Le réseau iranien derrière le terrorisme en Australie

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Le réseau iranien derrière le terrorisme en Australie

Les opérations d’influence de Téhéran s’étendent sur plusieurs continents, créant un terreau fertile pour les attaques antisémites. L’attentat de Sydney est peut-être lié à l’État islamique, mais l’infrastructure iranienne permet la propagation de l’extrémisme à l’échelle mondiale.

par Danny Citrinowicz

L’ attentat de Sydney était exceptionnel par son ampleur, son armement et sa planification – mais il représente l’apogée d’une vague de terrorisme antisémite qui a frappé l’Australie, avec parfois une implication étrangère avérée.

Les premières constatations pointent vers un lien avec l’État islamique, et non avec l’Iran, pays reconnu coupable d’incendies de synagogues et de commerces juifs. La distinction entre les différents courants de l’islam radical ne diminue en rien la menace : le modèle iranien se reproduit parfois au sein d’autres réseaux d’influence, étatiques et non étatiques, et constitue, dans tous les cas, un terreau fertile pour les attaques contre la communauté juive.

En août, les services de renseignement australiens ont conclu que l’Iran était à l’origine de deux attentats : l’incendie criminel d’une épicerie casher à Sydney et l’attaque d’une synagogue à Melbourne. L’enquête a révélé que les Gardiens de la révolution recrutaient des criminels locaux pour commettre ces « sales besognes » – les attaques contre les institutions juives. En réponse, l’Australie a expulsé l’ambassadeur iranien, fermé son ambassade à Téhéran et désigné les Gardiens de la révolution comme organisation terroriste. C’était la première fois que l’Australie expulsait un ambassadeur depuis la Seconde Guerre mondiale.

Téhéran utilise également des mécanismes de « soft power » qui lui permettent, ainsi qu’au Hezbollah, d’étendre son influence dans les pays comptant une importante minorité chiite. Parmi ces mécanismes figurent le contrôle de la nomination des imams dans les centres religieux, les institutions académiques comme l’université Al-Mustafa, les centres culturels de l’ambassade et les activités médiatiques de l’Autorité iranienne de radiodiffusion.

En Australie, cette influence s’est manifestée par des voyages au Liban et des rencontres avec des responsables du Hezbollah, et même par des transferts d’argent via Qard al-Hassan (l’institution bancaire du Hezbollah) – comme l’a révélé la violation des systèmes de l’organisation.

Le mépris affiché pour l’Iran et l’infrastructure de soutien du Hezbollah en Australie a permis d’opérer en toute impunité dans le pays. À l’instar du mode opératoire iranien consistant à recruter des criminels australiens pour des missions de « sales actions » au profit des Gardiens de la révolution, des liens ont été établis par le passé entre des éléments criminels et des institutions religieuses chiites. Des figures du milieu criminel australien ont ainsi été impliquées dans un réseau de blanchiment d’argent au service du Hezbollah.

Manifestations de soutien à la République islamique d’Iran à Sydney, en Australie (Photo : AFP)

En conséquence, les centres religieux chiites sont devenus les fers de lance des manifestations anti-israéliennes après le 7 octobre, brandissant des drapeaux terroristes en toute impunité. L’ambassadeur iranien, Ahmad Sadeghi, n’a pas hésité à faire l’éloge d’Hassan Nasrallah, tandis que l’ambassade intensifiait simultanément la surveillance et la persécution des dissidents iraniens dans le pays.

La bataille ne fait que commencer.

Mais l’Australie n’est qu’un exemple. L’Iran gère des réseaux similaires à travers le monde : la Force Qods planifie une attaque depuis le Venezuela contre l’ambassade d’Israël au Mexique, recrute des adolescents suédois pour attaquer l’ambassade à Stockholm et tente de nuire aux relations israélo-thaïlandaises en exerçant des pressions sur les travailleurs thaïlandais. En Grande-Bretagne, des comptes iraniens ont été démantelés, révélant des manœuvres en faveur de l’indépendance de l’Écosse afin d’affaiblir le royaume de l’intérieur. En Italie, des éléments iraniens ont utilisé le centre culturel de Téhéran pour surveiller les exilés, et en Allemagne, le gouvernement a admis que l’antenne de l’université Al-Mustafa à Berlin était devenue un centre d’espionnage.

La vision « israélocentrée » de la menace iranienne fait manquer à Israël une opportunité. Tandis qu’Israël se concentre sur la structure de puissance iranienne – le programme nucléaire et les missiles –, l’Iran jouit d’une grande liberté d’action loin du Moyen-Orient. Or, cette situation crée également un terrain fertile pour la coopération avec des pays confrontés à la même influence iranienne néfaste, et qui parfois n’ont même pas conscience du danger.

Les pays occidentaux sont confrontés à une immigration massive qui les expose à diverses influences étrangères. Comprendre comment l’Iran instrumentalise la diaspora chiite et le pouvoir religieux qu’elle exerce pourrait servir de modèle pour lutter contre d’autres réseaux de radicalisation : des réseaux en ligne et partisans de Daech aux unions de mosquées contrôlées par d’autres États du Moyen-Orient, en passant par les influences étatiques non religieuses.

L’année écoulée a été marquée par une certaine prise de conscience. Parallèlement aux mesures prises par l’Australie, l’Allemagne a fermé la branche berlinoise d’Al-Mustafa et expulsé l’imam de la Mosquée bleue de Hambourg, accusé de recevoir des instructions directes du bureau du Guide suprême. La réaction excessive du régime face à toute atteinte à ces mécanismes souligne leur importance et indique que la bataille ne fait que commencer. Que l’Iran soit responsable ou non de l’attentat de Sydney, l’histoire démontre la nécessité de combattre cette même infrastructure qui lui permet d’agir.

JForum.fr avec ILH

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