« SCÈNES CHOQUANTES »: LES IMAGES DE LA LIBÉRATION CHAOTIQUE DE L’OTAGE ISRAÉLIENNE ARBEL YEHOUD À GAZA
Les images de la libération de l’otage israélienne Arbel Yehoud, pétrifiée au milieu de combattants du Hamas et du Jihad islamique, ont provoqué la colère du gouvernement israélien.
Une nouvelle vague de libération d’otages source de tensions. Le Hamas et le Jihad islamique ont relâché ce jeudi 30 janvier trois Israéliens et cinq Thaïlandais qu’ils retenaient dans la bande de Gaza, comme le prévoit l’accord de trêve conclu entre l’État hébreu et le mouvement islamique armé au pouvoir dans l’enclave.
Mais les circonstances de la libération de certains otages ont mis en colère les autorités israéliennes, menaçant temporairement de « retarder » la libération de détenus palestiniens prévue en contrepartie.
Mise en scène sur un podium
Le Hamas et Jihad islamique ont libéré les huit otages à deux endroits distincts, mettant à chaque fois en scène leurs combattants. Dans le camp de réfugiés de Jabaliya, un podium a été installé par le Hamas, comme samedi dernier. Les délégués du CICR ont signé un formulaire de libération puis la soldate israélienne Agam Berger, en tenue kaki, a émergé des décombres, escortée de combattants du mouvement islamiste.
Des membres de la Croix-Rouge signent des documents sur un bureau installé par le Hamas à Jabalya, avant la libération de l’otage Agam Berger, à Gaza le 30 janvier 2025.
Des membres de la Croix-Rouge signent des documents sur un bureau installé par le Hamas à Jabalya, avant la libération de l’otage Agam Berger, à Gaza le 30 janvier 2025 – Bashar TALEB / AFP
Sur le podium, la jeune femme de 20 ans était filmée en gros plan par un membre du Hamas, caméra à l’épaule, et contrainte à saluer la foule avec la main. Les combattants islamistes lui ont remis un sac en papier, sorte de « cadeau souvenir » des ravisseurs aperçu à chaque libération d’otages.
Agam Berger est enfin monté
Agam Berger est enfin monté dans un des quatre SUV de la Croix-Rouge, alors que des hommes se précipitaient pour immortaliser l’instant sur leur téléphone. À peine 20 minutes après, l’armée envoyait un communiqué annonçant sa prise en charge.
Scène de chaos
La seconde libération, celle des Israélo-Allemands Gadi Moses, 80 ans, et Arbel Yehud, 29 ans, avait lieu au sud, à Khan Younès, devant ce qui reste de la maison où a grandi Yahia Sinouar. Considéré comme l’architecte de l’attaque du 7 octobre 2023, il a été tué par des soldats israéliens un an plus tard.
La jeune femme est apparue en panique et au bord des larmes, escortée par ses ravisseurs du Jihad islamique, flanqués d’hommes du Hamas, au milieu d’une foule compacte et survoltée. Le début d’une longue et pénible déambulation, jusqu’à sa prise en charge par la Croix-Rouge.
Ni l’octogénaire Gadi Moses, ni les Thaïlandais n’ont été aperçus, mais ils ont bien été libérés, a confirmé l’armée israélienne. Toutefois, l’angoisse vécue par Arbel Yehud a suscité une vive colère.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dénoncé des « scènes choquantes » et ordonné dans un premier temps de « retarder » la sortie de prison de 110 détenus palestiniens, prévue en échange de ces libérations.
« C’est une preuve supplémentaire de la cruauté inimaginable de l’organisation terroriste Hamas », a-t-il réagi sur X.
Le gouvernement israélien a finalement indiqué avoir reçu la « garantie » que les prochaines libérations d’otages captifs à Gaza se feraient « en toute sécurité » pour les personnes relâchées, ce qui devrait permettre de débloquer la libération de 110 détenus palestiniens.
François Blanchard
JForum.fr avec www.bfmtv.com
L’otage israélienne Arbel Yehoud escortée par des membres du Hamas et du Jihad islamique à Khan Younès le 30 janvier 2025 – Eyad BABA / AFP
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