Le promoteur s’est enfui avec l’argent

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Le promoteur s’est enfui avec l’argent

L’offre semblait taillée pour une époque anxieuse : transformer des économies en “béton”, loin des secousses locales, et profiter d’un marché réputé stable. Des dizaines d’Israéliens racontent aujourd’hui avoir été attirés par une proposition d’investissement immobilier au Canada portée par la société IOFI et présentée comme une opération simple, rapide et rentable. Selon leurs témoignages et des démarches judiciaires engagées, la promesse d’un “flip” — acheter, valoriser, revendre rapidement — s’est pourtant muée en cauchemar : au moment décisif, l’entrepreneur au centre du dispositif aurait cessé de répondre, tandis que l’argent, lui, ne revenait pas.

Parmi les voix les plus marquantes figure celle d’Itai Tanenbaum, réserviste démobilisé après plusieurs périodes de combats à Gaza et plus de 300 jours de service. Il explique avoir investi 220 000 shekels, une somme économisée depuis des années, avec l’idée de sécuriser son avenir. Le contrat aurait évoqué un remboursement dans un délai de 18 mois, assorti d’une possible prolongation de quelques mois. Or, près de trois ans plus tard, il dit n’avoir récupéré ni capital ni gains. À son retour, en cherchant à joindre les responsables, il aurait perçu des contradictions et des réponses évasives, décrivant un choc moral plus dur à encaisser que la fatigue du front : la sensation que “la bataille la plus difficile” commençait une fois rentré chez soi.

D’autres investisseurs décrivent une mécanique similaire. L’entrée se ferait à partir d’environ 120 000 shekels, via un “groupe d’achat” censé acquérir des terrains ou des biens à rénover dans l’Ouest canadien, avant revente. Des enregistrements évoquent des retards attribués à la “bureaucratie” bancaire, ainsi que des demandes de détails administratifs présentées comme indispensables pour débloquer des fonds. Un vendeur basé en Israël aurait, lui aussi, rassuré les clients en affirmant que “tout allait bien” et que la commission ne serait perçue qu’à la fin, comme gage d’alignement d’intérêts.

Puis viennent les signaux d’alerte rapportés par les victimes : départs d’administrateurs d’un groupe WhatsApp, disparition d’un site où l’on consultait des “bénéfices” mensuels, documents jugés “professionnels” mais, selon certains, sans projet réel derrière. Un investisseur raconte avoir retrouvé sur d’autres sites des photos utilisées pour illustrer un terrain prétendument concerné, et s’être entendu dire par un interlocuteur local ne pas connaître l’entrepreneur mentionné.

Sur le plan judiciaire, les affaires s’empilent. Une plainte collective évoque un transfert cumulé de plusieurs millions de dollars canadiens et un nombre d’au moins 64 investisseurs. Dans une procédure en Israël, une juge du tribunal de district de Jérusalem a permis qu’une décision soit rendue en l’absence de défense, l’entrepreneur n’ayant pas déposé de réponse. Parallèlement, une action plus ancienne, déposée à Tel-Aviv par un groupe d’investisseurs, décrit des rendements annuels très élevés, des fonds censés être détenus par un tiers et des garanties bancaires qui auraient soulevé des doutes. Les victimes disent aussi avoir sollicité la police, avec le sentiment d’un parcours difficile lorsque le suspect n’est pas localisable.

Cette affaire illustre, au-delà des personnes, des réflexes de prudence rappelés par de nombreux organismes de protection des consommateurs : se méfier des rendements “exceptionnels”, vérifier l’existence des banques et des garanties, exiger une traçabilité complète des fonds (séquestre réel, notaire/tiers identifié), et contrôler l’enregistrement des intermédiaires. Quand l’investissement est transfrontalier, la promesse de simplicité est souvent le premier risque.

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