nantes où des blacks blocs ont pendu puis brûlé un mannequin au visage d’Emmanuel Macron. Les appels à la violence sont décomplexés.
Du côté des attachés parlementaires du député marseillais. Comme lorsque Lamine Benmaa, à l’époque attaché parlementaire de Sébastien Delogu, s’était fendu d’un sinistre tweet faisant l’apologie du 7 octobre le même jour : « Gloire au peuple Palestinien. Aujourd’hui, les résistants palestiniens brisent les barrières des forces d’occupation. Il est nécessaire de leur assurer toute notre solidarité. #FreePalestine ». Une tache indélébile sur son parcours, éclaboussant jusqu’à son ex-mentor qui a fini par le congédier devant une polémique qui commençait à monter.
Encore des apologies du 7 octobre
La collaboratrice de Danièle Obono, Émilie Paumard est membre des Dégommeuses, une équipe de football féminin fondée en 2012 et qui revendique un féminisme décolonial et inclusif. Elle s’investit pleinement dans des combats chers à l’extrême gauche. Le collectif milite très activement pour le port du hijab dans le football, dénonçant sur X l’« islamophobie structurelle » de la Fédération française de football, accusée d’« humilier et écarter les musulman.es » par ses restrictions sur le voile ou le ramadan. L’association radicale dont Émilie Paumard est l’une des figures de proue n’hésite pas à relayer les publications du CCIE (prolongement du CCIF, collectif dissous pour islamisme) et va jusqu’à organiser des matchs avec des collectifs fréristes comme les « Hidjabeuses » ou « Basket Pour Toutes », dont l’objectif est d’im- poser le hijab dans le basket et le football. Les Dé- gommeuses apportent également leur soutien aux mi- litants pro-palestiniens ayant protesté contre un match France-Israël, appelant à un boycott total de l’État hébreu. Le 7 octobre 2023, jour des attentats du Hamas, la collaboratrice d’extrême gauche relaie sur X : « Ds un conflit colonial, le niveau de violence est fixé par l’occupant #Israel. Qu’il est hypocrite de donner des leçons au peuple palestinien sur sa manière de lutter qd on le condamne à compter seul ses morts, ses prisonniers et ses terres volées. Sans justice, pas de paix ».
Ou encore : « Gloire au peuple palestinien. Aujourd’hui, les résistants palestiniens brisent les barrières des forces d’occupation. Il est essentiel de leur témoigner toute notre solidarité. #FreePalestine ».un message qui légitime les attaques terroristes sous couvert de solidarité. Le même jour que les attaques du 7 octobre, elle relaie également un thread en s’interrogeant : « La sécurité des Israéliens est-elle com-patible avec la politique coloniale ? » En clair, elle cherche à justifier les attaques terroristes.
Des Black Blocs à LFI jusqu’au média
Dans l’équipe de Ségolène Amiot, Marion Lopez, ancienne collaboratrice parlementaire, manie l’ironie la plus ignoble sur X, comme lorsqu’elle commente la profanation de la tombe de Jean-Marie Le Pen. « Plus que six horcruxes », écrit-elle dans un clin d’œil sarcastique à Harry Potter, laissant entendre qu’elle souhaiterait voir Jean-Marie Le Pen mourir à nouveau. Puis, face à une pancarte anti-Macron en manifestation, elle interroge : « Tu connais l’histoire, les rois finissent à la guillotine. »
Il faut dire que la jeune femme revendique ouvertement la violence et l’insurrection, en particulier aux côtés des mouvements black blocs auxquels elle affirme quasiment appartenir. « Va falloir être plus méchant », commente-t-elle, en s’appuyant sur l’article 35 de la première Constitution républicaine, qui affirme que l’insurrection est un devoir du peuple dans certaines circonstances. Elle va même jusqu’à écrire à une amie : « Alexa, joue APPEL À LA RÉVOLTE et trouve-moi un outfit pour la manif de samedi », sous-entendant qu’elle compte s’habiller tout en noir pour rejoindre ces cortèges violents. Elle accompagne d’ailleurs son message d’un emoji drapeau noir, symbole de ralliement des groupes d’ultragauche. Lopez cible aussi le gouvernement, qualifiant Gérald Darmanin de « ministre des bavures et de la répression » et accusant sa police de « taper, mutiler et tuer » dans les quartiers populaires et les cortèges. En août 2024, elle qualifie de « déportés » les migrants déplacés avant les JO, une formulation outrancière qui résume à elle seule tous les excès de la France insoumise.
