Comment le New York Times a utilisé des données sélectives de Cisjordanie pour façonner un faux jugement moral
Des données sélectives alimentent un récit trompeur : le New York Times s’appuie sur des statistiques de l’ONU concernant les victimes, qui ne font pas la distinction entre civils et terroristes, ce qui amplifie les allégations de « violence des colons » tout en présentant des données erronées comme des faits avérés.
Le terrorisme palestinien est largement effacé: des milliers d’attaques contre des Israéliens en Cisjordanie — et le rôle de groupes armés comme le Hamas et le Jihad islamique — sont minimisés ou omis, privant ainsi les actions de sécurité israéliennes de leur contexte essentiel.
L’imagerie remplace le contexte juridique et factuel: les images émotionnelles des démolitions et des déplacements ignorent le cadre juridique de la zone C et les obligations d’application d’Israël, redéfinissant la réglementation et la lutte contre le terrorisme comme une dépossession systématique.
Le récent projet interactif du New York Times sur la Cisjordanie évite les termes incendiaires. Il n’accuse pas ouvertement Israël de nettoyage ethnique. Pourtant, l’impression qu’il laisse aux lecteurs est indéniable: celle d’une dépossession systématique, orchestrée par les colons israéliens et tolérée par l’État. Cette conclusion n’est pas présentée de manière explicite. Elle se construit indirectement, par le biais de faits sélectionnés, d’images émotionnelles et d’omissions cruciales.
L’article décrit le quotidien des villageois palestiniens assiégés par des colons armés, protégés par des soldats israéliens et soutenus par les institutions de l’État. Le ton est dur et accusateur. Mais la cohérence apparente de ce récit repose sur trois éléments totalement biaisés.
Statistiques des victimes
Le premier point concerne l’utilisation des statistiques sur les victimes. Le Times s’appuie largement sur les données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) pour démontrer une augmentation spectaculaire des violences perpétrées par les colons. Or, les lecteurs ne sont pas informés de la manière dont ces chiffres sont compilés. L’OCHA ne fait pas systématiquement la distinction entre les civils et les terroristes tués lors d’attaques. Les Palestiniens qui meurent en tentant des attaques à l’arme blanche, par arme à feu ou à la voiture bélier sont souvent comptabilisés comme de simples victimes.

Cette méthodologie est problématique. Elle amalgame auteurs et victimes et surestime l’ampleur des dommages causés aux civils. Présentés sans explication, ces chiffres donnent une image trompeuse de la violence, décontextualisée. Le New York Times les adopte sans esprit critique, s’appuyant ainsi sur des données erronées pour étayer son argument principal.
Ignorer le terrorisme palestinien
Deuxièmement, l’article passe sous silence le terrorisme palestinien. Selon les données de l’Agence de sécurité israélienne, des milliers d’attaques ont visé des Israéliens en Cisjordanie au cours de l’année écoulée, allant des fusillades et des attaques à l’arme blanche aux cocktails Molotov et aux engins explosifs. Nombre d’entre elles ont été interceptées avant que des civils ne soient touchés. Cette campagne soutenue est essentielle à la compréhension des opérations militaires et des mesures de sécurité israéliennes. Or, elle n’est que très peu, voire pas du tout, mentionnée dans l’article.

Tableau de HonestReporting basée sur les données de B’Tselem concernant les Palestiniens tués par les forces israéliennes du 7 octobre 2023 au 31 octobre 2025.
Cette absence de transparence s’étend plus loin. Les Palestiniens tués lors d’opérations antiterroristes israéliennes sont souvent affiliés à des groupes armés tels que le Hamas ou le Jihad islamique, notamment dans des zones sensibles comme Jénine et Naplouse. Ces affiliations sont rarement mentionnées. Le lecteur perçoit ainsi une violence aveugle plutôt qu’une action de sécurité ciblée.
Narration visuelle
Le troisième élément biaisé de l’article réside dans la narration visuelle, qui renforce le récit. Les images de maisons démolies et de paysages dévastés suggèrent des déplacements de population délibérés. Or, le cadre juridique régissant une grande partie du territoire est à peine expliqué. De nombreuses démolitions ont lieu dans la zone C, qui, en vertu d’accords internationalement reconnus , relève de l’autorité civile et sécuritaire israélienne. Toute construction y est soumise à autorisation. Les constructions non autorisées, qu’elles soient palestiniennes ou israéliennes, sont passibles de poursuites. En omettant ce contexte, la réglementation est présentée comme une expulsion.

L’article laisse également entendre que les institutions israéliennes tolèrent, voire encouragent, les violences perpétrées par les colons extrémistes. Cette affirmation ignore des faits avérés. Les dirigeants politiques et militaires israéliens ont condamné à maintes reprises ces actes, avertissant qu’ils compromettent la sécurité et détournent des ressources. Des colons extrémistes ont été arrêtés, poursuivis en justice et, dans certains cas, se sont violemment affrontés avec des soldats israéliens. La responsabilité interne existe, mais elle est passée sous silence.

La critique de la politique israélienne est légitime et nécessaire. Mais le journalisme a l’obligation de présenter la complexité avec honnêteté. Lorsque le contexte est occulté, lorsque des données erronées sont prises pour argent comptant et lorsque le terrorisme est relégué au second plan, le reportage cesse d’informer et se met à influencer. Le projet du New York Times offre aux lecteurs un récit poignant, mais incomplet. Et lorsque le récit prime sur les faits, le public est induit en erreur.
JForum.fr avec HonestReporting
Photo de l’équipe d’HonestReporting
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