Selon armees.com: « Le 11 novembre 2025, à moins de dix jours de l’ouverture du salon MILIPOL à Paris, la question de la participation d’Israël a déclenché une vague d’informations contradictoires. Certains titres, relayant des déclarations politiques et diplomatiques, affirment que la France aurait « autorisé toutes les firmes israéliennes » à exposer. Or, aucune source officielle française ne confirme cette formule absolue.
Une affirmation initiale amplifiée par les réseaux sociaux
Dans tweet publié le 11 novembre, le député franco-israélien Meyer Habib assure que « la France a autorisé toutes les entreprises israéliennes à participer au salon MILIPOL ». Ce message a rapidement circulé sur X et a été repris par plusieurs sites d’information communautaires. Pourtant, ce post ne renvoie à aucun communiqué officiel. Selon The Times of Israel, « Jean-Noël Barrot, s’est entretenu il y a peu avec Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères, et l’a informé que toutes les entreprises israéliennes seraient autorisées à participer au salon ».
Cette citation, largement reprise en Israël, n’a toutefois pas été publiée dans la presse française, ni sur le site du ministère de l’Intérieur. Les organisateurs de MILIPOL, eux, n’ont diffusé aucun communiqué listant les sociétés participantes. Autrement dit, la phrase reprise comme certitude relève davantage d’une interprétation diplomatique que d’un document administratif.
Les informations contradictoires sur les exclusions d’entreprises israéliennes
À la même date, d’autres médias, comme l’agence palestinienne WAFA, affirment que huit entreprises israéliennes auraient été interdites de participation. Cette version s’appuie sur un reportage de la chaîne israélienne Channel 12, selon lequel Paris aurait initialement exprimé des réserves à propos de sociétés impliquées dans la fourniture d’équipements utilisés dans les territoires palestiniens. D’après WAFA, « la France a interdit à huit entreprises israéliennes de participer au salon MILIPOL ».
Cette divergence nourrit la confusion : The Times of Israel indique qu’après des discussions bilatérales, la France aurait levé les restrictions pour les entreprises validées, formulation prudente qui laisse entendre une sélection, non une autorisation généralisée. Le salon MILIPOL, qui réunit plus de 1 000 exposants de 55 pays, demeure soumis à des critères stricts liés à la conformité des matériels présentés. En d’autres termes, parler d’une « ouverture totale » à Israël relève d’une simplification abusive.
L’origine probable d’une fake news politico-médiatique
L’amplification du message initial illustre la mécanique typique d’une désinformation moderne : un message politique publié sur les réseaux, repris par des sites partisans, puis relayé par certains médias sans vérification complète. L’absence de communication claire du ministère français de l’Intérieur sur le sujet a laissé le champ libre à des interprétations contradictoires.
Selon plusieurs observateurs du secteur défense, la participation israélienne au salon MILIPOL 2025 n’a rien d’exceptionnel. En 2023 déjà, plus d’une vingtaine d’entreprises israéliennes y figuraient, spécialisées dans la cybersécurité, les technologies de surveillance et la protection des infrastructures critiques. Rien n’indique que la France ait modifié ses critères cette année ; seules des considérations diplomatiques auraient conduit à examiner de près certaines firmes. Pourtant, la formulation « toutes les entreprises israéliennes », sans nuance, a trouvé un écho immédiat dans un climat international chargé.
Cette situation illustre à quel point, en matière de défense, la désinformation peut altérer la perception des faits. La mention de « fake news » s’impose donc naturellement : aucune preuve documentée, aucun communiqué officiel français ne valide la participation de toutes les firmes israéliennes à MILIPOL 2025. Le conditionnel aurait dû prévaloir ».
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