Elle aussi montre sa haine d’Israël, comme une signature de son appartenance au parti, en retweetant un internaute affirmant que, dans sa guerre contre le Hamas, « Israël est l’agresseur ». En juillet 2024, elle applaudit l’attaque au sniper contre Donald Trump d’un commentaire glaçant : « Propre, net et sans bavure », trahissant une fascination inquiétante pour la violence politique. Le 3 mars dernier, elle annonce rejoindre Le Média, cofondé par Sophia Chikirou en septembre 2017, qu’elle présentait comme un média qui inclura les idées de La France insoumise, mais également « la pensée communiste, socialiste et écologiste ».
C’est ainsi que Marion Lopez nous fait dorénavant profiter de ses « analyses politiques » du lundi au jeudi et invite notamment Amine Snoussi le collaborateur d’Ersilia Soudais. Thème de sa première chronique : le harcèlement politico-médiatique contre Rima Hassan…
Dans l’ombre de Thomas Portes
Aux côtés de Thomas Portes, Aziza Nouioua, participait le 16 mai 2024 à une « Formation Antiracisme »de LFI avec des figures de Paroles d’Honneur et de Tsedek!1, affichant son ancrage dans les réseaux militants radicaux. Sur X, elle se lâche le 24 novembre 2024 : « On ne peut qu’être islamophobe pour dé-nier le génocide à Gaza », tout en relayant les appels d’Urgence Palestine (collectif pro-hamas et antisémite), Paroles d’Honneur, l’AFPS (collectif antisioniste) du BDS Movement (mouvement antisioniste souhaitant isoler Israël sur la scène internationale) ainsi que du compte Free Georges Abdallah (terroriste palestinien emprisonné en France).
Toutes les officines souhaitant la destruction ou l’isolement d’Israël sont représentées dans son fil X. Le 29 octobre 2024, elle accuse : « Israël interdit l’UNWRA. Israël commet un génocide. Israël bombarde des lieux de soins…Israël doit être mis au ban des nations », une litanie marquée par une hostilité obsessionnelle envers Israël. Le 1er novembre 2024, elle célèbre le 70e anniversaire de la révolution algérienne : « Ce 1er novembre doit servir de rappel à chaque puissance coloniale : l’impossible devient toujours réalité devant la résistance d’un peuple », accompagné de #freepalestine, dans une tonalité évoquant une nostalgie pro-FLN. Sur la question du terrorisme, le 14 octobre 2023 soit une semaine après les attaques du 7 octobre en Israël — Julien Cadieu, collaborateur d’Anne Stambach-Terrenoir, publie sur X : « Des alertes attentats ont lieu. Le terrorisme est envisagé par des personnes dangereuses et embrigadées par une idéologie mortifère. Mais si on y réfléchit : c’est le gouvernement qui souffle sur les braises en igorant les atrocités commises à Gaza. Ils sont responsables ».
Une réflexion qui, en plein drame, privilégie un relativisme douteux à une condamnation franche. À ses côtés, Rémy Salvador incarne une radicalité différente. Soutien fervent des Soulèvements de la Terre, il partage avec enthousiasme leur message sur X célébrant les manifestations contre l’A69 : « Première victoire : 7000 personnes s’élancent dans 4 cortèges contre l’autoroute A69 ! Malgré la répression, l’offensive médiatique de Darmanin et les kms de bouchons dus aux barrages de police… », un élan qui exalte le désordre au mépris de la légalité. Militant pro-migrants, il diffuse également les publications d’Utopia 56, association d’extrême gauche connue pour leur activisme sur les questions migratoires.
Un islamiste maire de la Courneuve ?
Dans l’entourage de Paul Vannier, Mohamed Awad Abdou, collaborateur au parcours controversé, ne laisse personne indifférent. Ancien président des JMF3 à La Courneuve, branche jeunesse des Frères Musulmans liée à l’UOIF cofondée par Hassan Iquioussen (imam expulsé en 2023 pour discours antisémites et haineux), il affiche un CV teinté d’islamisme et souhaite devenir maire de la ville en 2026. En 2015, il utilise sur X le hashtag #R4Bia, symbole des Frères musulmans, tout en soutenant Mohammed Morsi et Erdogan, figures prisées des islamo-conservateurs. Le candidat LFI aux élections législatives de 2024 dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis illustre les compromissions d’un parti en quête de voix.
Le 21 juillet 2024, il qualifie Israël de « monstruosité sans nom » sur X. Le 6 février 2025, il appelle à une marche contre l’islamophobie — une manifestation symbolique dans les cercles islamistes depuis 2019, à laquelle avaient participé le CCIF et BarakaCity, deux associations dis- soutes pour islamisme. Il déclare alors : « Les femmes musulmanes en France sont discriminées à tous les niveaux », affirmant qu’elles seraient interdites de travailler, chanter ou faire du sport, un mensonge victimaire typique. Par ailleurs, malgré les révélations sur le colistier pro-Hamas de Louis Boyard, Mohamed Ben Yakhlef, il persiste : « Bravo à Louis Boyard et ses colistiers », louant une campagne de « rupture ».
