Les États-Unis implantent une base secrète près de Damas

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Les États-Unis implantent une base secrète près de Damas

Une ombre américaine plane sur Damas : vers une base pour sceller la paix syro-israélienne

Au cœur des remous du Moyen-Orient, une initiative discrète des États-Unis pourrait redessiner les contours de la stabilité régionale. Alors que les pourparlers entre Israël et la Syrie avancent à pas mesurés, Washington prépare l’implantation d’une installation militaire confidentielle aux abords de la capitale syrienne. Cette base, dont les coordonnées précises demeurent enveloppées de secret, vise à orchestrer la mise en œuvre d’un pacte de non-agression en gestation depuis plusieurs mois. Positionnée dans le sud syrien, elle chevaucherait des zones appelées à devenir des enclaves démilitarisées, où les tensions accumulées depuis des décennies – héritage du conflit de 1973 et des frictions autour du Golan – pourraient enfin s’apaiser sous une surveillance neutre et technologique.

Les préparatifs battent leur plein, accélérés ces deux derniers mois par le Pentagone. Des équipes d’inspecteurs ont foulé le terrain, évaluant les capacités logistiques avec minutie. Un appareil C-130, pilier des transports militaires, a déjà effectué des essais sur la piste d’atterrissage potentielle, confirmant sa viabilité pour des opérations rapides. Des échanges techniques avec les autorités syriennes portent sur des usages variés : acheminement de fournitures, recueil de renseignements en temps réel, missions d’assistance humanitaire et approvisionnement en combustible. Malgré cette présence accrue, Damas tient à affirmer sa prérogative : la souveraineté syrienne primerait, transformant cette enclave en partenariat plutôt qu’en occupation, un équilibre délicat rappelant les arrangements passés avec d’autres alliés régionaux.

Ce projet s’inscrit dans un ballet diplomatique où les États-Unis jouent les chefs d’orchestre. Médiateurs impartiaux, ils ont œuvré pour boucler cet engagement sécuritaire avant l’automne, espérant une signature en septembre lors de l’assemblée annuelle de l’ONU. Le délai a glissé, mais la pression s’intensifie. Le président syrien Ahmad al-Sharaa, figure montante issue des rangs de l’opposition modérée, atterrira à Washington lundi prochain pour un tête-à-tête avec Donald Trump. Des émissaires de Damas laissent entendre que l’administration américaine exhorte à conclure l’affaire d’ici fin 2025, voire avant cette visite cruciale. Un tel accord, dépourvu de toute normalisation formelle des liens, se limiterait à des garanties opérationnelles : retrait des forces syriennes des frontières sensibles, interdiction de transferts d’armement vers le Hezbollah, et mécanismes de vérification conjoints pour prévenir les incidents.

Cette base évoquerait d’autres avant-postes de supervision érigés par Washington dans la région. À l’image de celle de Kiryat Gat, déployée pour veiller au cessez-le-feu dans la bande de Gaza, ou de l’installation à Al-Tanf dans le désert syrien oriental, active depuis 2016 pour contrer l’État islamique et monitorer les mouvements iraniens. Ces sites, modestes en apparence – une poignée d’hélicoptères, des drones de reconnaissance et une équipe de 200 à 300 spécialistes –, ont prouvé leur efficacité en stabilisant des zones volatiles. À Damas, l’enjeu est plus stratégique : contrer l’influence persistante de Téhéran via ses proxies, tout en rassurant Tel-Aviv sur la sécurité de ses lignes arrières. Les tensions syro-israéliennes, exacerbées par plus de 200 frappes aériennes israéliennes en 2024 contre des cibles présumées liées au Hezbollah, ont fait craindre une escalade. Un rapport récent d’experts en géopolitique note que 70 % des incidents frontaliers depuis 2023 impliquaient des drones ou des roquettes, soulignant l’urgence d’un cadre verifiable.

Sur le plan opérationnel, la base intégrerait des technologies de pointe : satellites pour la cartographie en 3D des mouvements de troupes, IA pour analyser les flux de véhicules, et liaisons sécurisées avec les centres de commandement à Tel-Aviv et Amman. La Syrie, affaiblie par une décennie de guerre civile qui a coûté plus de 500 000 vies et déplacé 13 millions de personnes, voit dans ce partenariat une bouffée d’oxygène économique. Des discussions parallèles portent sur l’aide américaine pour reconstruire les infrastructures du sud, incluant des routes et des hôpitaux, en échange d’une coopération accrue contre le trafic d’armes. Al-Sharaa, qui a consolidé son pouvoir en 2024 via des réformes internes et une trêve avec les factions kurdes, mise sur cette alliance pour légitimer son régime auprès de la communauté internationale.

Pour Israël, cet accord représente un rempart pragmatique. Après des années de frappes préventives – plus de 1 500 recensées depuis 2017 –, Jérusalem cherche à institutionnaliser une dissuasion sans effusion de sang supplémentaire. Les faucons du gouvernement Netanyahu saluent l’initiative, voyant en elle un écho aux accords d’Abraham de 2020, élargis à des voisins hostiles. Du côté américain, l’administration Trump, revenue au pouvoir en janvier 2025, réaffirme sa doctrine « paix par la force » : des investissements de 500 millions de dollars annuels en aide militaire à Israël, couplés à des sanctions sélectives contre les alliés de Damas récalcitrants.

Toutefois, les ombres planent. Des analystes craignent que cette présence US ne ravive les soupçons d’ingérence, alimentant les narratifs anti-occidentaux au sein des milices pro-iraniennes. La base, opérationnelle d’ici mi-2026 si les tests se poursuivent sans heurts, testera la résilience de cet équilibre précaire. À l’approche de la visite d’al-Sharaa, tous les regards se tournent vers la Maison Blanche : un serment sur papier, ou le prélude à une ère de vigilance partagée ? Le Moyen-Orient, coutumier des faux espoirs, attend la suite avec une méfiance forgée par l’histoire.

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