Les routes israéliennes sous le choc d’une mortalité galopante
L’année 2025 s’annonce comme un cauchemar pour les usagers des routes en Israël. Avec 388 personnes décédées dans des accidents de la circulation depuis le 1er janvier jusqu’au 6 novembre, le pays affronte une flambée sans précédent de la violence routière. Ce bilan, le plus lourd en deux décennies, dépasse de 4 % celui de la même période en 2024 et reflète une dérive préoccupante, alors que la majorité des nations européennes inversent la courbe grâce à des mesures ciblées. Cette hécatombe n’est pas un accident isolé : elle s’inscrit dans une tendance à long terme qui place Israël en position de dernier de la classe continentale, selon les analyses récentes des experts en sécurité.
Pour cerner l’ampleur du drame, un regard sur les profils des victimes s’impose. Parmi ces 388 disparus, 118 ont perdu la vie à bord de véhicules légers, souvent impliqués dans des collisions frontales ou des dérapages incontrôlés. Les piétons, vulnérables sur les trottoirs et passages cloutés, représentent 109 cas fatals, soulignant les failles dans les aménagements urbains. Les deux-roues paient un lourd tribut avec 87 conducteurs de motos ou scooters emportés, fréquemment par des excès de vitesse ou des manœuvres risquées. Les seniors de 65 ans et plus comptent 79 victimes, tandis que les jeunes conducteurs âgés de moins de 20 ans en déplorent 52, et les enfants de 14 ans maximum 30. Les transports collectifs ne sont pas épargnés : 33 accidents mortels ont touché des autobus, et 57 ont impliqué des camions lourds, souvent sur des axes à fort trafic.
La géographie du danger accentue l’urgence. Près de 60 % des tragédies se produisent sur les artères interurbaines, où les vitesses élevées et les conditions nocturnes multiplient les risques, contre seulement 37 % dans les zones urbaines densément peuplées. Démographiquement, la répartition des pertes reflète les disparités sociales : 57 % des victimes appartiennent à la communauté juive, 32 % à la communauté arabe, et 11 % sont des étrangers, migrants ou touristes pris dans le tourbillon quotidien. Les métropoles concentrent les drames : Tel Aviv-Yafo déplore 18 morts, Jérusalem 13, Petah Tikva 10, Haïfa 9, tandis que Netanya et Ashdod en comptent chacune 7. Ces chiffres, issus d’un suivi rigoureux, masquent des histoires personnelles déchirantes, comme ces familles brisées par un simple trajet matinal.
Au-delà des frontières, le tableau est encore plus sombre. Le Conseil européen pour la sécurité routière (ETSC) positionne Israël au bas du classement des pays en matière de maîtrise de la mortalité automobile. L’an passé, en 2024, le nombre de tués a bondi de 22 %, couronnant cette année comme la plus létale depuis 2006, avec une hausse de 21 % par rapport à 2023. Sur les cinq dernières années, la progression atteint 23,7 % en Israël, alors que l’Union européenne affiche une décrue moyenne de 12,3 %. À l’échelle d’une décennie, l’écart se creuse : +37,6 % de décès côté israélien, contre -17,2 % sur le Vieux Continent. Des nations comme le Luxembourg, Malte ou la Lituanie ont réduit leurs bilans de plusieurs dizaines de pour cent, grâce à des investissements massifs en radars intelligents et en formation des conducteurs.
Les blessés graves aggravent le fardeau : leur nombre a grimpé de 34,1 % en dix ans en Israël, tandis qu’il a chuté de 14 % en moyenne en Europe. Cette double peine – morts et invalidités permanentes – pèse sur les systèmes de santé et les familles. Des facteurs comme la distraction au volant, amplifiée par les smartphones, ou l’usure des infrastructures sur des routes surchargées, contribuent à cette spirale. Bien que mai 2025 ait vu une baisse de 20,5 % des accidents globaux par rapport à l’année précédente, les décès persistent, atteignant 36 pour ce mois seul, indiquant que la qualité des interventions d’urgence et la prévention restent des maillons faibles. À l’international, Israël se distingue négativement : sa réduction de 4,7 % des morts sur dix ans pâlit face à la chute mondiale de 31 %, soulignant un « problème systémique » que des rapports mondiaux pointent du doigt depuis des années.
Face à ce constat accablant, les appels à une refonte profonde se multiplient. Des modèles comme le « système sûr », prônant des routes forgiving et des véhicules connectés, inspirent les voisins européens. En Israël, un plan national de sécurité routière attend toujours le feu vert des autorités, bloqué par des priorités budgétaires et des débats internes. Renforcer les patrouilles, moderniser les barrières de sécurité et sensibiliser via des campagnes data-driven pourraient inverser la tendance. Sans action décisive, 2025 risque de sceller un record funeste, rappelant que chaque kilomètre parcouru exige vigilance et innovation collective.
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