Les marchés s’envolent, la prime de risque d’Israël recule ; les chefs d’entreprise misent sur l’effacement des dégâts de la guerre et sur de nouvelles opportunités
La guerre de 12 jours qui a opposé Israël à la République islamique de l’Iran le mois dernier a porté un coup à l’économie israélienne. Mais les investisseurs et de nombreux Israéliens ont toutefois bon espoir que l’arrêt des hostilités négocié par les États-Unis enfin apporter un « dividende de la paix » économique avec les voisins du pays – un rêve entretenu depuis des dizaines d’années.
Ces espoirs sont nourris par les revers infligés au programme nucléaire iranien et par l’affaiblissement des alliés de Téhéran au Liban, en Syrie et à Gaza, malgré la guerre qui se poursuit toujours dans la bande de Gaza.
L’optimisme s’est encore renforcé suite aux déclarations du président américain Donald Trump mardi en fin de journée, indiquant qu’Israël avait accepté les conditions nécessaires pour conclure un cessez-le-feu de 60 jours à Gaza, en amont de la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Washington la semaine prochaine.
Depuis le 15 juin, soit deux jours après le début de la guerre avec l’Iran, les indices boursiers de Tel Aviv ont bondi de plus de 10 %, atteignant des sommets historiques. Le shekel s’est apprécié de 8 % depuis le 13 juin, atteignant son plus haut niveau depuis plus de deux ans.
La prime de risque d’Israël, c’est-à-dire le coût de l’assurance contre un défaut de paiement sur la dette publique, a fortement diminué, alimentant des discussions sur possible baisse des taux d’intérêt dès le mois d’août. Le repli des niveaux des swaps sur défaut de crédit montre que les marchés n’intègrent plus le risque qu’Israël perde sa note de crédit, un scénario qui paraissait encore envisageable avant la guerre contre le Hamas à Gaza.
Gil Dotan, de la maison d’investissement IBI, a déclaré que les investisseurs anticipaient désormais « de nouvelles opportunités qui pourraient s’ouvrir avec les voisins d’Israël ».
Cet optimisme économique s’appuie sur ce que certains analystes perçoivent comme un Moyen-Orient en recomposition, qui pourrait déboucher sur de nouveaux accords de paix avec d’anciens ennemis, y compris la Syrie.
En 2020, les Émirats arabes unis et Bahreïn avaient officialisé des relations diplomatiques avec Israël, bientôt rejoints par le Maroc dans le cadre des accords d’Abraham, négociés sous l’égide des États-Unis. L’espoir d’élargir ces accords à d’autres pays renaît aujourd’hui.
Shmuel Abramzon, économiste en chef au ministère des Finances, a déclaré assister à « une vaste dynamique de réduction des risques. Nous éliminons une menace existentielle, une menace économique et des risques géopolitiques. »
À court terme, la guerre avec l’Iran aura cependant un impact important sur l’économie israélienne.
Le ministère des Finances est en train de revoir sa prévision de croissance de 3,6 % pour 2025, en raison de dommages économiques estimés à 8 milliards de shekels. De son côté, J.P. Morgan a déjà abaissé sa projection de croissance de 3,2 % à 2 %.
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