Les athlètes israéliens affrontent boycott et menaces
Guerre et sport : les athlètes israéliens sous pression à l’international
Depuis le début de l’opération militaire des « Épées de fer », l’impact sur le sport israélien dépasse largement le terrain de jeu. Les répercussions se font sentir dans les stades, sur les contrats et jusque dans la préparation des athlètes. Boycotts, restrictions de déplacements, pressions politiques et économiques : le climat pour les sportifs israéliens à l’étranger n’a jamais été aussi tendu.
Le football en première ligne
Le football est le sport le plus exposé à ces tensions. Les drapeaux palestiniens et messages pro-palestiniens, déjà visibles dans certains stades européens avant le conflit, se sont multipliés. Des banderoles géantes ont fait leur apparition jusque dans les enceintes les plus prestigieuses, comme au Parc des Princes à Paris. Même dans des pays historiquement proches d’Israël, tels que les Pays-Bas ou l’Allemagne, l’atmosphère est devenue plus hostile.
Cette réalité a des conséquences concrètes sur le marché des transferts. Oscar Gloch, annoncé un temps à Arsenal ou au Borussia Dortmund pour une somme comprise entre 25 et 30 millions d’euros, a finalement été vendu pour 14 millions, un prix jugé en baisse à cause de sa nationalité israélienne. Dor Turgeman, suivi par les Rangers d’Écosse, n’a pas été recruté, le club craignant les réactions de son public.
Plus marquant encore : l’annulation du transfert de Sean Weissman vers Düsseldorf, en deuxième division allemande. Officiellement, la décision a été motivée par des publications polémiques sur les réseaux sociaux, mais son agent, Boaz Goren, estime que le boycott s’explique avant tout par des pressions militantes. « Le climat devient plus violent pour les Israéliens à l’étranger, et chaque nouvelle image de Gaza rend la situation plus difficile », affirme-t-il.
Des clubs prudents, un marché contracté
Depuis octobre, très peu de joueurs israéliens ont signé en Europe. La présence d’un public ou de coéquipiers musulmans dans certaines équipes pèse dans les décisions de recrutement, selon l’agent Ronen Katsav. Ce dernier rapporte que plusieurs clubs préfèrent éviter toute controverse interne.
Le président de la Fédération israélienne de football, Shino Zuaretz, reconnaît un « discours négatif » venant des tribunes et de certains groupes de supporters. Les autorités sportives et diplomatiques israéliennes travaillent de concert pour éviter une suspension par la Fédération palestinienne, qui milite régulièrement en ce sens.
Sports olympiques : impact discret mais réel
Les disciplines olympiques ne sont pas épargnées. Yael Arad, présidente du Comité olympique israélien, évoque un « fardeau économique exceptionnellement lourd » : doublement des coûts aériens en deux ans, frais de sécurité accrus, budgets en forte baisse. Depuis octobre, environ 30 % des activités et programmes professionnels ont dû être réduits.
La quasi-impossibilité d’organiser des compétitions internationales en Israël depuis le début de la guerre aggrave la situation. Les équipes et associations qui délocalisent leurs matchs subissent elles aussi des pertes financières importantes.
L’athlétisme, une lueur d’espoir
Malgré ce contexte, quelques initiatives parviennent à voir le jour. Le Grand Chelem d’athlétisme de Jérusalem, plus grand événement sportif organisé en Israël depuis le début du conflit, se tient cette année encore au stade Givat Ram. Une cinquantaine d’athlètes européens y participent, un chiffre inférieur à l’édition précédente mais qui reste un exploit dans ce climat.
Pour garantir leur venue, la Fédération d’athlétisme et la municipalité de Jérusalem ont dû rassurer quotidiennement les sportifs, leurs familles et leurs fédérations. Toute information négative dans la presse internationale pouvant dissuader des participants, la communication a été calibrée avec soin.
Basket-ball : un contre-courant économique
Dans le basket-ball, la tendance est différente. L’arrivée d’investisseurs majeurs, comme Ofer Yanai, a rendu le marché israélien attractif pour des joueurs étrangers, qui bénéficient de salaires supérieurs à ceux proposés en Europe. Des stars internationales, comme Vasilia Mitsic, n’hésitent pas à signer en Israël malgré la situation sécuritaire.
Pour les joueurs israéliens, le départ vers l’étranger devient moins nécessaire, d’autant que les nouvelles règles universitaires américaines autorisent désormais une rémunération durant les études, offrant une alternative intéressante pour percer en NBA.
Entre défis et résilience
Le sport israélien traverse une période délicate, confronté à des défis inédits mêlant politique, sécurité et économie. Les boycotts, les contrats annulés et les contraintes budgétaires coexistent avec quelques succès, comme le maintien d’événements internationaux et l’attractivité de certaines disciplines. La capacité des fédérations à naviguer dans ce contexte déterminera en grande partie l’avenir du sport national sur la scène mondiale.
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