Les Israéliens continuent d’arriver au Sri Lanka

Les Israéliens continuent d’arriver au Sri Lanka
Tensions autour du tourisme israélien

Le Sri Lanka, destination prisée pour ses plages, ses paysages luxuriants et sa culture hospitalière, connaît ces dernières semaines une augmentation notable du nombre de visiteurs en provenance d’Israël. Alors que les chiffres montrent un net regain de fréquentation, notamment en juillet avec plus de 2 000 arrivées israéliennes contre seulement 573 le mois précédent, une partie de la population locale – en particulier la communauté musulmane – exprime une vive opposition à cette affluence croissante.

Le contexte régional, notamment les combats en cours dans la bande de Gaza, alimente les crispations. Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux témoignent d’un sentiment d’hostilité à l’égard des touristes israéliens et des entrepreneurs présents sur place, particulièrement dans la station balnéaire d’Arugam Bay, où vit une importante communauté musulmane.

Une hostilité alimentée par le contexte international
Depuis le 7 octobre, date à laquelle le conflit entre Israël et le Hamas s’est intensifié, des incidents d’ordre politique et social ont été signalés à divers endroits du globe, y compris au Sri Lanka. Dans cette île majoritairement bouddhiste mais comprenant des minorités musulmanes actives, certains manifestants se sont rassemblés devant des établissements liés à Israël, comme les maisons Chabad ou des commerces israéliens, exprimant leur solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Un touriste étranger présent dans la région a déclaré dans une vidéo que « les Israéliens commencent à prendre le contrôle de la zone », exprimant son étonnement face à leur présence et à la multiplication des entreprises dirigées par des ressortissants israéliens. Ce type de message, largement partagé, suscite des réactions ambivalentes dans la population locale, entre rejet et inquiétude.

Le gouvernement sri-lankais tente de rassurer
Face à ces tensions, les autorités sri-lankaises se veulent rassurantes. La police locale a réaffirmé son engagement à protéger tous les touristes, quelle que soit leur nationalité. Un porte-parole a déclaré que le Sri Lanka devait se féliciter de rester une destination internationale prisée, ajoutant : « Israéliens, Palestiniens ou toute autre nationalité ont le droit de découvrir notre pays et d’y voyager en sécurité. »

Selon les témoignages d’entrepreneurs israéliens sur place, les autorités locales, y compris le président, suivent la situation de près. Des efforts importants seraient engagés pour prévenir toute escalade et assurer la sécurité des visiteurs israéliens. Des ressources policières supplémentaires ont été déployées, notamment dans les zones touristiques à forte fréquentation israélienne.

Un entrepreneur israélien installé au Sri Lanka confie : « Avant les événements récents, les tensions étaient quasi inexistantes. Depuis le début de la guerre, on ressent une hostilité croissante, mais il est important de souligner le soutien actif du gouvernement sri-lankais. »

Une relation touristique ancienne mais fragilisée
Les touristes israéliens ne sont pas nouveaux au Sri Lanka. Depuis plusieurs années, ils représentent une part significative du secteur touristique local. Pour de nombreux Sri-Lankais, leur présence est synonyme d’activité économique et d’opportunités. Restaurants, hôtels, écoles de surf ou agences d’excursions ont souvent bénéficié de cette clientèle fidèle, surtout dans les régions côtières.

Certains habitants, bien conscients de l’impact économique potentiel, expriment leur préoccupation face aux appels au boycott ou aux manifestations. « Il est crucial que les touristes israéliens continuent de venir », rapporte un résident d’Arugam Bay. « Cela soutient des centaines de familles ici. »

Maintenir l’équilibre dans un contexte sensible
La situation actuelle reflète un dilemme partagé par de nombreux pays accueillant des touristes venus de zones de conflit : comment concilier ouverture touristique, neutralité diplomatique et maintien de la paix sociale ?

Pour l’heure, les autorités sri-lankaises semblent déterminées à ne pas laisser les tensions locales remettre en cause leur attractivité internationale. Elles multiplient les déclarations de tolérance et les mesures de sécurité ciblées, dans l’espoir de préserver leur image de destination sûre, accueillante et stable.

L’augmentation récente des arrivées israéliennes, malgré le contexte difficile, pourrait à terme renforcer les liens économiques entre les deux pays. Mais elle rappelle aussi combien la géopolitique peut impacter les réalités locales, même dans les zones les plus éloignées des conflits.

Jforum.fr

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