Le retour de la peur sur les marchés. The Economist: « L’IA attire l’argent plus vite qu’elle ne génère de la valeur ».

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Depuis début avril, c’est le retour de la peur sur les marchés. Le Nasdaq tangue. Les valeurs technologiques reculent, les comparaisons avec l’an 2000 refont surface. Il y a 25 ans, la bulle Internet explosait. Aujourd’hui, le scénario semble rejoué — mais avec un acteur principal différent : l’intelligence artificielle générative et en toile de fond les errements de la politique économique américaine.

Une nervosité grandissante

Depuis janvier, le Nasdaq a chuté de plus de 11%. Des géants comme Nvidia, Tesla, Palantir enregistrent des baisses à deux chiffres. Le Wall Street Journal parle d’une « volatilité fébrile » liée aux incertitudes sur les résultats et les perspectives de croissance. L’indice « VIX », du Chicago Board Options Exchange, qui mesure la volatilité du marché financier américain, a atteint début avril ses plus hauts depuis la crise bancaire de 2023.

L’IA : une ruée vers l’or sans or…pour l’instant ?

L’IA générative capte tous les regards… et tous les capitaux. Mais derrière les levées de fonds, les profits tardent. OpenAI prévoit 3,4 milliards de chiffre d’affaires, mais reste dans le rouge. Selon Gartner, 30% des projets d’IA générative seront abandonnés cette année, faute de rentabilité ou de données fiables. Comme l’écrit The Economist, « L’IA attire l’argent plus vite qu’elle ne génère de la valeur ».

Géopolitique, dollar et imprévisibilité trumpienne

À l’instabilité économique s’ajoute un facteur politique de poids : le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Sa politique économique, erratique et protectionniste, a ravivé les tensions commerciales, notamment avec la Chine. Les marchés monétaires mondiaux s’en ressentent. Le Financial Times évoque une « perte de confiance globale dans le leadership monétaire américain », avec un dollar fragilisé et contesté. Et si le dollar tremble, c’est toute la tech US, dopée par les capitaux étrangers, qui se retrouve sous pression.

Dégonflement lent ou krach brutal ?

Nous ne sommes pas encore dans la situation du krach de 2000, mais certains signaux y ressemblent, avec notamment des valorisations surélevées, des promesses techniques non tenues, l’instabilité géopolitique, sous oublier les tensions monétaires.

Une bulle systémique, pas une simple exubérance

Ce qui rend 2025 particulièrement risqué, c’est la combinaison de facteurs explosifs : survalorisation des valeurs technologiques, fragilité des modèles économiques de l’IA, et l’affaiblissement du dollar sous pression géopolitique et politique. La Fed, consciente des tensions, renforce sa vigilance et se dit prête à intervenir en cas de trop fort déséquilibre. Mais si un seul maillon cède — chute du dollar, faillite majeure ou choc sur les taux — l’effet domino pourrait être brutal. L’atterrissage en douceur reste certes envisageable, mais le spectre du krach s’installe dans les esprits. Et pour qui se souvient de l’histoire économique et financière, au-delà d’un point de bascule, le phénomène peut devenir auto-réalisateur.

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