Le chef de la Direction des ressources humaines de Tsahal reconnaît un échec :
« Les arrestations mènent les gens en détention, mais ne les conduisent pas à l’armée »
Le chef de l’Agaf koa’h adam (Direction des ressources humaines de Tsahal), le général Dado Bar-Kalifa, a révélé ce matin, lors d’une réunion de la Commission de contrôle de l’État, que les arrestations effectuées par la police militaire ne conduisent pas à une augmentation de l’enrôlement des orthodoxes. Il a également déclaré que les manifestations qui suivent ces arrestations créent de grandes difficultés pour les forces de l’ordre. Selon lui, il existe une vaste « industrie des exemptions ».
« Les arrestations remplissent les prisons, pas les bases »
Le général Bar-Kalifa a expliqué aux députés : « Les arrestations amènent des ‘Harédim en prison, mais pas dans les bases. »
Il a reconnu que les arrestations effectuées autour des voyages à Ouman allaient probablement augmenter et que ces mesures provoquaient une radicalisation dans le camp ‘harédi, entraînant de violentes manifestations.
L’« industrie » des exemptions
Selon Bar-Kalifa, l’armée ne parvient pas à gérer le phénomène des exemptions : « Nous avons des brèches de la taille de portails dans la clôture. Il y a des psychiatres et une armée d’avocats qui organisent ce qu’on appelle les exemptions. Finalement, vous investissez vos ressources mais vous n’obtenez rien. »
Il a ajouté que Tsahal préfère offrir des « incitations » à ceux qui ont longtemps échappé au service et sont prêts à se présenter volontairement : « Nous sommes disposés à tendre la main à ceux qui viennent d’eux-mêmes. »
Manifestations et surcharge pour les forces de l’ordre
Bar-Kalifa a reconnu que ces arrestations provoquent d’importants troubles à l’ordre public : « À chaque fois que nous arrêtons 20 réfractaires, cela entraîne plusieurs jours de manifestations et de blocages de routes. Cela mobilise énormément la police, au point qu’elle doit parfois solliciter sept compagnies de réservistes de la police des frontières. »
Il a précisé que les réfractaires dits « juridiques » (plus de 540 jours de fuite) sont jugés et risquent plusieurs mois de détention. Ceux qui ne relèvent pas de cette catégorie sont jugés en procédure disciplinaire et peuvent recevoir jusqu’à 20 jours d’incarcération, avant de ressortir – et souvent d’obtenir leur exemption par la suite avec l’aide de juristes et de psychiatres.
« Nous voulons des soldats, pas des détenus »
En conclusion, le chef de l’Aka a affirmé : « Nous avons compris que l’application de la loi n’est qu’un volet de la réponse. Arrêter quelqu’un qui revient d’Ouman ou qui passe par Taba, c’est une goutte d’eau dans l’océan et cela ne nous donnera pas les chiffres dont nous avons besoin.
Nous devons investir des millions dans des bases adaptées aux ‘Harédim, et organiser les choses de manière à ce que les gens trouvent une issue : enrôlement, service alternatif, contribution, ou sanction dissuasive. Nous ne voulons pas de détenus, nous voulons des soldats. »
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