Les vendeurs de mezouzoths vont être heureux! Installation obligatoire de mezouzot dans les bâtiments publics?

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L’Institut israélien pour la démocratie estime qu’elle rompt avec la majorité du judaïsme mondial et affaiblit le pluralisme religieux

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Une nouvelle proposition de loi examinée dimanche par la coalition israélienne provoque une vive controverse. Le texte, intitulé « Réalisation de l’identité juive dans l’espace public », rendrait obligatoire l’installation de mezouzot dans les bâtiments publics et accorderait une protection juridique spéciale aux pratiques religieuses orthodoxes dans les lieux publics.

Le projet, approuvé par le Comité ministériel pour la législation, prévoit de criminaliser toute entrave à la tenue de rites orthodoxes tels que la prière ou la pose de téfilines dans l’espace public, y compris lorsqu’il s’agit de simples obstacles administratifs. Ses promoteurs, dont les députés Galit Distel-Atbaryan (Likoud), Ariel Kallner (Likoud) et Yitzhak Kroizer (Otzma Yehudit), affirment vouloir préserver le caractère juif de l’État.

Une clause encore plus polémique, qui aurait donné aux autorités rabbiniques un droit de regard sur la nomination des juges civils, a été retirée avant l’approbation du texte.


Les critiques dénoncent néanmoins une tentative de théocratisation progressive de la société israélienne. Selon l’avocate Orly Erez-Likhovski, directrice du Israel Religious Action Center, la loi vise à « transformer l’espace public israélien en un espace orthodoxe ». L’Institut israélien pour la démocratie estime qu’elle rompt avec la majorité du judaïsme mondial et affaiblit le pluralisme religieux.

L’un des points les plus sensibles concerne la prière genrée : bien que le texte ne mentionne pas explicitement la séparation hommes-femmes, la protection des « prières selon la tradition des fidèles » pourrait légalement la valider, contournant ainsi une décision antérieure de la Cour suprême interdisant la ségrégation dans les espaces publics.

La procureure générale Gali Baharav-Miara s’est fermement opposée au projet, tout comme plusieurs figures de l’opposition. Yair Lapid a ironisé : « J’ai une mezouza chez moi et à mon bureau, mais jamais je n’ai pensé qu’il faudrait une loi pour cela. Si la religion a besoin de la force de l’État, c’est qu’elle a perdu sa force spirituelle. »

Pour ses détracteurs, cette législation illustre la dérive d’un gouvernement qui, sous couvert de tradition, fragilise le caractère démocratique d’Israël et exclut les courants non orthodoxes du judaïsme ainsi que les minorités religieuses du pays.

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