L’armée israélienne face à ses défis : modernisation et réadaptation des capacités de défense
Les récentes évaluations de l’armée israélienne ont révélé plusieurs faiblesses dans ses capacités de défense, en particulier en matière de soutien aérien et de mobilité des forces terrestres. Les unités terrestres sont encore trop dépendantes de l’aviation pour assurer leur efficacité, et manquent de moyens suffisants pour se déplacer rapidement de leurs lignes défensives vers les positions avancées d’attaque. Ce manque de véhicules et de systèmes de défense aérienne tactiques autonomes pourrait poser un défi majeur dans les futurs conflits.
Le principal problème réside dans la défense aérienne, un domaine dans lequel Israël, malgré des avancées technologiques notables, doit encore surmonter plusieurs lacunes. Alors que l’armée de l’air gère une vaste gamme de systèmes, dont l’Iron Dome, David’s Sling et les batteries Arrow, les forces terrestres ne disposent pas d’une couverture adéquate lorsqu’une concentration de menaces aériennes se focalise sur elles, notamment dans les zones proches de la frontière. Les unités au niveau du bataillon, par exemple, ont souvent du mal à faire face à une telle concentration de menaces sans un soutien immédiat et localisé.
Les sources militaires israéliennes ont ainsi suggéré que les forces terrestres devraient recevoir davantage de plateformes de défense aérienne tactiques, permettant une réaction plus rapide face à des attaques ciblées. Actuellement, bien que l’armée israélienne ait un taux de succès impressionnant (90 % contre les missiles et 70-80 % contre les drones), certaines unités restent plus exposées que d’autres, surtout à proximité de la frontière, où des attaques peuvent se multiplier de manière imprévisible.
En réponse à ces défis, l’armée israélienne prévoit d’augmenter le nombre de véhicules Hummer et JLV (jeeps légères blindées), afin de rendre le déplacement des troupes plus rapide et efficace. L’objectif est de pouvoir déployer plus rapidement des renforts et d’assurer une meilleure mobilité des soldats sur le terrain, notamment lors de transitions entre lignes défensives et offensives.
Un autre aspect de l’adaptation de Tsahal réside dans l’utilisation de drones tactiques. L’armée possède déjà environ 7 700 drones tactiques, et a prévu d’acquérir 15 000 autres unités pour étendre encore ses capacités de surveillance et de soutien aérien. Ces drones, bien que limités dans la couverture de grandes zones, sont particulièrement efficaces pour des missions de reconnaissance rapprochée et pour détecter les mouvements ennemis à courte distance. Ils ont prouvé leur utilité lors des combats récents et devraient devenir un outil standardisé pour toutes les unités, notamment celles de niveau bataillon.
Parallèlement, l’armée israélienne continue d’exploiter les technologies numériques et l’intelligence artificielle pour améliorer la prise de décision sur le terrain. Cependant, l’armée reconnaît qu’il reste encore beaucoup à faire pour rendre ces outils accessibles à un plus grand nombre d’unités de première ligne. La formation des soldats est également en cours de révision. Actuellement, trop d’unités sont spécialisées dans un seul domaine (défense, attaque, renseignement), tandis qu’une formation polyvalente pourrait alléger la pression sur les effectifs et rendre les troupes plus flexibles et réactives face aux menaces diverses.
Le recrutement continue d’être un enjeu important pour Tsahal. Bien que le nombre de nouveaux soldats ait atteint des niveaux record dans certaines unités, comme les brigades Golani et Givati, il reste un déficit de personnel dans d’autres domaines. Dans ce contexte, l’armée israélienne a également décidé de renforcer l’armement des agents de surveillance, après des critiques concernant la vulnérabilité de certains postes lors de l’attaque du 7 octobre 2023. Les soldats de ces postes de surveillance, désormais mieux armés, seront déployés dans des positions plus défendables, loin de la ligne de front directe.
En outre, Tsahal a lancé des initiatives pour intégrer davantage de femmes dans ses unités de combat. À partir de 2025, certaines femmes pourraient rejoindre les unités de chars, et l’armée prévoit également d’élargir la présence féminine dans les unités de transport de combat. Ces réformes visent à optimiser l’utilisation des ressources humaines et à faire face aux besoins croissants des forces de défense.
Enfin, l’armée israélienne envisage d’élargir ses capacités en matière d’armement, non seulement pour ses unités d’élite, mais aussi pour son infanterie régulière, qui joue désormais un rôle plus important dans les combats modernes. Des investissements massifs dans de nouvelles armes et munitions devraient permettre de renforcer les capacités de l’infanterie et d’assurer la protection des soldats engagés sur le terrain. Ces changements visent à garantir la sécurité de l’État d’Israël face aux menaces de plus en plus complexes auxquelles il doit faire face.
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