Les stratèges économiques israéliens observent le conflit Ukraine-Russie. « Rendre la poursuite de la guerre insoutenable économiquement ».

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L’Europe a voulu affaiblir l’économie d’Israël durant la guerre Hamas-Israël. Sans succès. Les stratèges militaires israéliens observent à la loupe le conflit Ukraine-Russie. Et un développement nouveau a lieu sur le volet économique.

En frappant raffineries, oléoducs et terminaux, l’Ukraine transforme ses drones artisanaux en véritables sanctions économiques. Pénuries d’essence et exportations en chute libre forcent le Kremlin à reconnaître ses fragilités.

Mais l’évolution la plus stratégique concerne les frappes à longue distance. Désormais produits en grandes quantités, certains drones ukrainiens peuvent toucher des cibles à plus de 1.000 km, loin dans le territoire russe. Fin septembre, ils ont notamment atteint l’immense usine Gazprom d’Astrakhan et des portions cruciales d’oléoducs –des coups durs pour l’approvisionnement russe en essence et diesel. «Tout est parti du constat suivant: la Russie supporte d’énormes pertes humaines, mais pas la perte d’argent», explique un responsable des opérations à longue portée. «Il faut tarir les ressources qui financent leur système et la guerre.» Cibler l’industrie pétrolière est ainsi devenu central.

Ce tournant correspond également à un affaiblissement des défenses anti-aériennes russes, souvent repositionnées près des lignes de front, laissant le territoire exposé. Depuis août, seize raffineries russes ont été visées, certaines à plusieurs reprises, des terminaux pétroliers ont explosé à Primorsk sur la Baltique et des stations de pompage cruciales pour l’export ont été mises hors d’état.

L’avènement de la guerre hybride

Les résultats se font déjà sentir: l’export de pétrole russe chute à son plus bas niveau depuis le début du conflit, la Russie doit instaurer des restrictions internes, certaines stations sont à sec jusque dans la banlieue de Moscou et les images de files d’attente font le tour des réseaux sociaux russes. La baisse de recettes s’accentue, au point que le Kremlin est contraint d’admettre dans la presse d’État que des pénuries s’étendent dans tout le pays, y compris la Crimée.

Cette nouvelle forme de «sanctions» autogérées est discrètement appuyée par l’Europe. Berlin promet 9 milliards d’euros à l’Ukraine pour, entre autres, renforcer la production nationale de drones. L’Union européenne a aussi investi dans la création d’une «Drone Alliance» et s’intéresse désormais à la flotte fantôme russe, ces tankers pétroliers sous faux pavillon opérant en marge de toute réglementation. Plusieurs pays européens s’attaquent au problème en contrôlant et en sanctionnant ces navires, espérant ainsi faire monter le coût des exportations russes.

Au-delà du symbolique, l’Ukraine veut créer une véritable rupture et rendre la poursuite de la guerre insoutenable économiquement pour Moscou –tout en gardant l’initiative technologique sur l’usage des drones. «Les sanctions les plus efficaces, ce sont les incendies dans les raffineries russes, les terminaux, les dépôts», clamait récemment Volodymyr Zelensky dans un discours télévisé.

Face à l’attentisme américain et aux limites des mesures occidentales, la stratégie ukrainienne repense la guerre de demain, une hybridation entre innovation industrielle, campagne militaire et ciblage économique d’État. Trois ans après l’invasion, ce sont désormais l’ingéniosité et la production locales qui imposent leur rythme à la guerre –et pourraient, une fois de plus, en changer l’issue ».

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