Une attaque kurde envoie 21 djihadistes pro-turcs aux 72 vierges
La guerre civile syrienne s’est terminée par la victoire des rebelles, mais près de la frontière turque, se déroule une lutte pour le contrôle des territoires kurdes : aujourd’hui, une attaque menée par des combattants kurdes soutenus par les États-Unis a éliminé 21 combattants pro-turcs. Le régime islamiste d’Ankara considère les combattants kurdes comme des terroristes, et il a concentré ses forces à la frontière : « planifiant une invasion généralisée« , selon les observateurs américains, avant l’investiture de Donald Trump, qui serait alors confronté à un fait accompli.
Les djihadistes pro-Turcs ont attaqué un bastion des forces kurdes dans le nord du pays, qui ont riposté. Les combats entre forces d’invasion pro-turques et combattants kurdes se poursuivent même si les deux parties se sont mises d’accord sur un cessez-le-feu, qui ne devrait expirer qu’à la fin de la semaine.
Une invasion djihadiste turque dès le week-end en cours ?
Alors que la Turquie considère la situation actuelle en Syrie comme une opportunité d’accroître son influence dans le pays et d’éloigner les Kurdes de la frontière, le Wall Street Journal a rapporté hier qu’elle concentrait ses forces. à la frontière syrienne, ce qui fait craindre qu’elle envisage une invasion massive des territoires kurdes.
Erdogan va-t-il profiter de l’occasion et envahir les territoires kurdes ?( Photo : ministère turc de la Défense, AP )
L’aviation turque couvre les attaques terroristes au sol
Un rapport de l’Observatoire syrien des droits de l’homme indique aujourd’hui que « des tirs du « Conseil militaire de Manbij » ont tué au moins 21 membres de factions pro-turques et que d’autres sont blessés ». Selon l’organisation, cette volée d’obus faisait suite à une attaque menée par des combattants pro-turcs contre le barrage de Tishrin, situé à 25 kilomètres de la ville de Manbij. Selon l’organisme de surveillance, l’attaque s’est déroulée avec le soutien aérien turc.
L’organisation de surveillance a rapporté qu’il y avait un nombre indéterminé de victimes parmi les combattants du « Conseil militaire de Manbij » et parmi les combattants qui les ont aidés des « Forces démocratiques syriennes » (FDS), une organisation faîtière composée principalement de combattants kurdes. , et est soutenu par les États-Unis.
Les combattants des « Forces démocratiques syriennes »( Photo : REUTERS/Orhan Qereman )
L’Administration Biden-Blinken étale au grand jour sa faiblesse et ménage Ankara
Les États-Unis, qui ont servi de médiateur entre les parties convenues d’un cessez-le-feu, ont déclaré hier qu’ils étaient en mesure de prolonger la validité du fragile cessez-le-feu dans la région de Manbij jusqu’à la fin de la semaine. Les forces pro-turques ont violé le cessez le-feu. Les Etats-Unis souhaitent parvenir à un accord avec la Turquie pour mettre fin aux combats.
Le porte-parole du Département d’Etat, Matthew Miller, a déclaré hier que le cessez-le-feu à Manbij « se prolongera jusqu’à la fin de la semaine et nous souhaitons bien sûr qu’il soit prolongé autant que possible à l’avenir ».
Soldats turcs et rebelles syriens près de la ville de Manbij, archives( Photo : AFP )
Une guerre larvée qui dure depuis 2016
L’organisation des « Forces démocratiques syriennes » (FDS) est un partenaire majeur de la coalition américaine contre l’EI, et la question de son avenir est un point de discorde entre Washington et Ankara. La Turquie entend maintenir les FDS à l’écart de la zone frontalière. L’une des principales forces des FDS est le YPG – la milice kurde identifiée en Turquie avec le « Parti des travailleurs du Kurdistan » (PKK), une organisation définie en Turquie, mais aussi aux États-Unis, comme une organisation terroriste.
Depuis 2016, la Turquie a mené plusieurs opérations contre les FDS en Syrie et, ces dernières semaines, les organisations rebelles qu’elle soutient ont conquis des localités kurdes près de la frontière entre les deux pays. On craint désormais que la Turquie attaque la ville frontalière kurde de Kobani, située à 50 kilomètres au nord de Manbij.
L’organisation rebelle djihadiste Hayat Tahrir al-Sham, qui a mené l’attaque et a renversé le régime d’Assad et dirige désormais le nouveau régime, a déclaré hier que les zones contrôlées par les Kurdes en Syrie devraient faire partie de l’État et coopérer avec les nouveaux dirigeants. L’administration kurde de ces régions souhaite coopérer avec le nouveau régime, mais les habitants craignent de perdre l’autonomie qu’ils ont acquise pendant la guerre.
La source de cet article se trouve sur ce site