Le survivant de captivité Almog Meïr Jean et Ben Ledani, combattant d’« Oketz » blessé à Gaza, se lancent ensemble vers un même objectif : la hasbara (diplomatie publique)

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L’un est un survivant de captivité, libéré lors d’une opération héroïque ; l’autre a combattu à Gaza, où il a été grièvement blessé de sept balles. Depuis qu’Almog Meïr Jean (notre photo) et Ben Ledani se sont rencontrés, ils sont devenus les meilleurs amis, inséparables. Aujourd’hui, ils partagent leur processus de rééducation – ensemble et séparément –, s’engagent pour la libération des otages, défendent le nom d’Israël de l’Afrique à Washington, et expliquent quelle leçon même Donald Trump peut tirer de leur expérience.

Ynet – Matane Tsouri 


Une rencontre fortuite devenue une amitié indéfectible

Cette amitié est née d’une rencontre par hasard dans un coin fumeur à Los Angeles. Almog Meïr Jean, survivant de captivité, était sorti du hall de l’hôtel pour respirer un peu d’air quand il aperçut pour la première fois Ben Ledani, combattant désormais en fauteuil roulant après avoir été blessé dans les combats à Gaza. Le lien fut immédiat – fondé non seulement sur la compréhension mutuelle de tragédies vécues séparément, mais surtout sur leur chemin commun au présent : agir pour Israël sur une scène laissée à l’abandon, celle de la diplomatie publique internationale.

« Ben était avec sa mère et moi avec la mienne, raconte Almog. Je l’ai vu fumer dehors et j’ai dit à ma mère : ça doit être un soldat blessé. On a commencé à parler, on avait le même âge. Il était assis là comme si le monde lui appartenait, plein d’assurance. Ça m’a fait sourire. »

« Je n’ai pas vu Almog comme un ancien otage, dit Ben, et lui ne m’a pas vu comme un blessé. On était juste deux jeunes hommes du même âge en train de parler de la vie. » Almog acquiesce : « Beaucoup de gens nous regardent différemment, avec pitié, nous accordent un traitement spécial à cause de ce que nous avons traversé. Mais entre nous, il n’y a rien de tout ça. On n’a aucun problème à se taquiner et à rire de nous-mêmes. »

Entre camaraderie et mission commune

Sur les limites de leur dialogue, Ben précise : « Je ne lui poserai pas de questions sur sa captivité, mais je lui dirai plutôt : allez Almog, mets-toi au travail, restons concentrés. Almog sait que si quelque chose lui est difficile, il me le dira. Et c’est pareil pour moi. Je lui fais une confiance absolue. »

« Quand nous sommes sur scène, nous nous donnons mutuellement de la force, explique Almog à propos de leurs interventions communes devant des communautés juives, des diplomates et tous ceux qui acceptent d’écouter. Notre amitié ne repose pas sur ce que nous avons vécu, mais sur Almog et Ben. Je l’aime bien, j’aime discuter avec lui, que ce soit de fêtes, de travail ou de la vie. »

Ben ajoute : « J’aime écouter Almog. Je me suis attaché à lui quand il a dit cette phrase qui m’a bouleversé : “J’ai mille raisons de me lever chaque jour et de pleurer, mais je choisis une seule raison de ne pas le faire.” Moi aussi, c’est pareil. Même si je pense que ma blessure est grave, il y a toujours quelqu’un dans une situation pire. Dans notre relation, il y a l’un blessé dans son âme et l’autre blessé dans sa chair. »

Deux destins croisés

Almog Meïr Jean (22 ans) a été enlevé du festival Nova et a survécu huit mois de captivité au Hamas, avant d’être libéré lors de l’opération héroïque « Arnon », avec Noa Argamani, Andreï Kouzlov et Shlomi Ziv. Pendant ce temps, Ben Ledani (24 ans), combattant d’« Oketz » venu d’Afrique du Sud pour s’engager en Israël, a été hospitalisé après avoir été grièvement blessé à Gaza. Depuis, il poursuit une rééducation encore en cours.

« J’ai entendu aux infos parler de l’opération, c’était bouleversant. Ce Chabbath-là, j’étais tellement heureux, raconte Ben. En vérité, je n’étais même pas censé m’enrôler. J’avais une vie confortable en Afrique du Sud, mais c’est ça la sionisme : le devoir d’un Juif de quitter sa maison et de s’engager. Je le referais sans hésiter. J’ai pris sept balles, je pourrais en reprendre sept autres. Je n’ai aucun regret. Je ne suis pas content d’avoir été blessé, mais c’est comme ça et ça ira. Maintenant j’ai la motivation d’aider les autres. »

Le déclencheur le plus fort depuis la captivité

« Ça m’a totalement bouleversé, confie Almog lors de son vol vers les États-Unis la semaine dernière. Depuis que j’ai vu les nouvelles vidéos des otages Evyatar David et Rom Breslevski, je n’ai plus de repos. Je m’investis dans la campagne de sensibilisation pour leur libération, dans une nouvelle série de rencontres et conférences à l’étranger. Evyatar a passé quelques jours avec moi en captivité, nous avions eu des conversations très profondes. Il m’a raconté qu’il avait été enlevé sur la route après s’être caché dans les buissons. J’ai compris que j’étais juste à côté de lui. Puis j’ai eu comme une révélation : nous avons été capturés ensemble. Il était près de moi et voulait courir vers les champs, et je lui ai dit : “Ne saute pas, ils vont te tirer dessus.” Il m’a raconté qu’ils l’avaient emmené dans un tunnel, qu’il avait été battu et était convaincu qu’ils allaient le tuer dans un verger.

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