Le plan risqué d’occupation de Gaza

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Le plan risqué d’occupation de Gaza

Une réunion décisive du cabinet israélien est attendue ce jeudi, avec à l’ordre du jour une question lourde de conséquences : faut-il procéder à l’occupation de la bande de Gaza ? Alors que les tensions politiques et militaires s’accroissent, cette décision intervient dans un contexte délicat où le sort des otages encore détenus par le Hamas reste en suspens.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou se retrouve face à un dilemme stratégique majeur. Si une opération terrestre à grande échelle est lancée, cela pourrait affaiblir sérieusement l’organisation terroriste et renforcer la position d’Israël. Mais le coût humain pourrait être considérable, notamment pour les civils palestiniens et les otages israéliens.

Le plan discuté prévoit une manœuvre militaire d’une durée de quatre à cinq mois, impliquant jusqu’à six divisions de Tsahal. L’objectif serait de prendre le contrôle de la ville de Gaza ainsi que des camps centraux, tout en repoussant la population vers le sud de la bande. Ce repositionnement viserait à faciliter un retrait israélien ultérieur tout en affaiblissant durablement les capacités militaires du Hamas.

Cette perspective ne fait toutefois pas l’unanimité au sein du gouvernement. Le député Aryeh Deri, revenu précipitamment de vacances en Suisse, a annoncé qu’il s’opposerait à une telle décision. Soutenant la ligne défensive du chef d’état-major, le lieutenant-colonel Eyal Zamir, Deri alerte sur les risques d’un engagement prolongé. Pour lui, cette opération pourrait mettre en péril la vie des otages, tout en pesant lourdement sur l’armée israélienne.

Zamir a partagé cette analyse. Lors d’un entretien avec Netanyahou mardi soir, il a mis en garde contre les conséquences d’une occupation totale. Il privilégie une stratégie fondée sur des encerclements ciblés et des frappes depuis des positions dominantes, permettant de harceler les forces du Hamas sans s’enliser dans une guerre urbaine totale. Il estime qu’une telle approche éroderait progressivement la structure opérationnelle ennemie sans mettre inutilement en danger les troupes israéliennes.

Cet échange a d’ailleurs été marqué par une tension palpable, notamment après que le fils du Premier ministre, Yaïr Netanyahou, a publiquement attaqué Zamir sur les réseaux sociaux. Le chef d’état-major aurait interrogé le Premier ministre : « Pourquoi votre fils écrit-il contre moi ? » Cette remarque illustre les tensions internes croissantes entre les sphères militaires et politiques du pays.

Du côté du pouvoir exécutif, plusieurs voix penchent en faveur d’une action plus directe. Netanyahou, bien qu’attaché à la prudence militaire, semble vouloir marquer une rupture avec les stratégies passées. Il a rappelé que les efforts diplomatiques et militaires menés jusqu’ici n’ont pas permis d’obtenir un accord de libération des otages. Selon lui, une démonstration de force plus décisive est désormais nécessaire pour convaincre le Hamas qu’aucune immunité ne lui sera accordée.

Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, rentré en urgence d’une session du Conseil de sécurité des Nations unies à New York, participera lui aussi à la réunion. Sa présence confirme l’importance politique et diplomatique de cette décision, qui ne manquera pas d’avoir des répercussions au-delà des frontières israéliennes.

Mais l’un des éléments les plus controversés autour de cette affaire reste les propos de Deri tenus récemment devant des étudiants de yeshiva à Jérusalem. Il y a tenu un discours critiquant ouvertement l’idée d’une mobilisation des jeunes religieux, insinuant qu’ils n’avaient pas vocation à porter le fardeau militaire du pays. Ces déclarations ont suscité un vif débat sur la place des ultra-orthodoxes dans l’effort de guerre national, dans un moment où l’unité est pourtant cruciale.

Alors que le cabinet s’apprête à trancher, la tension est à son comble. La position finale de Netanyahou semble s’orienter vers un compromis : une occupation ciblée de la ville de Gaza, sans nécessairement s’engager dans une conquête complète du territoire. Une telle approche chercherait à concilier efficacité militaire et limitation des risques, notamment pour les otages encore détenus.

La décision qui sera prise dans les prochaines heures pourrait redéfinir la stratégie israélienne dans la région, avec des conséquences majeures sur le plan militaire, politique et humanitaire.

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