Le mot « génocide » cristallise toutes les tensions sur la situation à Gaza.

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« Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher un génocide à Gaza ? », a lancé ce 13 mai 2025 à la tribune du Conseil de sécurité de l’ONU le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher.

INTERNATIONAL – Assiste-t-on à un génocide à Gaza ? « Ce n’est pas à un responsable politique d’employer ces termes, mais aux historiens », s’est contenté de répondre Emmanuel Macron ce mardi 13 mai sur TF1. Si le président de la République a dénoncé un « drame humanitaire inacceptable, horrible », qualifiant de « honte » l’action du gouvernement israélien, il aura préféré botter en touche sur l’utilisation de ce qualificatif.

Génocide : ce mot, si lourd de sens, cristallise en ce moment toutes les tensions autour de la situation à Gaza. Nombreuses sont les ONG et les forces politiques de gauche à utiliser ce terme depuis plus d’un an pour dénoncer l’intervention israélienne. En Espagne, c’est même le Premier Ministre socialiste Pedro Sanchez qui a déclaré ce 14 mai que son pays « ne commerce pas avec un État génocidaire ». Tandis que 400 personnalités du monde de la culture condamnent le « silence » sur le « génocide » à Gaza dans une tribune publiée dans Libération.

En France, du bloc central à l’extrême droite, les positions sont plus floues, allant du rejet de ce terme à un soutien aux opérations israéliennes.

Le génocide, un crime juridiquement défini

Derrière ce mot, il y a pourtant une définition juridique très précise. La convention sur le génocide, approuvée aux Nations unies à l’unanimité en 1948, liste ainsi des critères clairs pouvant définir un tel crime. « Le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel : meurtre de membres du groupe ; atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. »

Surtout, ce traité international ne s’attache pas qu’à « sanctionner » a posteriori les responsables d’un tel crime, mais aussi à « prévenir » tout risque qu’il puisse se produire. C’est exactement ce qu’avait fait la Cour internationale de justice en janvier 2024 en reconnaissant le « risque plausible » de génocide à Gaza et réclamé à Israël des « mesures immédiates », notamment pour garantir l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave.

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