Gilles-William Goldnadel : «Lettre à Kfir et Ariel»
Par Gilles William Goldnadel
FIGARVOVOX/CHRONIQUE – Le Hamas a remis ce 20 février les corps des deux enfants Kfir et Ariel Bibas, respectivement âgés de 9 mois et 4 ans, qui avaient été pris en otage par le Hamas le 7 octobre. Notre chroniqueur leur rend hommage.
Mes petits, je suis ordinairement malhabile pour exposer mes sentiments. Et les mots compliqués que j’emploie sont durs à l’entendement. Sans doute pour prendre de la distance entre mon esprit et mon cœur. Je dois vous avouer mon Kfir et mon Ariel, que j’évitais de regarder vos doux visages quand je marchais dans les rues d’Israël. Je ne voulais pas à mon tour devenir un otage des salauds qui vous tenaient en joue. Votre teint pâle, vos cheveux mandarine vous rendaient encore plus fragiles.
À vous dire le vrai, je savais en mon for que jamais l’on ne vous rendrait. L’autre jour, j’ai vu la photo jaunie d’un petit enfant du ghetto de Varsovie. Il vous ressemblait comme un frère.
À Gaza où vous êtes arrivés pour ne plus revenir, pas un seul civil ne vous est venu en aide. Les enfants de Gaza ont trouvé dans leur biberon du lait empoisonné au fiel de la haine de la marque Amalek. Ce lait est celui du Grand Muphti dont votre pauvre mère et votre malheureux père auraient fini par vous parler, si vous aviez grandi.
Je dois vous faire un dernier aveu. Sans doute le plus coûteux. Je n’ai pas en moi de charité chrétienne. Je crois en la vengeance d’Israël. Non par méchante rancune. Mais par esprit de Justice. Je veux que le Juste soit fort. Mais que le fort soit Juste.
Les méchants qui vous ont tués doivent être châtiés, ne serait-ce que pour les empêcher de récidiver.
Et dans le pays où je suis, je veux que soient punis les voyous qui sont leurs amis. Si vous saviez comme ils se sont méconduits sans que je sache faire la part entre cette sottise et cette méchanceté qui font tant bon ménage. Sans oublier des gens censés tenir la plume qui n’ont pas cru devoir vous consacrer un mot de compassion, à vous, petits enfants de Sion. Je vous promets de consacrer chaque jour qui me reste à ce juste châtiment.
À Dieu, Kfir et Ariel, dedans la terre et sous le ciel d’Israël.
Vous êtes mes deux enfants. Inoubliables enfants.
JForum.fr avec www.lefigaro.fr
«Je dois vous avouer mon Kfir et mon Ariel, que j’évitais de regarder vos doux visages quand je marchais dans les rues d’Israël.» JOEL SAGET / AFP
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