La Chine a dévoilé dimanche des images du Jiutian SS-UAV, un drone polyvalent qui pourrait notamment jouer le rôle de… « vaisseau-mère » pour lancer des essaims de drones.
Il serait ainsi, selon les médias chinois, capable d’embarquer une centaine de drones de petite taille, notamment des drones kamikazes pour des missions de combat, mais aussi des drones de surveillance. Mais, comme le souligne le site spécialisé Defense Express, il convient pour le moment de rester prudent, car on ne peut qu’être frappé entre certaines images qui laissent entrevoir un drone véritablement gigantesque, et ses mensurations réelles.
« Ce drone a des dimensions, certes impressionnantes, mais loin d’être record, avec un poids maximal au décollage de 16 tonnes, dont 6 tonnes de charge utile maximum, une envergure de 25 mètres et une longueur de 16 mètres », pointe en effet Defense Express. Dès lors, on peut s’interroger sur le type de drones qu’il serait réellement capable d’embarquer.
Huit points d’emport externes pour des bombes et des missiles
Jiutian – ou « ciel haut » –, drone longue portée (7.000 km) et de très haute altitude (15.000 mètres), avait été présenté lors du 15e salon aéronautique de Zhuhai en novembre dernier, rappelle la chaîne CCTV 13. Il devrait effectuer son vol inaugural en juin, avant son déploiement par l’Armée populaire de libération (APL).
Ses huit points d’emport externes lui permettraient d’emporter par ailleurs des armes lourdes de type bombes sur six d’entre eux, et des missiles air-air sur deux autres. Il serait aussi capable d’effectuer des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance.
« Aucune chance » face à des systèmes de défense avancés
Des experts militaires chinois ont affirmé qu’une fois équipé de systèmes de guerre électronique plus avancés, il pourrait neutraliser les radars adverses, et interférer avec les missiles infrarouges adverses. Mais le New York Post souligne que l’engin a déjà fait l’objet de nombreuses critiques, estimant notamment qu’avec une vitesse de 700 km/heure, il n’aurait « pratiquement aucune chance » face aux systèmes de défense avancés des États-Unis, de l’Europe et d’autres régions d’Asie.
L’analyste géopolitique Louis Duclos a lui aussi fait part de ses doutes, sur son compte X. « J’ai des réserves sur ce type d’armement qui me semble très vulnérable à la guerre électronique » dit-il, ajoutant que « n’étant pas furtif, il pourrait être facilement ciblé, surtout que son rôle sera de rester longtemps dans les airs en zone dangereuse. »
Conçu par le géant aérospatial public chinois Aviation Industry Corporation, le Jiu Tian a été construit par Xian Chida Aircraft Parts Manufacturing, filiale de l’entreprise publique de défense Guangzhou Haige Communications. Alors que des experts militaires voient dans cet engin une nouvelle menace envers Taïwan, son constructeur souligne dans les colonnes du South China Morning Post, que sa vocation n’est pas que militaire. Il peut « remplir diverses fonctions, notamment le transport dans des environnements hautement sécurisés et complexes, la sécurité publique, la défense des frontières, la police et la surveillance maritimes, le sauvetage d’urgence, la protection du territoire et des ressources… »
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