Snapchat, ce vieux pote un peu oublié qu’on a délaissé pour TikTok et Instagram, fait son grand retour. Les créateurs de contenu qui jonglent entre stories et reels comme des pros, rappliquent en masse sur l’app au fantôme. Oubliez les filtres chiots des années 2010, aujourd’hui, c’est l’authenticité brute (et l’argent) qui attirent les influenceurs. « De plus en plus de créateurs de contenu, qu’il s’agisse de créateurs émergents, d’influenceurs établis ou de célébrités comme Lena Situations, Pierre-Emerick Aubameyang, Paola Locatelli, Kaylia Neymour et d’autres reviennent ou rejoignent la plateforme » se flatte Julie Bogaert, responsable Talents chez Snapchat.
Pour leur grand retour, l’appli a fait quelques changements en réunissant toutes les sources de revenus pour les créateurs dans une seule structure. Fini les Stories où les créateurs pouvaient gagner de l’argent avec des publicités, et bienvenu à Spotlight, un fil de vidéos recommandées. Aujourd’hui tout est regroupé pour monétiser les contenus. Mais tout le monde ne peut pas entrer dans ce programme, il faudra remplir des critères bien précis : avoir 50.000 abonnés, au moins 10 millions de vues sur Snap ou 1 million sur Spotlight, et surtout poster 25 fois par mois au moins.
Vers un retour du naturel ?
Les réseaux sociaux demandent de plus en plus d’engagement de la part des créateurs de contenu, bien loin du naturel qui primait il y a quelques années. Sur TikTok ou Insta, l’algorithme incite à optimiser chaque seconde de vidéo. Quant à YouTube, pour avoir beaucoup de revenus, il faut réaliser des productions dignes de Hollywood. « Il ne reste plus beaucoup de plateformes pour créer du contenu simple ou a minima pour pouvoir échanger au quotidien, explique Anaïs Loubère, fondatrice de Digital Pipelettes. Snapchat est revenu un petit peu d’entre les morts avec une proposition de valeur qui se veut plus authentique. D’ailleurs c’est leur nouvelle signature digitale « Dites-le en Snap », c’est-à-dire en fait tout ce qui passe par la tête, tu le dis sur le réseau. »
Fini l’époque où les filtres étaient l’atout du réseau, on mise sur le naturel comme nous le confirme Julie Bogaert : « C’est tout l’inverse des réseaux sociaux traditionnels. Ici, pas besoin de se mettre en scène ou de chercher la perfection, c’est une plateforme faite pour s’amuser, s’exprimer librement et partager sans filtre. » Un sacré retournement de situation…
« « Quand Snapchat se crée, c’est le temple du filtre. On a quand même eu tout un mouvement de chirurgie esthétique avec des jeunes qui voulaient ressembler à leurs photos sur l’application… », se remémore Anaïs Loubère. »
Moins de montage et plus d’argent ?
Snapchat nous promet donc le retour au naturel mais aussi une forme d’exclusivité avec un accès plus intime à la vie de nos influenceurs préférés comme Lena Situations et Kylie Jenner. Mais ce grand retour de plusieurs stars a aussi une origine plus pécunière… L’authenticité seule ne paie pas les factures. Ainsi Snapchat a misé gros pour que les créateurs reviennent chez eux. « L’application revient en force au moment où Instagram ne paie plus assez bien. Sauf avec les collaborations… Mais on en a marre de voir des créateurs faire de la publicité. TikTok aussi a baissé sa rémunération comparée aux débuts, analyse la boss de Digital Pipelettes. Avec Snapchat on va être entre 10 à 30 centimes pour 1.000 vues. Là où cela devient plus attractif, c’est que la création de contenu est beaucoup moins énergivore car elle demande moins de temps. »
En gros, les créateurs passent beaucoup moins de temps à tourner et monter une vidéo destinée à Snapchat et cela devient plus attractif si on le rapporte à l’argent récolté. « Aujourd’hui, certaines de nos Snap Stars gagnent effectivement davantage sur Snapchat que sur d’autres plateformes, tout en développant une marque personnelle forte », confirme bien Julie Bogaert.
Génération Z ciblée
Cerise sur le snap : Snapchat cartonne chez les 13-25 ans, avec 90 % des utilisateurs qui l’utilisent pour rester en contact avec leurs proches via des échanges éphémères. Pour les créateurs, c’est du pain béni : une communauté engagée qui réagit en temps réel, via sondages ou réponses aux stories. « Pour rappel, le cœur de l’audience de Snapchat reste la Génération Z et les jeunes millennials. Snapchat touche plus de 89 % de la Gen Z, ce qui fait de nous la première plateforme de cette génération en matière d’utilisation quotidienne » se félicite la cheffe des créateurs de contenu chez l’appli.
Les créateurs reviennent donc sur Snapchat parce que le réseau social offre ce que les autres ne peuvent plus leur donner : du vrai, du fun, et du cash sans prise de tête.
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