Si la France est un état résolument laïc, les armées françaises bénéficient d’un modèle unique alliant le respect de la neutralité de l’État et celui de la liberté de conscience en ayant dans ses troupes des aumôniers militaires de quatre cultes (catholique, protestant, musulman et israélite).
On compte environ 200 aumôniers militaires d’active et de réserve mis à la disposition des armées et chacun des quatre cultes est dirigé par un aumônier en chef (AUMC), dont le rôle est notamment d’assurer la coordination entre leur tutelle militaire (l’état-major des armées) et leur rattachement spirituel auprès des instances de leur religion. En 2022, l’armée française comptait dans ses rangs 15 aumôniers israélites (dont 3 femmes), 35 protestants (dont 6 femmes), 29 musulmans (dont 3 femmes et 125 catholiques (dont 16 femmes). Les statistiques religieuses étant interdites en France, il n’est pas possible de déterminer le nombre de fidèles. Difficile également, par conséquent, de connaître le nombre de postes d’aumônier à ouvrir.
Leur rôle est d’être le ministre du culte des militaires de sa confession et en rassemble la communauté, d’accompagner le personnel et de se tenir à la disposition de tous ceux qui veulent le rencontrer pour des entretiens particuliers, d’apporte leur soutien spirituel et moral à l’ensemble du personnel militaire et civil du ministère des Armées, à leur famille et à leurs proches, quelles que soient leurs croyances et leurs convictions et d’exercer un rôle de conseil au commandement pour les aspects religieux mais également pour ce qui a trait au moral des personnels.
La mission de l’aumônier israélite est triple. Il apporte avant tout un soutien cultuel aux soldats de confession juive afin qu’ils puissent vivre pleinement leur culte, dans toutes les circonstances de leur vie militaire. Il est présent lors des fêtes juives, aide au respect des règles alimentaires et aux prières, et accompagne les moments forts de la vie. La deuxième mission procède d’un accompagnement spirituel et moral, dans le cadre duquel l’aumônier israélite dépasse la dimension strictement religieuse de son action pour porter auprès de tous un message de soutien et d’espoir, fidèle aux valeurs « judaïsme et patrie » qu’il met au service du commandement.
Enfin, la dimension mémorielle est essentielle. Les racines d’un pays, d’un homme, constituent son passé et son socle. Cela concerne en priorité la célébration de la mémoire des militaires qui ont donné leur vie pour la France. Ainsi, l’aumônerie israélite a été la première à organiser le ravivage de la flamme du Soldat inconnu en présence d’élèves d’écoles juives.
De plus, les aumôneries répondent au devoir de l’Etat de « garantir le libre exercice des cultes », tel qu’édicté par la loi de 1905, dans les espaces où cette liberté est restreinte, comme c’est le cas pour l’armée, les aumôneries permettent aux militaires croyants de pouvoir pratiquer leur religion, que cela soit en territoire français, sur base ou en opération intérieure (OPINT) et à l’étranger (OPEX). Il s’agit, par exemple, de s’assurer que les pratiques alimentaires sont respectées sur tous les terrains et que les fêtes puissent être célébrées, si c’est conciliable avec les impératifs militaires. Sur leur base, les aumôniers peuvent également accompagner les familles des militaires lors des cérémonies religieuses marquant la vie des individus, comme les mariages.
Pour être à la hauteur de cette mission, les aumôniers, hommes et femmes, sont des personnes cultivées, à l’écoute du monde et inspirées par la sagesse millénaire de la Bible et du Talmud en vue de la transmettre.
Pour en savoir plus : Des Juifs engagés dans la nation. L’histoire de l’aumônerie israëlite des armées.
Source : Groupe UNEO & Israël Valley
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