Le ministre espagnol soutient publiquement Vueling

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Le ministre espagnol soutient publiquement la compagnie

En milieu de semaine, plusieurs dizaines de jeunes âgés de dix à quinze ans, accompagnés de quelques moniteurs, embarquent à Valence dans un Airbus de Vueling à destination de Paris. Ces adolescents, tous de nationalité française et encadrés par l’association Kineret, venaient de terminer leur camp d’été en Espagne. Ils n’arriveront jamais à décoller : à l’appel du commandant, la Guardia Civil les fait descendre de l’avion et procède même à l’arrestation de la directrice du camp. Cette scène, filmée et largement relayée sur les réseaux sociaux, déclenche une vague d’indignation en France, en Israël et parmi les communautés juives d’Europe.

La version de la compagnie aérienne évoque des raisons strictement techniques. Dans un communiqué, Vueling explique que le groupe a affiché « une attitude de confrontation » et manipulé « les équipements de sécurité pour les passagers, tentant notamment de saisir les gilets de sauvetage et de manipuler les masques à oxygène », interrompant la démonstration de sécurité et ignorant les consignes de l’équipageswissinfo.ch. Selon la société, les adolescents auraient persisté malgré plusieurs avertissements, forçant le commandant à solliciter l’intervention des forces de l’ordreswissinfo.ch. La Guardia Civil reprendra cette version et ajoutera que, pour eux, il n’a jamais été question de l’identité religieuse des passagersswissinfo.ch.

La contestation de cette interprétation est immédiate. Les responsables du Club Kineret affirment n’avoir constaté aucun comportement dangereux et dénoncent un traitement discriminatoire. Des passagers extérieurs au groupe affirment que les enfants n’ont fait que chanter ou dire quelques mots en hébreu, sans perturber le vol. Le ministre israélien chargé de la diaspora, Amichaï Chikli, a soutenu cette version et reproché à l’équipage d’avoir qualifié Israël d’« État terroriste » avant d’expulser les jeuneselpais.com. L’association compte déposer plainte pour violence et discrimination et demande des preuves des accusations de Vueling, tandis que la Fédération des communautés juives d’Espagne réclame des éclaircissements complets sur la conduite de la compagnie.elpais.com

L’affaire prend une tournure politique lorsque le ministre espagnol des Transports, Óscar Puente, décide de soutenir publiquement la compagnie. Dans un message publié sur X (ex‑Twitter) le vendredi 25 juillet, il interpelle ceux qui, selon lui, défendent systématiquement la patrie ou l’ordre public : « Les patriotes seront‑ils avec Vueling ? Ceux de la loi et l’ordre avec la sécurité aérienne ? Les xénophobes seront‑ils avec la compagnie espagnole ? Ou feront‑ils tous bloc avec les niñatos israelís ? ». L’utilisation du terme « niñatos israelís » (littéralement « gaminots israéliens ») pour désigner ces enfants français a suscité un tollé. La branche espagnole de Yad Vashem, le mémorial de la Shoah, l’a publiquement accusé d’encourager la haine et lui a rappelé qu’il s’agissait « d’enfants juifs français. Européens »elespanol.com. L’institution a considéré comme antisémite le fait d’assimiler leur religion à une nationalité étrangère et a demandé à Puente de respecter les familles juives qui, chaque année, quittent l’Europe en raison des menaceselespanol.com. Stéphane Vojetta, député français élu des Français de l’étranger, a également reproché au ministre ses propos, soulignant que ces adolescents sont français et appelant à des excuseselespanol.com. Face à la pression, Óscar Puente a finalement supprimé son message.

Cette polémique a mis en lumière un élément inattendu : l’identité du pilote du vol. La compagnie a confirmé que l’avion était commandé par Iván Chirivella, un Canarien de 49 ans, employé de Vueling depuis 2006 et totalisant plus de 12 500 heures de vol. À côté de son activité de pilote de ligne, il a exercé comme instructeur dans une école indépendante et a formé plus de cent pilotes. Ce passé d’instructeur a ressurgi pour des raisons spectaculaires. Dans son livre publié en 2003, Cómplice e inocente. Diario del piloto español que enseñó a volar a los terroristas del 11 de septiembre, Chirivella raconte avoir encadré à Jones Aviation, en Floride, deux futurs kamikazes d’Al‑Qaida : Mohamed Atta et Marwan Al‑Shehhi, qui deviendront pilotes des avions frappant les tours du World Trade Center. L’auteur y relate qu’il n’a jamais soupçonné leurs projets, même s’il se souvenait de l’obsession d’Atta pour les gros-porteurs Dans une interview accordée à El Mundo la même année, il expliquait qu’il avait dû quitter les États‑Unis après les attentats et qu’il se considérait davantage comme une victime que comme un complicelanacion.com.ar. Il avait dédié son livre aux victimes du terrorisme et annoncé verser les bénéfices à l’Association espagnole des victimes du terrorismelanacion.com.ar. L’exhumation de cet épisode a alimenté les spéculations et renforcé l’émotion autour de l’incident, même s’il n’existe aucune indication que Chirivella ait soutenu ou connu les intentions des terroristes.

L’affaire du vol Vueling intervient dans un contexte où les relations hispano‑israéliennes sont particulièrement tendues. Le gouvernement espagnol, dirigé par les socialistes et leurs alliés de gauche radicale, multiplie les critiques contre la guerre menée par Israël à Gaza, allant jusqu’à qualifier les opérations de « génocide ». Dans ce climat, certains observateurs voient dans les propos d’Óscar Puente un clin d’œil aux électeurs de gauche prêts à fustiger Israël et ses soutiens. Toutefois, la situation a mis en évidence les limites de ces postures : accusé d’antisémitisme par des organisations juives et admonesté par un député français, le ministre a dû reculer.

Quelles conclusions tirer ? D’un côté, la compagnie et les autorités espagnoles invoquent la sécurité aérienne et l’obligation de l’équipage de prévenir tout incident. Vueling assure qu’elle continuera à enquêter sur la conduite du groupe et à respecter les procédures internes. De l’autre, les témoignages des enfants et des passagers, ainsi que les réactions d’élus et d’organisations juives, font état d’une humiliation collective vécue par des mineurs identifiés comme juifs et interrogent la rapidité avec laquelle la sécurité a été invoquée. La requête d’Amichaï Chikli et des familles de comprendre si l’appartenance religieuse a joué dans la décision d’expulsion reste donc légitime. La requête du gouvernement français, qui a demandé à Vueling des explications afin de déterminer s’il y a eu discriminationelespanol.com, témoigne d’une vigilance accrue sur ces questions. L’enquête ouverte et le déroulement de l’action en justice permettront peut‑être de départager les accusations de discrimination et les arguments de sécurité.

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2 Commentaires

  1. L’ Espagne de Sanchez pedro donne envie de vomir, un pays antisemite et antisioniste. Souhaitons uniquement que tous les espagnols ne suivent ce mouvement. De la même manière qu’ en France tous les français ne sont pas lfistes.

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