Les otages ont été impitoyablement battus après les menaces de Ben-Gvir
L’atmosphère est lourde à travers les récits d’anciens otages de l’enclave de Hamas : selon ces témoignages, les interventions publiques de Itamar Ben‑Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale, ont été suivies par de véritables vagues de violences à l’égard de détenus palestiniens. De retour de captivité, certains d’entre eux affirment avoir été battus « impitoyablement » chaque fois que le ministre évoquait un durcissement de l’administration carcérale ou promettait un traitement plus sévère pour les prisonniers.
Dans un reportage diffusé par la chaîne israélienne « Douzième chaîne », des otages libérés ont raconté : « Un jour, alors que Ben-Gvir parlait de réduire les rations alimentaires des prisonniers, nous avons été enfermés dans une cage et menacés de ne plus recevoir qu’une datte et de l’eau salée ». Plus tard, « des terroristes ont fait irruption dans nos locaux en criant, et nous ont battus jusqu’à perte de connaissance ». De tels récits mettent en lumière un lien apparent entre la rhétorique ministérielle et la souffrance concrète des détenus et otages.
Depuis début 2025, un changement de ton s’est imposé dans les déclarations de Ben-Gvir : il se targue d’« avoir resserré la vis » dans les prisons et assume ses orientations en faveur d’un traitement extrêmement dur des prisonniers palestiniens. Les familles d’otages avaient alors lancé l’alerte, prédisant que cette posture publique se traduirait immédiatement sur le terrain de la détention. Le retour d’anciens otages à l’hiver révèle qu’ils étaient particulièrement surveillés : selon eux, toute nouvelle intervention médiatique de Ben-Gvir était scrutée par leurs ravisseurs. L’un des anciens otages, Eli Sharabi, a indiqué que les militants du Hamas « écoutaient avidement toutes les émissions d’info israéliennes » et que les propos du ministre y avaient un effet direct.
Parallèlement, plusieurs organisations et médias ont documenté une recrudescence des traitements sévères à l’encontre des prisonniers palestiniens en Israël : restrictions alimentaires, cellules surpeuplées, abus physiques, privation médicale. Le ministre Ben-Gvir avait lui-même joué un rôle central dans l’instauration de ces mesures depuis fin 2023. Ces informations renforcent l’impression d’un basculement vers des conditions de détention bien plus rudes.
Le lien entre discours public et torture supposée a été concret : notamment, un coordinateur israélien des otages a mis en garde Ben-Gvir que sa rhétorique sur les prisonniers palestiniens « met en danger les otages à Gaza ». En clair : chaque fois que la promesse d’un traitement plus dur était formulée, la logique de vengeance ou de représailles semblait nourrir des violences à l’égard des otages.
Sur le plan politique israélien, cette dynamique s’inscrit dans un contexte de guerre prolongée contre le Hamas, suite aux attaques d’octobre 2023, et dans lequel la détention et l’échange d’otages représentent un élément clé de négociation. Dans ce cadre, Ben-Gvir apparaît comme l’un des ministres les plus déterminés à ne pas céder aux demandes de relâchement ou d’amnistie pour les prisonniers palestiniens. Pour lui, durcir les conditions de détention est un message de dissuasion. Pour les otages, c’est une crainte quotidienne.
Du point de vue d’Israël, la posture de Ben-Gvir peut être analysée comme l’affirmation d’un principe : face à l’agression terroriste, l’État ne peut tolérer de concessions qui affaibliraient sa position. En ce sens, la fermeté — y compris dans les prisons — est un des piliers de la défense nationale. Toutefois, quand cette fermeté publique se traduit par des souffrances supplémentaires pour des otages détenus par l’adversaire, la logique sécuritaire d’Israël en ressort renforcée : l’État assume qu’il ne négociera pas sur sa sécurité, et que chaque otage libéré devra l’être en échange d’un retrait clair ou d’une reddition d’une menace.
En résumé, l’écho entre les déclarations ministérielles de Ben-Gvir et les violences rapportées par des otages de Gaza est troublant. Il met en lumière un des volets de la guerre invisible : celui de la détention, de la torture psychologique et physique utilisée comme levier de pression. Pour Israël, cette ligne dure envoie un signal clair : la sécurité des citoyens prime et toute attente de souplesse est vue comme une faille à combler.
Dans un contexte où la survie de l’État d’Israël est continuellement testée, la fermeté affichée par Ben-Gvir sur les prisonniers palestiniens et otages témoigne de la détermination israélienne à ne laisser aucun champ de faiblesse exploitable par le Hamas. En assurant que toute libération d’otages soit conditionnée à un affaiblissement de l’adversaire, Israël met en avant la primauté de sa protection nationale. Cette posture, aussi controversée soit-elle, délivre un message stratégique clair : la sécurité d’Israël ne peut être négociée séparément des conditions de détention et de l’échange des otages — et l’État hébreu reste pleinement maître de ses choix en la matière.
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