EDITORIAL DE YAËL CORKOS. Le jour de Yom Kippour un appel aux dons est fait pour renflouer les caisses des synagogues. Malheureusement ce jour là il est impossible d’écrire les montants des dons… et certains donateurs ne versent jamais ce qui a été promis. C’est le cas pour de nombreux pays (dont la France) qui font des promesses de dons au Palestiniens… qui ne toucheront qu’une part infime des promesses…
LE PLUS. SOURCE (1). Une coalition mondiale lance un fonds d’urgence pour l’Autorité palestinienne.
Face à l’asphyxie financière de l’Autorité palestinienne (AP), douze pays viennent d’annoncer la constitution d’une Coalition d’urgence pour la viabilité financière de l’Autorité palestinienne. L’objectif : stabiliser ses institutions, éviter l’effondrement des services publics et garantir un soutien durable au-delà d’un simple secours ponctuel.
Contributions et ambitions du dispositif
Parmi les pays fondateurs figurent l’Arabie saoudite, la Belgique, la France, le Royaume-Uni, le Japon, l’Islande, l’Irlande, le Danemark, la Norvège, l’Espagne, la Slovénie et la Suisse. L’Arabie saoudite a annoncé qu’elle injecterait 90 millions de dollars dans le fonds. Le montant total promis par les pays participants dépasse déjà 170 millions de dollars, selon les premières estimations. Mais nous savons, que ces promesses de dons, ne sont que très rarement honorées. De plus l’Arabie saoudite devra choisir entre le plan de Trump ou de Macron. Il semble clair que le choix sera vite fait quand on sait les milliers de milliards d’accord entre MBS et Trump, sans compter les autres accords notamment avec Jared Kushner.
La coalition vise à offrir une aide coordonnée, alliant soutien immédiat et assistance structurelle : elle s’attache à accompagner les réformes économiques et administratives, tout en exigeant la transparence et la reddition des comptes. Elle souhaite également travailler de concert avec les institutions financières internationales à un soutien pérenne pour l’AP.
Pressions sur Israël et défis de transfert
Les ministres engagés dans ce mécanisme ont explicitement exhorté Israël à débloquer les revenus fiscaux perçus au nom de l’Autorité palestinienne et retenus, à cesser les interventions susceptibles d’affaiblir les institutions palestiniennes, et à éviter toute mesure qui porterait préjudice à leur survie financière.
La question des flux monétaires est particulièrement brûlante. Depuis des mois, Israël a retardé ou suspendu les transferts de fonds à l’AP en se basant sur le protocole de Paris de 1994. Le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, avait jusqu’alors interrompu, voire annulé certaines compensations liées aux banques palestiniennes, privant l’AP de recettes essentielles à son fonctionnement. Cette stratégie, qualifiée par certains de pression « financière », risque de pousser l’Autorité vers un point de rupture.
Enjeux politiques et sécuritaires
Sur le plan politique, ce soutien international intervient dans un contexte où l’AP est déjà fragilisée. En mai, la Knesset israélienne avait adopté en première lecture une réforme visant à geler les fonds alloués à l’AP, renforçant l’asphyxie budgétaire. Paradoxalement, si l’AP venait à s’effondrer, cela pourrait créer un vide dangereux dans la gouvernance en Cisjordanie, avec des répercussions sur la sécurité et l’ordre local.
Par ailleurs, le nouveau pacte financier intervient à une période où l’Union européenne elle-même s’était engagée à verser 1,6 milliard d’euros d’aide à l’Autorité palestinienne sur la période 2025–2027, conditionnée à des réformes notamment contre la corruption. Ce double mécanisme de soutien — européen et multilatéral — pourrait renforcer l’AP si les montants promis sont effectivement versés et bien utilisés.
Conditions, risques et perspectives
La coalition prévoit d’encadrer ses contributions par des critères stricts : transparence financière, contrôle externe, suivi des réformes. Elle refuse de limiter son action à un simple « pansement » — ses membres revendiquent une approche planifiée et durable.
Mais plusieurs défis subsistent. Premièrement, la volatilité de l’environnement politique palestinien — tensions internes, rivalités entre factions — rend toute réforme difficile. Deuxièmement, le soutien dépendra de la constance des bailleurs dans le temps : un engagement ponctuel s’avérerait insuffisant. Enfin, la pression sur Israël pour qu’il restitue les transferts fiscaux ou accepte les conditions imposées pourrait se heurter à des résistances nationales ou stratégiques.
Jamais un tel nombre de pays n’avait mis en commun des ressources pour garantir la survie institutionnelle de l’Autorité palestinienne. Elle traduit l’importance perçue de préserver un acteur politique stable en Cisjordanie, afin d’éviter que le vide institutionnel ne soit comblé par le chaos ou les extrémismes. Dans un contexte régional déjà explosif, cette coalition semble miser sur la stabilité comme levier de paix possible.
Espérons que ces fonds, présentés comme un investissement pour la stabilité régionale, ne soient pas détournés de leur objectif initial. La communauté internationale devra s’assurer qu’ils ne servent ni à financer des groupes terroristes, ni à disparaître dans la corruption endémique qui fragilise depuis longtemps les institutions palestiniennes.
(1) Jforum.fr
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