Neuf personnes ont été déchues de leur nationalité depuis le début de l’année 2025. Elles avaient été 41 en 2024 et, au total, 82 depuis 2015.
Le Journal officiel a publié, ces mardi 27 et mercredi 28 mai 2025, trois décrets de déchéance de la nationalité française. Ces textes pris le 26 mai « sur l’avis conforme du Conseil d’Etat » concernent trois binationaux ayant fait l’objet de condamnation pour des affaires de terrorisme.
Le premier décret, est paru au Journal officiel du 27 mai. Il concerne Ayoub Assbaai, 29 ans. La 16ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, qui juge les délits relatifs au terrorisme, l’avait condamné en 2019, selon le président du Centre d’analyse du terrorisme (CAT) Jean-Charles Brisard. Son autre nationalité (indispensable pour une telle mesure) n’est pas connue. Les juges lui avaient infligé une peine de 7 ans d’emprisonnement, avec une période de sûreté de deux tiers.
Il comparaissait alors pour son projet de rejoindre l’Etat islamique (EI) en Syrie. Il avait également envisagé une action violente sur le territoire français courant 2016. Ayoub Assbaai était en effet cette année en contact avec Adel Kermiche, l’un des deux auteurs de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray. Dans cette église proche de Rouen, les terroristes islamistes avaient égorgé un prêtre et grièvement blessé un paroissien avant d’être tués par les forces de sécurité.
Deux djihadistes qui avaient séjourné en Syrie
Parmi les deux décrets du Journal officiel du 28 mai, le premier déchoit de sa nationalité française Mohamed Deraoui, 31 ans. Selon Jean-Charles Brisard, il s’agit d’un djihadiste franco-marocain. La 16ème chambre du tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné, le 17 janvier 2017, à 6 ans d’emprisonnement. Il comparaissait alors pour son séjour en Syrie en 2012 et sa participation à une unité combattante.
Le second décret concerne Youssouf Fissirou, 34 ans, que Jean-Charles Brisard identifie comme un djihadiste franco-malien ayant rejoint l’Etat islamique en Syrie. Les dates de son séjour et de son jugement lui sont inconnues.
2024, année record des déchéances de nationalité
Ces trois déchéances de nationalité portent à neuf les mesures de ce type prises en 2025. En 2024, elles avaient été 41. Un total qui en faisait une année record puisqu’il n’y en avait eu que 32 au cours des neuf années précédentes (2015 à 2023). Soit un total de 82 déchéances depuis 2015, dont cinq femmes (quatre en 2024 et une en 2023).
Ces personnes se sont vus condamnées après avoir participé à des attentats ou des tentatives d’attentat en France. Certains avaient par ailleurs combattu dans les rangs de l’Etat islamique ou de ceux d’Al-Qaïda, en Syrie ou en Irak. D’autres, enfin, avaient avoir tenté de rejoindre ces groupes terroristes, ou leur avait apporté un soutien logistique et financier.
JForum.Fr & AFP
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