Les SMS d’Itamar Ben Gvir dévoilés
Le ministre de la Sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir, se retrouve dans la tourmente après la diffusion de correspondances controversées révélant des liens avec des conseillers extrémistes et des tentatives d’influencer les opérations de la police. Selon un reportage de la Treizième chaîne, ces échanges, étalés sur dix mois, impliquent notamment son épouse et des résidents de colonies radicales accusés de violences contre des Palestiniens. Ces éléments ont ravivé les critiques quant aux interventions de Ben Gvir dans des affaires policières et provoqué une réaction de la procureure générale Gali Baharav-Miara, qui cherche à obtenir son éviction.
L’enquête télévisée met en lumière un Ben Gvir attentif à son image publique, s’efforçant de satisfaire sa base électorale en justifiant son ingérence dans des affaires de sécurité. L’une des actions controversées de Ben Gvir concerne son ordre de réprimer sévèrement les manifestations anti-gouvernementales et ses visites au mont du Temple, site ultrasensible de Jérusalem. Il est également reproché au ministre de n’avoir pas insisté pour démanteler le Hamas, malgré ses déclarations précédentes sur la nécessité d’éradiquer l’organisation.
Les révélations proviennent de SMS et de milliers de messages échangés dans un groupe WhatsApp, baptisé « Gouvernement de la stratégie ». Ben Gvir y aurait planifié des communiqués de presse et débattu de stratégies de communication avec son cercle rapproché, incluant son épouse, Ayala, et des figures controversées telles que Bentzi Gopstein, chef du groupe d’extrême-droite Lehava. Ce groupe, selon la Treizième chaîne, aurait influencé des décisions, notamment l’éviction du chef de la police de Tel Aviv, Ami Eshed, jugé trop indulgent avec les manifestants anti-gouvernementaux.
D’autres conseillers de Ben Gvir semblent également avoir joué un rôle dans ces actions. Par exemple, Chanamel Dorfman, chef de cabinet du ministre, aurait élaboré une stratégie pour affaiblir des opposants au sein de la police. Eli Feldstein, ancien porte-parole de Ben Gvir et proche du Premier ministre Netanyahu, est accusé d’avoir partagé des informations militaires de manière biaisée avec des médias étrangers afin de renforcer l’argumentation en faveur d’une politique sécuritaire stricte.
Le rapport note que, malgré les manifestations régulières en Israël contre les réformes judiciaires du gouvernement, Ben Gvir, dont les sondages chutaient, aurait redirigé son attention sur la répression des protestataires. Un message montre sa frustration face à l’échec de la police à utiliser des mesures plus sévères contre ces rassemblements, et sa déception lorsqu’il constate un manque d’interventions musclées lors de manifestations ayant lieu près de Sara Netanyahu, épouse du Premier ministre.
Parmi les épisodes les plus significatifs figure la gestion de la guerre avec Gaza, déclenchée en octobre après une attaque sanglante du Hamas contre le sud d’Israël. Ben Gvir, malgré son discours sécuritaire, n’aurait pas réclamé la destruction du Hamas dans les premières phases du conflit, admettant même, en privé, qu’une telle action n’était pas réaliste. Cette révélation jette le doute sur sa position publique en matière de sécurité.
En janvier, la Haute Cour avait déjà ordonné à Ben Gvir de cesser d’intervenir dans la gestion des manifestations, suite à des plaintes déposées à son encontre. Les pressions de la procureure générale pour obtenir son éviction font ainsi partie d’un contexte de plus en plus tendu autour des actions du ministre de la Sécurité nationale. Le Premier ministre Netanyahu a averti qu’une telle démarche pourrait plonger le pays dans une crise constitutionnelle, exposant encore davantage les fractures politiques et institutionnelles au sein du gouvernement actuel.
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