Intifada dans les rues de Paris
Au sein de l’équipe d’Ersilia Soudais, Ritchy Thibault, ex-Gilet jaune reconverti en collaborateur, se forge une réputation d’agitateur sulfureux. Le 5 octobre 2024, lors d’une manifestation pro-Palestine à Paris, il proclame : « Le seul chemin dans les rues de Paris, c’est l’intifada ». L’incitation au soulèvement lui vaut un signalement par la préfecture de police de Paris et une interdiction d’accès au Palais Bourbon dès le 18 octobre, une sanction rare sous la Ve République. Ce militant de 20 ans, fiché pour violences et appelant à la création de « milice de défense », traite les forces de l’ordre d’ « enfants de Pétain » le 14 octobre 2024 sur X, s’attirant une plainte de Bruno Retailleau pour injure publique. Interpellé au Salon de l’agriculture 2024 pour menaces contre Emmanuel Macron, il incarne une LFI attirée par l’extrémisme sous couvert de révolte populaire, un profil qui reflète un parti plus à l’aise dans la confrontation que dans les institutions.
Toute une équipe Anti-Républicaine
Mathieu Garnier, collaborateur et responsable de la communication d’Ersilia Soudais, battu aux législa- tives de 2022, est présenté sur TikTok par la députée elle-même, le 20 août 2024, comme « Mathieu Garnier, harceleur de journalistes ». En effet, il est accusé par Lucas Jakubowicz de mois de messages moquant sa « famille déportée » et son père en connaissance de cause, puisque celui-ci est orphelin. Sur X, il l’insulte de « journaleux », « fils à papa », « sectaire et nombriliste », et écrit le 10 novembre : « Le gars parle de sa famille décimée par les nazis… juste avant d’appeler à défiler avec eux », une attaque mêlant cynisme et bassesse. Dans l’équipe, il reste encore, Amine Snoussi, journaliste exilé de Tunis pour ses critiques envers le président Kaïs Saïed.
Exclu de l’Assemblée le 4 juin 2024 pour avoir porté un keffieh, il tweete : « La solidarité n’est pas né-gociable ». La publication est par ailleurs saluée par Sabrina Waz, journaliste de Paroles d’Honneur. Le 25 octobre 2024, sur Le Média, il affirme : « L’islamophobie est un racisme toléré ». Puis, il célèbre Mé-dine le 12 août 2024, soutient Georges Abdallah le 20 octobre, et défend la marche contre l’islamophobie le 6 février 2025 avec Merwane Benlazar. Il loue Samir Bousnina le 3 janvier 2025, Boyard le 15 juillet et Révolution Permanente le 30 septembre, tout en critiquant Ruffin le 17 septembre pour son « ignorance du racisme ». Ses interventions sur Al Jazeera renforcent son rôle de porte-voix radical. Il partage d’ailleurs ce combat avec Ismaël El Hajri, personnage trouble dans l’ombre de Louis Boyard, lui aussi connu pour sa réputation sulfureuse. Collaborateur zélé, El Hajri s’est fait le relais du CCIF et de BarakaCity, deux structures dissoutes pour leur propagande islamiste dans le sillage de l’affaire Samuel Paty.
La violence comme langage
Arthur Courant, collaborateur parlementaire d’Aurélien Saintoul revendique son appartenance au Virage Auteuil. Ce fief des ultras du PSG, aujourd’hui largement acquis à l’extrême gauche antifa, s’est notamment illustré lors du match PSG-Atlético par le déploiement d’une banderole géante « Free Palestine », représentant un combattant en keffieh ressemblant à un membre du Hamas. D’ailleurs, Arthur Courant, retweetera la publication. Il cautionnera également une violente agression de certains membres de ce collectif violent contre des supporters de Lyon, qui fera 38 blessés.
Cette violence contre les français, on la retrouve aussi chez Manon Monmirel, fidèle acolyte d’Éric Co-querel, qui s’est distinguée par une saillie aussi crue qu’outrancière sur X : « Que la France et tous les Français aillent niquer leurs mères. » La jeune femme est par ailleurs visée par une plainte assortie d’accusations d’antisémitisme, pour avoir insulté un homme de confession juive en le traitant de « gros raciste pro génocide » et en concluant : « Tu n’as rien à foutre dans cette ville. » Une brutalité et une rhétorique qui constituent désormais une marque de fabrique au sein de La France insoumise.
Frontières
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