Les technologies utilisées contre l’Iran intéressent plusieurs pays

Israël suscite un regain d’intérêt pour les missiles balistiques lancés depuis les airs

Les missiles balistiques à lanceur aérien, adoptés par Israël pour riposter aux frappes iraniennes, pourraient bientôt être en demande. Leur vitesse et leur mobilité en font des armes de choix dans les environnements aux défenses aériennes très denses, surpassant certains missiles de croisière et autres armements conventionnels de haute précision. En lançant ces missiles depuis les airs, Israël a mis en avant des capacités longtemps négligées par les grandes puissances au profit des missiles de croisière et des bombes à effet de glissement.

À la suite d’une attaque de missiles balistiques iraniens, le 26 octobre dernier, Israël a frappé des infrastructures sensibles en Iran, incluant des usines de missiles et des systèmes de défense aérienne. Des images satellites montrent que certaines cibles frappées faisaient autrefois partie du programme nucléaire iranien, ce qui témoigne de la portée stratégique de l’opération. Bien que l’Iran ait disposé une importante défense antiaérienne autour de ces sites, les missiles balistiques aériens, plus rapides et difficilement détectables que les missiles de croisière, ont réussi à percer cette protection.

Les missiles balistiques lancés depuis le sol, bien qu’efficaces, sont limités par des points de lancement fixes. Les missiles de croisière, eux, sont plus vulnérables aux défenses aériennes, car ils volent à des altitudes plus basses et à des vitesses moindres. Cependant, les missiles balistiques aériens, tels que le Rampage développé par Israel Aerospace Industries, combinent rapidité et précision pour des frappes efficaces.

Le lancement aérien permet également une flexibilité tactique, car les avions peuvent approcher de n’importe quelle direction, rendant difficile toute prédiction ou interception. Pour Uzi Rubin, expert en défense israélien, cette mobilité donne aux ALBM un atout unique, en particulier contre des cibles hautement protégées comme celles situées en Iran.

Alors que certains pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni avaient testé des missiles balistiques aériens pendant la Guerre froide, la plupart se sont depuis tournés vers des missiles de croisière ou des systèmes d’armement différents, comme les bombes à effet de glissement. Aux États-Unis, un projet d’ALBM hypersonique, l’AGM-183, n’a pas reçu de financement pour l’année fiscale 2025, Washington ayant déjà de nombreuses alternatives pour ses besoins stratégiques.

Néanmoins, le succès de ces armes dans le contexte actuel pourrait bien raviver l’intérêt pour les ALBM, notamment chez les pays disposant d’un arsenal de précision. « C’est une manière ingénieuse d’adapter des technologies existantes pour créer des options de frappe plus flexibles et abordables », souligne un responsable de l’industrie de la défense. En effet, la capacité de transporter ces missiles par voie aérienne, ainsi que leur vitesse d’impact, offrent des avantages significatifs en termes de stratégie militaire.

Le recours par l’Iran à des missiles balistiques pour attaquer Israël plus tôt cette année, suivi de cette dernière riposte, signale une montée en puissance dans l’utilisation de technologies de pointe au Moyen-Orient. L’attaque iranienne du 1er octobre, déclenchée peu après la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tué lors d’une frappe israélienne à Beyrouth, a de plus exacerbé les tensions.

La destruction de cibles stratégiques en Iran par Israël pourrait également marquer un tournant dans les choix de défense et d’armement des autres pays de la région, soucieux de renforcer leur position face à une menace croissante. En mettant en lumière l’efficacité de ces missiles balistiques aériens, Israël montre la voie à une nouvelle génération d’armements qui pourraient remodeler les stratégies militaires dans cette région instable.

Jforum.fr

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