C’est un geste sans précédent dans l’histoire récente du journalisme américain : après avoir refusé de se plier aux nouvelles règles de communication imposées par le département de la Défense les engageant à ne publier aucune information sans autorisation préalable de l’armée, presque tous les reporters accrédités au Pentagone ont rendu leurs badges.
Selon Axios, les correspondants de quasiment tous les grands médias américains, parmi lesquels le New York Times, CNN, ABC, NBC, Fox News, NPR ou encore l’Associated Press, ont quitté le bâtiment, badges et cartons en main, dénonçant des conditions qui rendraient « impossible » tout travail journalistique indépendant.
Des médias unis contre le « ministère de la guerre »
Le Pentagon Press Association (PPA), l’organisme représentant les journalistes accrédités, a dénoncé une atteinte directe à la liberté de la presse. « Aujourd’hui, le département de la Défense a confisqué les badges des reporters du Pentagone issus de pratiquement tous les grands médias américains », a déclaré l’association. « Ce 15 octobre 2025 est un jour sombre pour la liberté de la presse, qui fait craindre un affaiblissement de l’engagement des États-Unis envers la transparence et la responsabilité publique. »
Le département de la Défense, récemment renommé « ministère de la guerre » et dirigé par l’ancien animateur de Fox News Pete Hegseth, a imposé le mois dernier de nouvelles directives exigeant que les médias signent un engagement écrit à ne pas collecter ni publier d’informations non autorisées pour diffusion officielle. Les rédactions avaient jusqu’à mardi pour signer cette charte, sous peine de perdre l’accès au Pentagone. La quasi-totalité des grands médias a refusé.
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« Protéger les troupes et la sécurité nationale »
Même des médias habituellement proches de l’administration, tels que Fox News, Newsmax ou encore le Washington Times, ont refusé de signer le document, estimant qu’il criminaliserait de fait la pratique du journalisme sur les questions de défense. Seule la chaîne conservatrice One America News (OAN) a accepté de se conformer aux nouvelles règles.
Pour le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, cette politique vise avant tout à « protéger les troupes et la sécurité nationale ». Selon le patron de la communication de la Maison-Blanche, les reporters se sont sentis obligés de refuser de signer. « Ils ont été confrontés physiquement et menacé de conséquences s’ils ne rejoignaient pas la protestation », affirme-t-il.
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