L’effondrement de Gantz
La scène politique israélienne vient de connaître l’un de ses retournements les plus spectaculaires. Benny Gantz, ancien chef d’état-major et autrefois pressenti pour succéder à Benjamin Netanyahou au poste de Premier ministre, voit aujourd’hui son parti Bleu et Blanc frôler l’effacement total de la Knesset.
Il y a quelques mois encore, le parti de Gantz – alors appelé Camp de l’État – caracolait en tête des sondages, atteignant un sommet de 37 sièges à la faveur de la guerre avec l’Iran. En pleine union nationale, Gantz rejoignait le gouvernement aux côtés de Netanyahou, avec la participation de personnalités comme Gadi Eisenkot et Gideon Saar. Ensemble, ils formaient un bloc central puissant et apprécié de l’opinion publique.
Mais cette dynamique ascendante n’a pas duré. Après avoir contribué à l’approbation du premier accord de libération des otages, des tensions ont émergé au sein de l’alliance. Gideon Saar a exigé une place au sein du cabinet de guerre, et, face au refus de Gantz, a quitté la coalition. Ce départ a marqué le début d’une lente érosion pour le parti.
Malgré une première résistance dans les sondages (33 sièges selon News 12 après le départ de Saar), l’enthousiasme populaire a progressivement décliné. En septembre, le Likoud de Netanyahou reprenait l’avantage dans les intentions de vote, et la baisse de popularité de Gantz s’est accentuée. D’autant plus que l’apparition potentielle de Naftali Bennett dans la course a rebattu les cartes.
La crédibilité de Gantz en tant que Premier ministre potentiel a également souffert. Alors qu’il dépassait les 40 % d’opinions favorables début 2024, ce chiffre a chuté d’environ 20 points en l’espace de quelques mois. Bennett, de son côté, réussissait à séduire une partie de l’électorat centriste et modéré, érodant davantage la base électorale de Gantz.
Les opérations militaires dans le nord, notamment l’élimination du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, n’ont pas profité au parti Bleu et Blanc, qui espérait renforcer sa stature sécuritaire. Au contraire, le Likoud en a tiré avantage, accentuant l’écart dans les sondages.
Le retour de Saar dans le gouvernement a encore affaibli l’opposition, et les rangs du Camp de l’État ont continué de se dégarnir. En décembre, le parti chutait sous la barre des 20 sièges. Avec l’annonce de la candidature de Bennett à la tête d’un nouveau parti, Gantz se retrouvait cantonné à 12 sièges, puis moins encore.
L’alliance entre Travaillistes et Meretz, dirigée par Yair Golan, n’a pas permis d’enrayer la chute. Au contraire, la fragmentation de l’opposition et la multiplication des candidatures ont précipité le recul du parti. Les derniers sondages le donnaient à 6 sièges, et même à 5 si Eisenkot lançait sa propre formation.
Le coup de grâce est intervenu cette semaine avec les démissions de Gadi Eisenkot et de Matan Kahana, qui ont décidé de tracer leur propre route politique. Cette annonce, couplée à la relance de la marque « Bleu et Blanc », n’a pas permis de redresser la barre. Dans un scénario testé par News 12, où Eisenkot s’associe au bras droit de Bennett, leur formation deviendrait la première force du pays avec 32 sièges, reléguant Bleu et Blanc sous le seuil d’entrée à la Knesset, avec seulement 2,6 % des intentions de vote.
Ce revers marque une chute vertigineuse pour un homme qui, il y a peu encore, apparaissait comme l’alternative principale à Netanyahou. La désertion de ses anciens alliés, l’émergence de nouveaux rivaux, la perte de confiance dans son leadership et l’usure politique auront eu raison de l’ascension de Gantz. De favori à absent du Parlement, le destin du général reconverti en homme d’État symbolise la volatilité du paysage politique israélien.
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Il n’y a pour le moment PERSONNE pour remplacer Bibi.
Pourtant Bibi commence à se faire vieux.
Il va falloir trouver quelqu’un…
Mais pas Katz, pas Gants, pas Naftaline, pour l’instant il n’y a personne.
Donc tu vas rempiler encore 10 ans Bibi. Beezrat Hashem.
Bibi a conduit ces guerres avec brio. Il n’ est pas le seul à devoir endosser la responsabilité du 7 octobre. Il faut suivre mon regard vers la gauche.