« On ne peut pas nous intimider par des arrestations, la prison, des sanctions ou d’autres coups. Ces menaces ne nous feront pas reculer, car nous sommes imprégnés de la conviction que c’est un privilège de donner sa vie pour être aimé de l’Éternel. »
Be’hadré ‘Harédim
Mardi soir, des milliers d’étudiants et d’hommes mariés de la communauté hassidique de Slonim se sont rassemblés pour une réunion d’urgence historique, destinée aux jeunes en âge de conscription, face au décret sur la conscription qui plane sur le monde de la Tora et à la vague d’arrestations visant les étudiants des Yechivoth.
De manière inhabituelle, des paroles enflammées ont été prononcées au centre de la réunion par le rabbi de Slonim.
Il a commencé par rappeler un passage du traité Berakhot : lorsque rabbi Akiva fut conduit à l’exécution, il accepta sur lui le joug de la royauté céleste. Ses élèves lui dirent : « Maître, jusqu’à ce point ? » Il leur répondit : « Toute ma vie, j’ai été peiné au sujet de ce verset : de toute ton âme – même si l’on prend ton âme. Je me disais : quand viendra l’occasion, je l’accomplirai. »
Le rabbi expliqua que toute la vie de rabbi Akiva avait été marquée par l’attente et le désir ardent d’atteindre le moment de la messirath néfech (don de soi total), pour consacrer son cœur, son âme et tout ce qu’il possédait à l’Éternel. Non seulement il ne craignait pas cet instant, mais il l’attendait avec impatience. Et lorsque l’occasion se présenta, ce fut pour lui une immense joie : pouvoir offrir à D’ ce que l’homme a de plus précieux – sa vie même.
Le rabbi cita ensuite les propos de nos Sages sur la messirath néfech des Juifs pour accomplir les mitsvoth : « Pourquoi suis-je frappé du fouet ? – Parce que j’ai accompli la volonté de mon Père qui est au ciel. » Et d’ajouter : « Ce sont précisément ces coups, ces souffrances pour sanctifier Son Nom, qui élèvent l’homme au rang d’‘Aimé du Tout-Puissant’. C’est le plus grand bonheur qu’un Juif puisse connaître. On peut l’emprisonner, lui infliger toutes sortes de sanctions et de souffrances, mais s’il sait que ces coups l’ont rapproché de son Père céleste et qu’il a le privilège d’être aimé de D’, alors c’est le plus grand bonheur de sa vie. »
Il poursuivit : « ‘Aimé du Tout-Puissant’ est un rang incomparable. Face à ce privilège, que valent toutes les menaces ? Que valent tous les coups, quand on peut atteindre cet amour, cet état que rabbi ‘Akiva a attendu toute sa vie ? Heureux sommes-nous d’avoir mérité ces instants que l’on attend toute une existence. »
Et de conclure : « On ne peut pas nous menacer par des arrestations, la prison, des sanctions ou d’autres coups. Ces menaces ne nous effraieront pas, car nous croyons profondément à ce principe : ‘Ces coups m’ont valu l’amour de mon Père céleste.’ Plus les coups sont forts, plus grandit ce sentiment d’être aimé de D’, et plus le lien se renforce entre le Juif et son Créateur, lien auquel il aspire toute sa vie. C’est depuis toujours l’aspiration d’Israël : parvenir à ce niveau de rabbi ‘Akiva. Il a prononcé ces paroles pour que chacun sache jusqu’où un homme peut aller : trouver sa joie dans les épreuves. L’homme a naturellement l’aspiration à une vie bonne, spirituelle et matérielle, mais pour rabbi ‘Akiva, la plus grande attente de toute sa vie, c’était l’instant où il pourrait donner son âme pour sanctifier le Nom divin. Aucune souffrance ne l’effrayait ; au contraire, c’était pour lui le plus grand bonheur et l’accomplissement de son espérance. C’est là l’aspiration que tout Juif devrait avoir : ‘Quand viendra mon heure ?’ – et pour y parvenir, il faut être prêt à tout sacrifier, jusqu’au dernier souffle. »
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